INRP - Affichage d'une contribution

La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Comment analyser et comprendre, les situations pédagogiques et didactiques ?

Titre :	L'effet néfaste sur la motivation à apprendre de certaines traditions d'explication et de valorisation habituelle du musical
Auteurs :	GUIRARD Laurent

Texte :
Le rapport aux savoirs musicaux souffre d'un certain nombre de handicaps : importance et efficacité des apprentissages par imitation et imprégnation latente (qui peuvent laisser croire à leur autonomie et à l'inutilité pédagogique des métacognitions), interdits de connaissances (pouvant expliquer le faible impact pédagogique des travaux d'esthétique ou des recherches en SHS), lacunes épistémologiques et explications paradoxales (qui visent moins à éclairer qu'à valoriser l'objet à travers le mystère de l'inspiration ou de l'immanence du beau), etc. Nous verrons comment les théories attributionnelles/cognitives de la motivation (Weiner, Austin, Dweck, Ames...) offrent un cadre efficace pour analyser l'effet de ces pratiques éducatives et explicatives sur l'apprentissage. D'abord, l'attribution de résultats escomptés à des facteurs supposés incontrôlables (comme le don, la sensibilité naturelle, mais aussi le manque de précocité perçue ou de "bonnes bases" acquises dans l'enfance) tend à réduire la confiance de l'apprenant dans ses chances de succès (expectations) ; elle s'accompagne qui plus est de phénomènes pervers comme la réduction préventive du niveau d'effort (pour réduire une humiliation attendue), le choix de tâches d'une difficulté inadaptée (trop facile pour toujours réussir, trop difficile pour se disculper), les réactions affectives déstabilisantes, les excuses et autres "ruminaisons" rétrospectives stériles. Ensuite, l'importance excessive accordée à l'évaluation comparée ou au soi-disant dépistage d'un niveau de don ou d'oreille, conduisent l'apprenant à se focaliser sur ses résultats au détriment du développement de ses stratégies d'apprentissage ou même de sa pratique effective par essais/erreurs. Elles augmentent conjointement une anxiété inhibant en situation d'évaluation. Enfin, l'idéalisation généralisée des buts et des critères de réussite (issus d'une tradition de bio graphisme hagiographique, d'un système de vedettariat médiatique, ou d'une confusion des niveaux d'investissement formation) conduisent à des conflits insolubles dont l'apprenant tend souvent à se soustraire par des moyens déviants (retrait dans une pratique de plaisir sans travail ni progrès) ou illégitimes (refus des processus d'appropriation des codes de sa culture).

Texte :

Le rapport aux savoirs musicaux souffre d'un certain nombre de handicaps : importance et efficacité des apprentissages par imitation et imprégnation latente (qui peuvent laisser croire à leur autonomie et à l'inutilité pédagogique des métacognitions), interdits de connaissances (pouvant expliquer le faible impact pédagogique des travaux d'esthétique ou des recherches en SHS), lacunes épistémologiques et explications paradoxales (qui visent moins à éclairer qu'à valoriser l'objet à travers le mystère de l'inspiration ou de l'immanence du beau), etc.
Nous verrons comment les théories attributionnelles/cognitives de la motivation (Weiner, Austin, Dweck, Ames...) offrent un cadre efficace pour analyser l'effet de ces pratiques éducatives et explicatives sur l'apprentissage. D'abord, l'attribution de résultats escomptés à des facteurs supposés incontrôlables (comme le don, la sensibilité naturelle, mais aussi le manque de précocité perçue ou de "bonnes bases" acquises dans l'enfance) tend à réduire la confiance de l'apprenant dans ses chances de succès (expectations) ; elle s'accompagne qui plus est de phénomènes pervers comme la réduction préventive du niveau d'effort (pour réduire une humiliation attendue), le choix de tâches d'une difficulté inadaptée (trop facile pour toujours réussir, trop difficile pour se disculper), les réactions affectives déstabilisantes, les excuses et autres "ruminaisons" rétrospectives stériles. Ensuite, l'importance excessive accordée à l'évaluation comparée ou au soi-disant dépistage d'un niveau de don ou d'oreille, conduisent l'apprenant à se focaliser sur ses résultats au détriment du développement de ses stratégies d'apprentissage ou même de sa pratique effective par essais/erreurs. Elles augmentent conjointement une anxiété inhibant en situation d'évaluation. Enfin, l'idéalisation généralisée des buts et des critères de réussite (issus d'une tradition de bio graphisme hagiographique, d'un système de vedettariat médiatique, ou d'une confusion des niveaux d'investissement formation) conduisent à des conflits insolubles dont l'apprenant tend souvent à se soustraire par des moyens déviants (retrait dans une pratique de plaisir sans travail ni progrès) ou illégitimes (refus des processus d'appropriation des codes de sa culture).