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La 6ème Biennale

Contribution recherchée

Atelier : Différences et comparaisons. Quel rôle les questions de genre jouent-elles en éducation ? Les études comparatistes servent-elles la construction d'une Europe de l'éducation ?

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Titre :	Femmes et informatique - 100 % compatibles ?
Auteurs :	COLLET Isabelle

Texte :
Si dans toutes les disciplines relevant des sciences dures le nombre d'étudiantes est traditionnellement inférieur au nombre d'étudiants, on peut toutefois y constater une augmentation sensible des filles. Mais les écoles d'informatique échappent à cette règle et constatent que les filles désertent leur cursus. Les rapports entre femmes et sciences ont déjà été souvent étudiés et il est certain que les mécanismes qui peuvent éloigner les femmes des mathématiques et des disciplines techniques sont aussi à l'oeuvre en informatique (Duru-Bellat 1990 ; Mosconi, 1994 ; Baudelot-Establet, 1992). La discipline informatique a toujours été considérée comme une discipline aux débouchés nombreux. Mais la survalorisation actuelle des métiers de l'informatique a encore augmenté le prestige de cette filière, ces dernières années. Les cursus d'informatique ne sont plus autant fréquentés par des passionnés mais par des étudiants ambitieux, espérant faire fortune dans une start-up ou décrocher un poste élevé chez un grand compte. La compétition devient plus rude et tente d'éliminer ceux qui sont supposés ne pas être à leur place, à commencer par les filles. De plus, l'informatique possède quelques spécificités qui peuvent expliquer le nombre traditionnellement réduit d'étudiantes dans cette voie. En articulant d'une part les travaux des pères de l'informatique (Norbert Wierner, Alan Turing et John von Neumann), les romans de science-fiction écrits par des scientifiques et des propos d'informaticiens, je tente de montrer dans le cadre d'une thèse en sciences de l'éducation qu'il s'est construit autour de l'ordinateur un imaginaire alimenté par des fantasmes de pouvoir : l'informaticien se rend maître d'un univers dans lequel il peut jouer à être un dieu à la fois créateur et maître. Or, ces fantasmes de création artificielle comme ceux de pouvoir absolu ne font pas partie des valeurs culturellement transmises aux filles. Baudelot Christian et Establet Roger (1992), Allez les filles !, Paris, Seuil. Duru-bellat Marie (1990), L'Ecole des filles : quelles formations pour quels rôles sociaux ?, Paris, L'Harmattan. Mosconi Nicole (1994), Femmes et savoir : la société, l'école et la division sexuelle des savoirs, Paris, L'Harmattan.

Texte :

Si dans toutes les disciplines relevant des sciences dures le nombre d'étudiantes est traditionnellement inférieur au nombre d'étudiants, on peut toutefois y constater une augmentation sensible des filles. Mais les écoles d'informatique échappent à cette règle et constatent que les filles désertent leur cursus.
Les rapports entre femmes et sciences ont déjà été souvent étudiés et il est certain que les mécanismes qui peuvent éloigner les femmes des mathématiques et des disciplines techniques sont aussi à l'oeuvre en informatique (Duru-Bellat 1990 ; Mosconi, 1994 ; Baudelot-Establet, 1992).
La discipline informatique a toujours été considérée comme une discipline aux débouchés nombreux. Mais la survalorisation actuelle des métiers de l'informatique a encore augmenté le prestige de cette filière, ces dernières années. Les cursus d'informatique ne sont plus autant fréquentés par des passionnés mais par des étudiants ambitieux, espérant faire fortune dans une start-up ou décrocher un poste élevé chez un grand compte. La compétition devient plus rude et tente d'éliminer ceux qui sont supposés ne pas être à leur place, à commencer par les filles.
De plus, l'informatique possède quelques spécificités qui peuvent expliquer le nombre traditionnellement réduit d'étudiantes dans cette voie. En articulant d'une part les travaux des pères de l'informatique (Norbert Wierner, Alan Turing et John von Neumann), les romans de science-fiction écrits par des scientifiques et des propos d'informaticiens, je tente de montrer dans le cadre d'une thèse en sciences de l'éducation qu'il s'est construit autour de l'ordinateur un imaginaire alimenté par des fantasmes de pouvoir : l'informaticien se rend maître d'un univers dans lequel il peut jouer à être un dieu à la fois créateur et maître.
Or, ces fantasmes de création artificielle comme ceux de pouvoir absolu ne font pas partie des valeurs culturellement transmises aux filles.
Baudelot Christian et Establet Roger (1992), Allez les filles !, Paris, Seuil.
Duru-bellat Marie (1990), L'Ecole des filles : quelles formations pour quels rôles sociaux ?, Paris, L'Harmattan.
Mosconi Nicole (1994), Femmes et savoir : la société, l'école et la division sexuelle des savoirs, Paris, L'Harmattan.