Introduction
  Au sujet du développement des ressources humaines, les exigences européennes soulevées contre la Hongrie attribuent une importance particulière à la mise en place de l’égalité des chances dans l’éducation et aussi à l’intégration des groupes défavorisés. Cette obligation est liée aux objectifs principaux du Programme du Gouvernement de la Hongrie dans le domaine de l'insertion sociale et scolaire des plus défavorisées.
  En 1998, le Ministère hongrois de l'Éducation a commencé une coopération avec la France pour réaliser une meilleure scolarisation des enfants en difficulté. Le projet de la coopération a visé l'adaptation possible des expériences françaises des ZEP/REP, l'échange du savoir-faire sur le terrain de l'éducation spéciale des enfants tziganes et l'élaboration d'un projet commun de l'enseignement professionnel ("système des écoles de nouvelle chance").
  Les jeunes
  Même si on peut constater une croissance économique vite concernant l'ensemble de l'économie de la Hongrie, on peut trouver des régions où les problèmes sociaux sont concentrés : le chômage, la pauvreté, etc.
  Certaines estimations constatent que 20-25 % des jeunes hongrois vivent en milieu socialement défavorisé. D'après les recherches démographiques et sociologiques, la plupart des tziganes appartiennent à ce groupe socialement défavorisé. En Hongrie, on trouve une minorité tzigane à 500.000-700.000 membres (5-7 % de la société hongroise) : un peuple qui est arrivé de l'Inde il y a des siècles, un peuple qui a un culture différente de la majorité et une langue propre (même plusieurs dialectes!).
  La situation difficile de ces jeunes prend forme en conséquence de plusieurs facteurs agissant ensemble :
  La situation socio-économique de la famille est difficile,
  La scolarisation des parents est bas,
  Les membres adultes de la famille qui sont déjà potentiellement actifs ont de la mauvaise chance sur le marché de travail, et ils sont souvent chômeurs à long terme,
  Les relations familiales sont problématiques (parents divorcés, mère solitaire, enfants abandonnés),
  Des aspects ethniques (appartenance à la minorité tzigane).
  Comme l’environnement socio-économique de certaines régions en Hongrie est caractérisé par un processus de récession (chômage, migration, la petite proportion des personnes qui terminent leurs études, etc.), pour arrèter ces processus de récession, il faut prendre des mesures spéciales contre l’exclusion sociale des groupes en situation difficile. Le support du développement des programmes éducatifs peut être un élément important des soins des jeunes défavorisés.
  Les objectifs
  Le nombre de la population gitane entrant dans le système scolaire sera bien plus important en 2001-2002 qu'aujourd'hui. Jusqu'ici ni les écoles, ni les municipalités ne sont pas préparées à ce changement. Si le processus majeur de la ségrégation sociale et économique des plus défavorisés ne cesse pas, la situation actuelle pourra mener à une crise générale de la société. En considérant ce problème, il est important de prévenir la crise, notamment dans le domaine de l'éducation qui joue un rôle principal dans la lutte contre la déscolarisation et l'exclusion sociale des enfants socialement défavorisés et contre l'inégalité des chances.
  L'objectif est de lancer des programmes pédagogiques-sociaux partout dans le pays afin que les écoles assurent une réelle chance aux jeunes pour finir leurs études scolaires obligatoires et avoir un métier valable sur le marché de travail. Les programmes des écoles doivent être complexes : ils doivent mettre l'accent sur la bonne relation avec les familles, les activités individuelles assurées aux jeunes qui en ont besoin, la bonne communication avec les jeunes, la motivation des jeunes pour les études, l'éducation sur la base de la personnalité, les soins médicaux et sociaux, etc.
  L'évaluation continue des programmes pédagogiques-sociaux élaborés par les écoles est indispensable pour progresser et déclencher la spirale de la réussite.
  Le projet
  Le Ministère de l'Éducation de la Hongrie a lancé un projet qui contient plusieurs branches :
- La prévention des problèmes éducatifs et sociaux dans l'école maternelle et primaire en faisant attention aux résultats scolaires, l'intégration sociale, le langage des enfants et l'hygiène,
- La correction des problèmes éducatifs et sociaux en assurant la continuation des études dans un lycée ou lycée technique,
- La promotion des jeunes talentueux en leur assurant des bourses scolaires pour qu'ils puissent viser les établissements de l'enseignement supérieur qui proposent de divers diplômes professionnels.
  On retrouve dans le projet les trois piliers qui forment la base théorique de la politique des ZEP/REP. Tout d'abord, l'école vit au milieu de la société et ne peut plus ignorer les problèmes sociaux. Mais elle n'est pas capable de les résoudre sans coopérer avec d'autres acteurs du secteur social et de la santé. Il faut donc instaurer une coopération réelle avec les parents et avec les partenaires possibles des écoles. Deuxièmement, il faut mettre l'accent sur le lancement de nouveaux programmes pédagogiques qui contiennent des éléments de la pédagogie moderne (par exemple: travailler dans un petit groupe au lieu d'une grande classe). Enfin, la notion de discrimination positive ("donner plus à ceux qui ont le moins) donne la possibilité de travailler plus avec et pour les enfants qui en ont besoin.
  La coopération internationale
  Les données démographiques montrent une proportion majeure de la minorité tzigane et une grande pauvreté dans certaines régions des pays de l'Europe Orientale et Centrale : en Roumanie, dans la République Slovaque, en Bulgarie, en Hongrie etc.
  Dans les pays voisins de la Hongrie, on peut trouver plusieurs initiatives pour améliorer la situation sociale des jeunes défavorisés, notamment celle des jeunes tziganes. Ces activités se sont séparées, pourtant, l'échange des expériences positives et négatives pourra faciliter la réalisation des projets nationaux.
  Dans ce contexte, l'établissement d'un centre de ressources et de la formation continue des professeurs semble utile et essentiel. Le centre de ressources pourra diffuser les résultats, les idées des programmes nationaux (par un site d'Internet et des lettres d'information), inciter la coopération internationale et cumuler toutes les expériences sensibles à ce sujet, pour tous les pays concernés.