Biennale 5
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Comprendre l'activité évaluative pour construire des situations d'évaluation : de l'activité évaluative à l'acte d'évaluation

Auteur(s) : CHARDENET Patrick

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Thème : L'action et l'environnement
Groupe thématique : L'évaluation des savoirs, des pratiques et des effets de la formation
Mots clés : évaluation, catégorisation, subjectivité, critère

bull2.gif (117 octets)   L'évaluation en tant que notion produite peut être appréhendée à partir de trois points de vue :
bull2.gif (117 octets)  c'est une activité naturelle (dans le sens d'une opposition à "formelle" et non pas en relation à un fondement ontologique) de catégorisation permise par des opérations et un processus d'énonciation ;
bull2.gif (117 octets)  - ce sont des actes formels qui fonctionnent au sein d'institutions qui les légitiment, grâce à des instances qui en énoncent les lois et fondements, à travers des acteurs (évaluateur, évaluataire) qui interagissent ;
bull2.gif (117 octets)  - ce sont des actes sociaux qui s'inscrivent dans un processus (distinction, jugement, sélection) et qui opèrent sur des objets variés à partir d'instances institutionnelles diverses .
bull2.gif (117 octets)  Mais ce qui est important d'aborder, c'est la question de la nature de l'activité évaluative sans la reconnaissance de laquelle toute procédure formelle risque d'être élaborée sur des a priori qui fonctionnent comme s'il s'agissait de données alors que ce ne sont que des construits. C'est un fonctionnement psychique fondamental et élémentaire qui se transforme par la socialisation de l'individu à travers le comportement actif autonome des contraintes héritées de l'espèce (potentiel génétique et adaptation), en capacités d'action sur l'environnement au travers d'actes mettant en jeu la cognition et le langage. Mais ce construit que permet l'activité évaluative n'est pas exempt de variations introduites par une autre activité, celle de la représentation qui s'articule avec la plasticité du monde.
bull2.gif (117 octets)  Évaluation, représentation et interaction
bull2.gif (117 octets)  Stockés dans notre cerveau, des schémas permettent d'évoquer les segments de réalité en leur absence ou de comparer des segments présents à d'autres qui ne sont pas naturellement perçus. Leur agrégation progressive au sein d'espaces de sens (idéologiques, géographiques, historiques, physiques...) plus ou moins complexes constitue progressivement des schématisations sédentaires par lesquelles transitent nos discours sur le monde : commentaires, explications, caractérisations, appréciations.
bull2.gif (117 octets)  En termes d'apprentissage, la représentation peut être décrite comme un système de règles par lesquelles l'individu apprenant conserve les caractéristiques de son environnement. C'est-à-dire que dans le processus d'interprétation, les constituants qui s'agrègent sont déjà des éléments construits interprétant une réalité globale ou parcellaire. Mais l'arrière-plan de la représentation est en fait un structurant en abîme, la représentation se formant sur le socle d'autres représentations elles-mêmes formées à partir d'autres représentations ou ses constituants empruntant à d'autres représentations qui empruntent à d'autres représentations. Le croisement des représentations individuelles et sociales conduit à ce construit qui est le facteur de rationalité du processus, l'individuel cherchant dans le social constitué d'individualités l'explication ou la justification.
bull2.gif (117 octets)  Évaluation et langage
bull2.gif (117 octets)  Le passage d'une activité référentielle qui engendre des opérations de catégorisation à la base de l'activité évaluative pré-linguistique à une verbalisation lexico-syntaxique est le fruit d'un " scénario d'interaction ". Il n'y a pas d'évaluation en soi, mais une activité évaluative comme fonctionnalité qui se traduit dans des actes concrets situés, producteurs de signes et de sens. L'évaluation peut donc être considérée comme une activité sémiotique dont les actes se traduisent par des formes verbales particulières et intentionnelles. Toute action de ce type se manifeste verbalement et se réalise dans une langue naturelle spécifique en se formant sur l'analyse et la mesure d'un objet construit (production humaine, être, organisation) résultant lui-même déjà de mécanismes d'interaction et visant un interlocuteur. Pour sortir de l'ambiguïté docimologique qui conduit à opposer les notions de subjectivité et d'objectivité en tentant d'isoler celle-ci à travers une mise à distance par les critères, il semble nécessaire de fonder l'acte d'évaluation sur une théorie de l'activité évaluative.