Biennale 5
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Amélioration de la politique éducative

Auteur(s) : DUPONT Jean

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bull2.gif (117 octets)   Au plan doctrinal, l'éducation est encore au stade métaphysique. Il importe de la propulser vers l'état positif. Trop de niveaux sont fixés en fonction de critères scolaires peu pertinents. Il devrait y en avoir au maximum 8 axés sur les réalités de la vie :
niveau 1 = culture fondamentale commune à tous les citoyens
niveau 2 = orientation initiale, soit de type professionnel pour entrer dans la vie active, à temps partiel, vers 16 ans, soit de type polyvalent en vue d'entreprendre des études supérieures
niveau 3 = formation, au niveau du Bac, des cadres inférieurs pour entrer dans la vie vers 18 ans ou dans l'enseignement supérieur
niveau 4 = formation de cadres moyens, au niveau Bac+2
niveau 5 = formation de cadres supérieurs, au niveau Bac+4
niveau 6 = perfectionnement des cadres supérieurs par un doctorat ou par diverses formations post-universitaires, au niveau Bac+7
niveau 7 = formation de cadres supérieurs confirmés ou expérimentés
niveau 8 = formation de cadres supérieurs chevronnés.
bull2.gif (117 octets)  Aux niveaux 7 et 8, la formation s'acquiert dans la vie active, avec des périodes de recyclage occasionnel dans des établissements d'enseignement ou dans des séminaires de perfectionnement.
**Contenus culturels
bull2.gif (117 octets)  Globalement, l'éducation poursuit simultanément deux objectifs : acquérir des connaissances au sens classique du terme et développer des comportements opérationnels axés sur la flexibilité, le changement, l'art de communiquer, la créativité, l'esprit critique, le goét d'entreprendre, le travail en équipe, le sens des responsabilités, la nécessité d'apprendre à apprendre et le civisme facteur de la cohésion sociale.
bull2.gif (117 octets)  Dans chacun des niveaux, les savoirs sont catégorisés en faisant une distinction entre une culture générale obligatoire commune à tous les apprenants et une culture optionnelle librement choisie.
bull2.gif (117 octets)  La culture générale est générale au sens absolu. Elle englobe des savoirs incontestablement pertinents par rapport à des besoins fondamentaux. En plus des activités intellectuelles, elle englobe des activités gestuelles centrées sur la technologie et sur des comportements à mettre en oeuvre dans des circonstances dramatiques telles qu'accidents, incendies, inondations, etc., etc.
bull2.gif (117 octets)  Dans la culture optionnelle, tous les savoirs sont mis sur un pied d'égalité. Les disciplines abstraites ne sont pas socialement mises sur un piédestal. Les options ont pour but de détecter des talents ou de promouvoir des loisirs épanouissants. A partir du niveau 2, elles ont aussi pour but de faire face à des besoins de la vie active.
** Titres de capacités
bull2.gif (117 octets)  Les titres de capacités sont assouplis en faisant une distinction entre une culture épanouissante, une culture professionnelle et une culture linguistique courante portant sur des langues vivantes.
bull2.gif (117 octets)  La culture épanouissante englobe la culture générale et des options choisies en toute liberté. La culture professionnelle englobe la culture générale et des options imposées et cohérentes en rapport avec le métier choisi.
bull2.gif (117 octets)  Les diplômes ne sanctionnent plus des connaissances trop encyclopédiques assimilées superficiellement, mais des savoirs moins étendus parfaitement dominés, avec au moins 80% des points.
bull2.gif (117 octets)  Dans chacun des niveaux, tout en restant dans le cadre d'un horaire global minimum, il importe d'éliminer :
1 les structures temporelles rigides en années d'études
2 les structures spatiales rigides dans le cadre fermé des écoles
3 les structures rigides en tuyaux d'orgues car les qualificatifs de général, de technique, d'artistique, de professionnel, d'universitaire et de supérieur non universitaire ne correspondent pas à des caractéristiques pertinentes et sont la cause principale de la fracture socioculturelle qui catégorise les individus, dès leur jeune âge, en faisant une distinction entre une culture pour la noblesse qui sort des enseignements général et universitaire et une culture pour les roturiers qui sortent de tous les autres enseignements.
bull2.gif (117 octets)  En partant des diplômes à obtenir, le système est organisé en unités capitalisables selon les modalités suivantes :
1 un service dresse une liste des capacités qui doivent être acquises
2 pour chaque capacité, des pédagogues élaborent un module culturel qui expose ce qui doit être connu par les apprenants
3 le service ad hoc groupe les modules dans des unités culturelles qui sont axées sur des grands domaines du savoir et qui impliquent une formation d'au moins 40 heures
4 après avoir assimilé tous les modules, les apprenants reçoivent une attestation de formation sanctionnant l'unité en cause
5 quand toutes les unités ont été sanctionnées, elles sont capitalisées et les apprenants reçoivent un diplôme délivré par une commission spécialement créée à cette fin.
bull2.gif (117 octets)  Selon les objectifs poursuivis, un module peut être inclus dans plusieurs unités et une unité peut être valorisée pour plusieurs diplômes.
bull2.gif (117 octets)  Les modules sont aussi des instruments de référence qui permettent de garantir un même niveau de qualification pour tous les diplômes délivrés dans une région, un Etat ou une communauté d'Etats.
bull2.gif (117 octets)  Pour passer d'un niveau à un autre, il faut avoir assimilé les unités qui sont incontestablement indispensables pour aborder valablement les unités du niveau supérieur. Par ce processus d'orientation continue, il est inutile d'organiser des examens d'entrée à l'université.
bull2.gif (117 octets)  Les unités ne doivent pas être trop volumineuses pour encourager la formation par petits pas et pour organiser des savoirs qui sont communs à plusieurs diplômes.
bull2.gif (117 octets)  La durée de validité des attestations est illimitée comme celle des diplômes. Des unités qui sanctionnent des connaissances obsolètes peuvent être annulées et remplacées par des unités actualisées.
bull2.gif (117 octets)  Pour échapper au chômage, un apprenant qui n'a pas obtenu un diplôme peut faire valoir les attestations sanctionnant les unités réussies.
bull2.gif (117 octets)  Dans un cadre scolaire, au terme de la première année, s'il réussit dans au moins 60% des unités, l'élève passe dans la deuxième année. Il y revoit les matières non réussies. Il y étudie aussi des matières nouvelles. Ce processus se poursuit dans les années suivantes.
bull2.gif (117 octets)  Dans le cas contraire, l'élève reste dans la première année. Il y revoit les matières non réussies. Il peut étudier des unités de la deuxième année. Ce processus se poursuit dans les années suivantes. Les bourses d'études sont liées à la quantité d'unités suivies.
bull2.gif (117 octets)  Pour la mise en oeuvre de ce dispositif, en vue d'assurer une par-faite guidance des élèves et de promouvoir le travail en équipe, les enseignants disposent d'un bureau à l'école et ils y travaillent comme les cadres supérieurs d'une entreprise. Ils y préparent leurs cours et y corrigent les examens.
bull2.gif (117 octets)  Le système est structuré en fonction d'un ordre de complexité croissante, à l'image de la matière qui est constituée d'atomes, de molécules, de macromolécules, etc. L'unité correspond à une assez grande subdivision d'un programme scolaire et elle est centrée sur un macro-objectif. Le module est assimilé à un chapitre d'un manuel scolaire ax? sur un micro-objectif. Les modules sont à la fois des subdivisions atomisées du savoir et aussi des instruments de travail ou des exposés didactiques permettant de faciliter l'acquisition des connaissances contenues dans les unités. Les modules et les unités servent à bâtir le système comme des briques et des blocs servent à édifier des bâtiments diversifiés.
** Avantages du système
bull2.gif (117 octets)  Cette formule améliore l'éducation en permettant notamment :
- de progresser, à petits pas, sans recommencer l'étude de matières déjà réussies, ce qui permet de supprimer des redoublements coéteux
- d'éliminer un cloisonnement en filières parallèles qui se présentent sous la forme d'une juxtaposition de tuyaux d'orgues et qui débouchent sur des formations en impasses
- d'abolir la structure temporelle qui implique une sanction des études axée sur la formule du tout ou rien et qui engendre une sélection négative par l'échec
- de permettre le passage d'un type de formation à un autre sans remettre en cause les connaissances acquises;
- d'orienter positivement les apprenants par une accumulation de réussites car pendant toute sa vie, dans le cadre d'une véritable éducation démocratique et permanente, un individu doit avoir la possibilité d'obtenir un diplôme en apprenant n'importe quoi, n'importe quand, n'importe où, à condition d'obtenir toujours de bons résultats et sans engendrer un phénomène d'exclusion
- de supprimer le bulletin scolaire farfelu qui devient inutile pour suivre les progrès réalisés, car les mentions telles que " Nul " ou " Peut mieux faire " sont remplacées par une accumulation de tranches de formation parfaitement assimilées
- d'optimaliser l'organisation de l'éducation en l'adaptant à la personnalité des apprenants, car dans le cadre de contenus incontestablement significatifs, en fonction de ses dons, de son rythme de travail et du temps disponible, un apprenant a le droit d'être l'artisan de son savoir, de prendre en main sa destinée, de s'épanouir et de chercher sa voie sans faire l'objet d'un conditionnement justifié par des considérations économiques, philosophiques, historiques, sociologiques ou politiques
- de permettre la promotion sociale en facilitant les passages d'un niveau de qualification à un autre et d'éliminer ainsi un clivage socioculturel dévalorisant sans nuire à la qualité du système et tout en respectant le mérite et le sens de l'effort bien dosé
- d'assurer une qualification exploitable pour tous vers 18 ou 19 ans.
bull2.gif (117 octets)  Grâce à la prise en compte de savoirs acquis sur le tas, un cadre doté d'une formation exclusivement scolaire n'est plus parachuté dans une entreprise pour y diriger des inférieurs chevronnés sans avoir vécu les problèmes qui se posent à eux.
** Conclusions
bull2.gif (117 octets)  Il ne s'agit pas de remplacer un système imparfait par un système parfait. Le problème est de savoir si, pour certains, les imperfections d'un système sont meilleures que les imperfections d'un autre. Comme les réformes antérieures n'ont pas apporté les résultats escomptés, faut-il être audacieux avec prudence ou prudent avec audace ?
bull2.gif (117 octets)  Le système implique l'élaboration de répertoires des modules, des unités et des diplômes. Le répertoire des modules serait élaboré au départ d'un thésaurus analogue à celui sorti par Larousse en 1991. Pour chaque notion, on indique dans quel module elle est traitée.
bull2.gif (117 octets)  Il y aurait six diplômes culturels sanctionnant une éducation épanouissante jusqu'au niveau 6. Pour chacune des langues étrangères, à partir du niveau 2, il y aurait sept diplômes linguistiques.
bull2.gif (117 octets)  Le nombre de diplômes professionnels serait évidemment très élevé. Ils seraient identifiés par une fonction et par un niveau. On aurait par exemple :
comptable au niveau 2, 3, 4, 5, 6, 7 ou 8
secrétaire au niveau 2, 3 ou 4
enseignant au niveau 4, 5, 6, 7 ou 8
infirmier au niveau 2, 3 ou 4
etc., etc. ...
bull2.gif (117 octets)  Dans cette organisation, on identifie les niveaux au moyen d'une échelle de huit chiffres, comme on mesure la force des vents par l'échelle de Beaufort ou la violence des séismes par l'échelle de Richter. On ne se fatigue plus pour créer une terminologie identifiant la formation à Bac+5 ou +6.
bull2.gif (117 octets)  De nombreux médias ont vanté les mérites d'un Bac par unités capitalisables et spécialement dans les publications suivantes :
" Tribune de Genève ", du 13 juin 1978
" Bulletin du CEDEFOP ", n¡17, en 1985
" Monde " du 26 mai 1990, du 14 septembre 1990 et du 28 mai 1992
" Libération " du 18 novembre 1987 et du 21 janvier 1992
" Nouvel observateur " du 2 septembre 1999 et du 30 décembre.
" Eduquer pour demain ", édité par le Secrétariat d'Etat au Plan.
bull2.gif (117 octets)  On se demande pourquoi cette tentative d'innovation n'est pas opérationnalisée. Par de sérieux arguments, les opposants au système devraient expliquer clairement les raisons de leur rejet.