La massification de l'enseignement supérieur, dernière phase des transformations du système éducatif, en modifie les fonctions, le public et ses objectifs. Les filières de formation se diversifient et la professionnalisation des cursus est en jeu.
  Les analyses qui portent sur les évolutions des publics de sciences de l'éducation ne sont pas si nombreuses, alors que les travaux sur les étudiants se sont multipliés (Coulon 1997, Dubet 1994, Felouzis 1991 ou Galland 1995).
  Cependant, quelques enquêtes nous donnent des éléments de cadrage. En particulier, le rapport de la CORESE de 1993, repris par B. Charlot dans la collection ESF apporte des données, que nous confronterons à nos propres données, produits des enquêtes que nous menons régulièrement à chaque rentrée universitaire depuis trois ans. Nous tenterons de préciser quels sont les traits dominants de cette population, quelles sont les évolutions notables ces dernières années, et à Paris V. Nous mettrons au jour les objectifs de ces populations et leurs modes d'intégration dans le cursus.
  Il semble que l'on peut d'emblée souligner quelques traits majeurs de cette population. La croissance rapide des effectifs au début de la décennie, qui se tarit à partir de 1995 et ceci dans tous les départements (on recense une trentaine de départements en France) s'accompagne d'une forte polarisation sur la licence (72% des effectifs pour 24% en maîtrise et 4% en DEA), une centration d'une nouvelle population jeune sur l'entrée en IUFM, mais aussi le maintien d'une population en reprise d'études dont les objectifs sont bien différents.