Les quartiers de la périphérie urbaine des grandes villes (comme Lisbonne) correspondent à des lieux où se produit un phénomène de concentration de problèmes de nature sociale. Les symptômes de la "crise" de l'école s'y manifestent avec une particulière acuité. Ces "territoires" constituent d'une certaine façon des terrains privilégiés pour analyser les grands problèmes auxquels l'institution scolaire est aujourd'hui confrontée.
  Dans le cadre d'une recherche empirique sur la politique de création de "Territoires Éducatifs d'Intervention Prioritaire" nous avons décidé de réaliser un ensemble d'interviews à des enseignants exerçant son métier dans ces quartiers, considérés "difficiles". Dans ces interviews on essaie de capter le point de vue des enseignants sur les conditions concrètes dans lesquelles ils exercent leur profession et situer ce point de vue dans le cadre de leur parcours professionnel individuel, aussi bien que des changements subis par le système éducatif portugais pendant les dix dernières années. Nous postulons que la vision de leur monde professionnel, construite par les enseignants, est le résultat d'une articulation entre le parcours biographique et les contextes d'action empirique.
  Dans cette communication, nous essayerons de présenter de façon systématique l'information recueillie, en proposant une interprétation sur la nature des problèmes tels qu'ils sont vécus par les enseignants. À partir de l'analyse de cette information nous discuterons sous quelles conditions la formation continue peut-elle apporter une contribution utile à résoudre les difficultés ressenties par l'école et les enseignants, dans ces quartiers.