Biennale 5
logo INRP (3488 octets)

Les pratiques d’inspection dans l’enseignement primaire : discours croisés d’inspecteurs et d’inspectés

Auteur(s) : MARCEL Jean-François

Lobi89.gif (730 octets)

retour au résumé


bull2.gif (117 octets)   Après avoir présenté sous forme de CAH les résultats de deux enquêtes par questionnaire portant sur les pratiques d'inspection (échantillon de 40 IEN et de 127 enseignants) nous les mettrons en regard. C'est la première partie de ce que nous avions envisagé comme contribution avant de constater notre erreur sur les consignes de ce forum. Nous livrons donc une version très partielle sans trop savoir ce que sera le texte complet pour des raisons de dimensions …
1 - L’inspection dans l’enseignement primaire
- Les pratiques d’inspection des IEN
bull2.gif (117 octets)  Une large partie du questionnaire a été soumis à une CAH : les variables décrivant l'IEN, les raisons de son choix professionnel, la représentation de sa fonction, ses pratiques d'inspection et la manière dont il percevait l'enseignant durant ces moments-là. Nous présentons brièvement les classes obtenues en recourant à des portraits d'IEN pour rendre plus lisibles les tendances de l'ensemble de l'échantillon.
1.1.1 - l'IEN-psychologue
bull2.gif (117 octets)  Même si sa visite est tributaire de la date de la précédente inspection (au détriment d'un problème particulier ou d'une curiosité pédagogique), il accorde à la personne de l'enseignant une attention particulière. Il choisit de se garder de tout a priori en se refusant de rencontrer le directeur et de consulter le dossier de l'enseignant. Sa première impression est construite à partir d'indicateurs humains (comportements, langage et attitudes des élèves et de l'enseignant pendant l'entrée en classe). Durant l'inspection, il n'hésite pas à s'intéresser (modalité parfois) aux activités extra-professionnelles ou aux traits de la personnalité de l'enseignant.
bull2.gif (117 octets)  Il accorde à l'entretien une grande importance, en temps d'abord (supérieur à la moyenne de l'échantillon) et en contenu puisqu'il ne porte pas uniquement sur la séance mais aussi sur le fonctionnement plus général de la classe. L’entretien constitue le moment d'échange privilégié, où pour les deux individus en présence la sphère personnelle peut prendre le pas sur la sphère strictement professionnelle.
bull2.gif (117 octets)  Durant l'inspection l'état d'esprit de l'enseignant est envisagé comme constructif (concentration, vigilance, naturel) sans tension négative (modalité non retenue pour : décontraction, agressivité, anxiété et crispation).
bull2.gif (117 octets)  Pendant la rédaction du rapport, il n'évacue pas la double destination du document mais il refuse de le cantonner à un document purement administratif et n'hésite pas à aborder des points non envisagées durant l'entretien.
bull2.gif (117 octets)  En cas de difficultés, il privilégie le recours à ses des conseillers pédagogiques ; généralement, il ne réitère pas sa visite pas plus qu'il ne propose une baisse de note. En cas de travail remarquable, il multiplie au contraire les modalités de valorisation : il n'hésite pas à proposer une augmentation de note inhabituelle, à demander à l'enseignant de présenter le CAFIPEMF et il accorde au rapport un soin particulier.
bull2.gif (117 octets)  L'IEN-psychologue est plutôt en fin de carrière. L'exercice de l'autorité est récusé dans les propositions des raisons du choix professionnel (sont mis en avant l'accès à un statut supérieur, la diversité des missions de l'IEN et le besoin de changement). Il se définit comme un formateur, un conseiller, un évaluateur et un administratif. Ces variables citées dans leur ordre décroissant d'importance du poids de leurs contributions confirment bien que cet IEN privilégie la dimension psychologique de l'inspection.
1.1.2 - l'IEN-patron
bull2.gif (117 octets)  Cet IEN débutant a choisi de devenir IEN en privilégiant l'exercice de l'autorité (les autres propositions recueillent toutes la modalité peu important). Avant l'inspection, il n'hésite pas à tenir compte des informations informelles (lettres ou coups de téléphones de parents, rumeurs ...) et des échanges précédents qu'il a eu avec l'enseignant : il tient à être le supérieur hiérarchique à tout moment quitte à faire quelques mises au point si nécessaire durant l'entretien. D'ailleurs, il consacre beaucoup de temps à l'entretien (durée supérieure à la moyenne de l'échantillon) alors qu'il n'en va pas de même avec la phase d'observation (durée inférieure à la moyenne de l'échantillon). Il n'hésite pas à aborder le fonctionnement de l'école ni tout ce qui touche la personne de l'enseignant (ses projets, ses problèmes ...). L'entretien s'avère certainement le moment le plus propice pour l'exercice de son autorité qui n'exclut certainement pas quelque tendance paternaliste.
bull2.gif (117 octets)  Avant l'inspection, il envoie des documents sinon pour la préparer tout au moins pour préciser ses attendes ; dans le cadre de ce profil, cela pourrait s'apparenter à une sorte de prise en main, de revendication de son pouvoir. Sa première impression se fonde plutôt sur des indicateurs matériels (affichages, agencement, rangement) que sur des indicateurs humain alors que pendant l'observation, il précise s'intéresser (modalité parfois) aux traits de la personnalité de l'enseignant. Par contre, l'état d'esprit de l'enseignant n'a qu'une importance toute relative puisque pour les variables n'apparaissent dans ce profil que des modalités non retenue.
bull2.gif (117 octets)  Le rapport d'inspection est rédigé très rapidement mais l'existence du double destinataire reste présent, ce qui est semble-t-il logique pour un IEN sensible au statut hiérarchique (l'Inspecteur d'Académie est son supérieur direct).
bull2.gif (117 octets)  L'IEN-patron sait prendre ses responsabilité. En cas de travail remarquable, il incite l'enseignant à présenter le CAFIPEMF, soigne son rapport et n'hésite pas à proposer une augmentation de note inhabituelle. En cas de problème il envoie ses conseillers pédagogiques mais n'hésite pas non plus à sévir et à bloquer la note (les deux variables apparaissent avec la modalité souvent).
1.1.3 - l'IEN-pragmatique
bull2.gif (117 octets)  Cet IEN débutant s'avère plutôt atypique. Il n'hésite pas à se définir d'abord comme un administratif et ensuite comme un formateur. Cette définition est en adéquation avec les raisons du choix professionnel puisque la première à apparaître est une influence plus marquée sur l'évolution du système éducatif (qui devance le besoin de changement et l'attrait de la diversité des missions de l'IEN).
bull2.gif (117 octets)  Il apparaît proche du terrain. S'il visite un enseignant, ce sera plutôt à cause d'un problème particulier (modalité souvent) qu'en fonction de la note de la précédente inspection. Avant l'inspection, il tient compte de multiples informations, provenant de ses conseillers pédagogiques, du directeur de l'école mais aussi des informations ayant pour source les parents d'élèves. Il construit sa première impression à partir d'indicateurs matériels. Pourtant, le moment où il se fait son opinion sur l'enseignant semble être la phase d'observation (d'une durée supérieure à la moyenne de l'échantillon). Il a d'abord fourni à l'enseignant un document préparatoire de manière à mieux cerner le professionnel au travail (et ce même si, durant cette observation, il s'intéresse systématiquement à des traits de personnalité). La phase d'observation est le moment le plus propice au contact avec la réalité pédagogique du terrain et c'est celui que privilégie l'IEN-pragmatique. L'enseignant observé est d'abord naturel même s'il note un certaine appréhension (concentration, anxiété et angoisse apparaissent avec la modalité non retenue).
bull2.gif (117 octets)  L'entretien a moins d'importance (durée inférieure à la moyenne de l'échantillon) ; avec l'IEN-pragmatique, le faire est plus important que le dire. Il ne se préoccupe pas du double destinataire du rapport lors de sa rédaction, même s'il récuse le fait de le cantonner à un document purement administratif.
bull2.gif (117 octets)  En cas de réussite, il n'hésite pas à proposer une augmentation de note inhabituelle. Pourtant, c'est en cas de problème qu'il justifie pleinement son appellation (rappelons qu'un problème particulier est la raison première d'une décision de visite). Il rejette les sanctions, aussi bien le blocage que la baisse de note. Il privilégie au contraire la deuxième chance. Il reviendra pour procéder à l'inspection et cette première inspection n'aura qu'un statut de visite. Elle sera considérée comme un coup de main pour permettre à l'enseignant de se remettre dans les rails, une séance uniquement formative pour résoudre les difficultés en les traitant au plus près. L'inspection, relevant davantage de l'administratif (c'est sa représentation des fonctions de l'IEN) ne viendra qu'ensuite.
1.1.4 - l'IEN-régulateur
bull2.gif (117 octets)  Cet IEN a surtout choisi son métier par ambition : un statut supérieur, un salaire plus important et l'exercice de l'autorité précèdent l'attrait de la diversité des missions de l'IEN. Ses pratiques d'inspection ne se définissent qu'en négatif. Une curiosité pédagogique ne motive pas une visite ; avant une inspection, il ne tient compte ni des échanges précédents avec l'enseignant, ni de son dossier, ni des rapports de ses conseillers pédagogiques. Durant l'inspection, il ne s'intéresse jamais aux activités extra-professionnelles de l'enseignant, par contre il décrit son état d'esprit à l'aide de trois variables : naturel, vigilance et appréhension. La tension semble circonscrite puisque nervosité, angoisse ou crispation apparaissent avec la modalité non-retenue.
bull2.gif (117 octets)  L'entretien ne semble pas avoir beaucoup d'importance. D'une durée inférieure à la moyenne, il n'aborde ni les sphères de la formation, ni celle plus personnelle de l'enseignant. L'IEN-régulateur accorde par contre une grande importance au rapport et il s'accorde très souvent un délai entre l'inspection et la rédaction. C'est d'ailleurs la seule modalité de valorisation d'un travail remarquable (les autres variables recueillent la modalité rarement ou jamais : proposition du CAFIPEMF, augmentation de note inhabituelle ou citation en exemple).
bull2.gif (117 octets)  Pourtant cet IEN se définit comme un formateur et un conseiller et refuse le qualificatif d'administratif. En fait, l'IEN-régulateur, qui semble sinon se désintéresser du moins prendre une certaine distance avec l'inspection, ne s'implique réellement qu'en cas de difficultés. Là, il se mobilise, délaissant les possibilités de sanction (aussi bien le blocage de note que le déplacement de l'enseignant) pour s'attacher à résoudre le problème en envoyant tout d'abord ses conseillers pédagogiques mais aussi en assumant son rôle de formateur et de conseiller (tel qu'il se définit). Sa visite ne sera plus considérée comme une inspection (une visite ultérieure assumera cette fonction), mais servira uniquement de régulation.
1.1.5 - l’IEN-gestionnaire
bull2.gif (117 octets)  Nettement plus diplômé que les reste de l’échantillon, l’IEN-gestionnaire n’est pas devenu IEN par ambition mais plutôt par besoin de changement, ce que semble lui apporter la diversité des missions de l’IEN. Il se définit prioritairement comme un conseiller, un contrôleur et un évaluateur ; par contre il récuse d’être un administratif et un formateur.
bull2.gif (117 octets)  Les enseignants sont prévenus de l’inspection et sont informés précisément de ses attentes. Il prend en compte le rapport de la précédente inspection ce qui est nettement différenciateur mais qui, comme la préparation de l’inspection, peut répondre à un souci d’étayage de son appréciation. Cela peut révéler également un homme de dossier et ce, d’autant plus que l’IEN-gestionnaire donne l’impression de se méfier du moment même de l’inspection. Avant l’inspection, il ne rencontre pas le directeur de l’école et il conteste le fait de fonder sa première impression sur les indicateurs matériels. D’après lui les enseignants vivent sereinement l’inspection puisque huit noms caractérisant divers degrés de tension apparaissent avec la modalité non . Préserve-t-il ainsi une sorte d’extériorité jugée synonyme d’objectivité ? En tous les cas, la phase d’observation est d’une durée inférieure à celle de la moyenne de l’échantillon.
bull2.gif (117 octets)  Après l’observation, il se départit quelque peu de sa position en retrait et l’entretien ne concerne pas uniquement la séance observée. Son attitude vis-à-vis du rapport d’inspection est légèrement ambivalente : il s’interdit d’y mentionner des points non abordés durant l’entretien, récuse le qualificatif de document administratif mais garde en mémoire, durant sa rédaction, la contrainte du double destinataire.
bull2.gif (117 octets)  Il se montre très sûr de son jugement, propose le CAFIPEMF en cas de travail remarquable mais surtout en cas de difficulté ne recourt pas à une deuxième visite et propose directement le blocage de la note.
bull2.gif (117 octets)  En conclusion, l’IEN-gestionnaire semble se caractériser par une sorte de technicité à trois niveaux : un travail préparatoire important, une extériorité manifeste durant l’inspection et une intransigeance dans le jugement.
- Les enseignants et l’inspection
- Le candide
bull2.gif (117 octets)  Pour le candide, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Durant l’inspection, il est simplement concentré et il réfute la décontraction, l’agressivité, la crispation, la pression mais aussi le naturel et l’indifférence. Il rapporte que l’IEN s’est particulièrement intéressé à ses relations avec les élèves. La note pédagogique obtenue prenait à la fois en compte sa prestation devant l’IEN mais aussi l’ensemble de son travail.
bull2.gif (117 octets)  Lors de l’entretien, les conseils de l’IEN n’étaient ni formels, ni trop théoriques, ni dépourvus de réalisme. Au contraire ils s’avéraient pertinents et permettaient une évolution des pratiques.
bull2.gif (117 octets)  Le candide n’a pas eu de différent avec l’IEN qu’il définit à la fois comme un formateur, un conseiller et un évaluateur.
bull2.gif (117 octets)  Rajoutons qu’il revendique une image positive généralisée, auprès de ses collègues, de ses élèves, de l’IEN et il l’étend d’ailleurs à l’image générale des enseignants tant au niveau local qu’au niveau national.
bull2.gif (117 octets)  Enfin, le candide est un enseignant jeune et débutant, issu d’un milieu aisé et ayant choisi le métier pour trois raisons : son intérêt intellectuel, son rôle social et le contact qu’il autorise avec les enfants.
- Le favorable
bull2.gif (117 octets)  Le favorable est dans l’ensemble assez proche du candide. Ses conditions psychologiques au moment de l’inspection récusent également l’angoisse, l’indifférence, la crispation, l’agressivité, la décontraction, la pression ou la nervosité pour ne retenir que le naturel et la vigilance.
bull2.gif (117 octets)  L’IEN porte ici aussi son attention sur les relations aux élèves. Ses conseils sont également pertinents et permettent une évolution des pratiques (ils ne soufrent ni de formalisme, ni d’excès de théorie, ni de déficit de réalisme). La note pédagogique obtenue ne dépend pas de l’ancienneté mais de la prestation devant l’IEN et de l’ensemble du travail fourni.
bull2.gif (117 octets)  L’image de l’IEN est, elle aussi, très favorable puisque si les rapprochements avec censeur et administratif sont récusés, l’IEN est qualifié de conseiller, de formateur et d’évaluateur.
bull2.gif (117 octets)  Nous ne reprendrons pas l’image que l’enseignant pense avoir auprès des partenaires de l’école, elle est en tout point semblable à celle du candide.
bull2.gif (117 octets)  Les principales différences apparaissent dans une certaine ancienneté dans la carrière (attestée par une participation assez importante à la formation continue) et surtout dans les raisons qui l’ont incité à choisir ce métier. Si nous retrouvons au départ les mêmes raisons que le candide, elles se prolongent ici d’un pragmatisme certain puisque nous trouvons qualifiées d’importantes, la stabilité de l’emploi et le temps libre.
- L’aigri
bull2.gif (117 octets)  L’aigri est en rupture nette avec les profils précédents. Il considère son image auprès de l’ensemble des partenaires uniformément négative et pour le choix du métier n’apparaissent que des raisons qualifiées de sans importance : la stabilité de l’emploi et le temps libre.
bull2.gif (117 octets)  Ses conditions psychologiques lors de l’inspection attestent de ce malaise puisque cohabitent naturel avec indifférent, nerveux et agressif.
bull2.gif (117 octets)  Il ne semble n’avoir aucun grief particulier par rapport à l’IEN (qualifié de formateur et pas d’administratif) et ses conseils ne sont ni trop théoriques ni dénués de réalisme.
bull2.gif (117 octets)  Rajoutons que l’aigri est titulaire du CAFIPEMF mais qu’il n’exerce pas ses fonctions de formateur. Ce point est parfaitement en cohérence avec l’ensemble du profil sans que nous puissions savoir s’il s’agit d’une cause ou d’une conséquence.
- Le sceptique
bull2.gif (117 octets)  La vision de l’inspection et de l’inspecteur est ici nettement négative. L’état psychologique est dominé par l’appréhension même si le sceptique n’a jamais eu de différent avec l’IEN. Durant l’inspection, les relations avec les élèves ne sont pas prises en compte, elles passent au second plan au gré des marottes des IEN. La note pédagogique ne dépend que de l’ancienneté.
bull2.gif (117 octets)  Le sceptique est très critique à propos des conseils de l’IEN : ils manquent de réalisme, ils sont trop formels et trop théoriques, ils ne sont jamais pertinents et ne sauraient permettre une quelconque évolution des pratiques. L’image de l’IEN est aussi négative : censeur, administratif, évaluateur mais surtout pas formateur ni conseiller.
bull2.gif (117 octets)  En revanche, si le sceptique fait montre de réserves certaines vis-à-vis de l’inspection, il revendique une image très positive auprès de l’ensemble des partenaires (IEN compris), les raisons du choix de ce métier sont très nombreuses. C’est un enseignant de milieu de carrière qui semble avoir renoncé à espérer quoi que ce soit d’intéressant des IEN.
- Le proche de l’IEN
bull2.gif (117 octets)  Pour bien saisir ce profil, il convient de préciser que la variable “ maître-formateur ” le caractérise. Elle s’accompagne d’engagements de tout ordre dans le scolaire, le périscolaire et même au dehors. La raison du choix du métier est son intérêt intellectuel, certainement pas la stabilité de l’emploi. L’image générale qu’il revendique est unanimement positive.
bull2.gif (117 octets)  Les conditions psychologiques de l’inspection sont caractérisés par la concentration et la vigilance. L’IEN est sensible aux relations établies avec les élèves et les conseils qu’il prodigue durant l’entretien ne sont jamais trop théoriques mais sont souvent fort pertinents. La note pédagogique dépend certes de l’ancienneté mais également de l’ensemble du travail fourni et de la prestation devant l’IEN.
bull2.gif (117 octets)  L’IEN, avec lequel il n’a jamais eu le moindre différent est un évaluateur mais certainement pas un censeur. Il ne lui connaît aucune marotte.
- L’opposant
bull2.gif (117 octets)  L’opposant se caractérise par un radicalisme certain. Cet enseignant de milieu de carrière, largement diplômé (diplôme universitaire de troisième cycle), assume la direction. Pour lui l’intérêt intellectuel n’est pas la raison de son choix professionnel.
bull2.gif (117 octets)  Il vit mal l’inspection (crispation et anxiété) même s’il sait que la note pédagogique dépend exclusivement de son ancienneté et certainement pas de sa prestation face à l’IEN.
bull2.gif (117 octets)  L’image de l’IEN est très négative. Ses conseils sont très formels, jamais pertinents et ne participent en rien à une évolution des pratiques. Il n’est ni une conseiller, ni un formateur mais affiche bien souvent des marottes.
- Remarque
bull2.gif (117 octets)  Si nous regroupons les effectifs à partir desquels ont été élaborés les profils, nous constatons que l’inspection et les IEN jouissent d’une image plutôt favorable auprès des enseignants (70 contre 30). Nous remarquons également que les profils sont relativement radicaux et qu’aucun ne renvoie un discours nuancé, c’est tout pour ou tout contre. Il serait intéressant de vérifier si ce positionnement vis-à-vis de l’inspection, fort discriminant dans notre échantillon, l’est également sur un échantillon plus important et plus représentatif des enseignants du premier degré.
- Discours croisés sur l’inspection
bull2.gif (117 octets)  Ce paragraphe se propose de mettre en regard les résultats des deux enquêtes. Bien sûr, les deux échantillons ne coïncident pas géographiquement même si les questionnaires ont été diffusés dans la France entière et leur caractère contingent leur interdit toute prétention de représentativité. En revanche, et malgré ces réserves, nous pouvons penser qu’ils restituent, du moins en partie, les grandes lignes des discours dominants de ces deux corporations. A ce titre, la comparaison des réponses, ne nous semble pas dépourvue d’intérêt.
- Comparaisons liminaires
bull2.gif (117 octets)  Si le fait d’avertir l’enseignant avant l’inspection est reconnu par les deux population (91,4 % et 92,5 % pour les IEN), il n’en va pas de même pour la préparation de l’inspection (revendiquée par 60 % d’IEN et reconnue par 26,5 % d’enseignants).
bull2.gif (117 octets)  L’évaluation des durées des phases d’entretien et d’observation différent largement :
 

Moyenne pour les enseignants

Moyenne pour les IEN

Observation (en minutes)

69 (de 20 à 180)

96,1 (de 45 à 180)

Entretien (en minutes)

30,7 (de 5 à 120)

49,7 (de 20 à 90)


bull2.gif (117 octets)  Les IEN revendiquent une durée d’inspection nettement supérieure que ne semble pas pouvoir expliquer à elle seule la différence entre temps perçu et temps chronométré.
bull2.gif (117 octets)  L’état psychologique de l’enseignant pendant l’inspection
bull2.gif (117 octets)  Le tableau suivant récapitule les résultats en ne présentant pour chaque population que les pourcentages dominants :
 

enseignant

enseignant

IEN

IEN

 

oui

non

oui

non

agressivité

 

99,1

 

97,5

angoisse

 

88,1

 

82,5

anxiété

 

64

 

70

appréhension

55,5

 

72,5

 

concentration

51,3

   

67,5

crispation

 

89,7

 

87,5

décontraction

 

92,3

 

87,5

indifférence

 

96,58

 

87,5

naturel

 

67,52

55

 

nervosité

 

70,9

 

75

pression

 

73,5

 

82,5

vigilance

57,26

 

60

 

bull2.gif (117 octets)  Seules l’appréhension (beaucoup plus nette chez les IEN) et la vigilance font consensus pour définir les conditions psychologiques de l’enseignant durant l’inspection. En revanche, les enseignants mettent en avant la concentration (ignorée par les IEN) et les IEN insistent sur le naturel (réfuté par les enseignants).
- Le rôle de l’IEN
 

Enseignant

Enseignant

IEN

(supposé perçu par enseignant)

IEN

(supposé perçu par enseignant)

IEN

(point de vue personnel)

IEN

(point de vue personnel)

 

Jamais

Souvent ou toujours

Jamais

Souvent ou toujours

Jamais

Souvent ou toujours

Censeur

58,7

   

69,2

 

72,5

Evaluateur

 

86

 

82,5

 

95

Formateur

51,2

   

76,6

 

85

Administratif

 

66,7

 

51,2

55,3

 

Conseiller

52,9

   

82,5

 

92,5


bull2.gif (117 octets)  En fait, seul le rôle d’évaluateur obtient une parfaite adhésion. Les dissonances portent en revanche sur trois rôles : le censeur (réfuté par les enseignants) mais aussi le formateur et le conseiller (également rejetés par les enseignants). Le malentendu semble sur ce point relativement important.
- L’évaluation du mérite

La notation au " mérite "

Accord enseignant

Accord IEN

C’est la porte ouverte à tous les abus

77,8

42,1

Si des précautions sont prises cela peut être positif

66,4

92,5

Le mérite est un critère plus intelligent que l’ancienneté

68,7

91,7

Cela va générer des attitudes carriéristes

80

51,4

Cela ne pourra se faire, les syndicats s’y opposeront

93

64,9


bull2.gif (117 octets)  Remarquons que les enseignants soulignent fortement les risques éventuels (beaucoup moins les IEN) alors que les IEN font montre d’un radicalisme certain sur le caractère positif de l’évaluation au mérite (l’accord des enseignants est un peu plus tiède).
- Avantages et inconvénients de l’inspection
bull2.gif (117 octets)  Il s’agissait ici d’une question ouverte et dans le tableau ne figure que les pourcentages des occurrences d’apparition.
 

Avantages pour l’enseignant

Inconvénients pour l’enseignant

Avantages pour l’IEN

Inconvénients pour l’IEN

Au niveau psychologique

22,4

     

Liés à la carrière

39,4

9,5

   

Au niveau pédagogique

27,6

20

53,1

 

Pour le système éducatif

10,5

     

Les orientations de l’inspection (hiérarchique, infantilisante, administrative)

 

26,3

   

La note pédagogique

     

43,8

La technique de l’évaluation

 

44,2

 

56,5

Les possibilités de sanctions ou de valorisations

     

40,6

Les modifications des pratiques

     

25

La proximité

   

34,4

 

La garantie

   

53,1

 

La régularité

   

31,25

 

bull2.gif (117 octets)  Nous retrouvons ici des avantages liés à la préservation du système et de l’intérêt des enseignants (pour leur carrière) voire des élèves (avec les avantages pédagogiques). Les inconvénients semblent surtout d’ordre technique (améliorer l’évaluation. En revanche, et pour les IEN seulement, ils sont aussi liés à l’impossibilité de toute discrimination (sanction / valorisation mais aussi note pédagogique).