L'éducation est un enjeu de société. En dehors de la sphère scolaire, les recherches récentes mettent l'accent sur l'importance du rôle éducatif de la famille, privilégiant le rôle du parent en tant que responsable des choix et du suivi scolaire de ses enfants. Parmi les recherches internationales étudiant l'interaction entre émotion et cognition, très peu (aucune recherche française) travaillent actuellement sur le lien entre pratiques éducatives familiales et gestion du stress et leurs effets sur le développement cognitif de l'enfant. Dans une perspective interactionniste, notre objectif est de mieux comprendre les facteurs explicatifs de la trajectoire scolaire de l'enfant.
  Cette étude s'inscrit dans les débats nationaux et internationaux entre cognition et émotion. Elle analyse plus précisément l'impact des émotions dans l'acquisition des compétences cognitives de l'enfant. Alors que de nombreuses recherches portent leur attention uniquement sur le rôle primordial de l'école dans l'acquisition des compétences cognitives des enfants et des adolescents, nous cherchons à montrer que les compétences cognitives des enfants et des adolescents peuvent être altérées ou stimulées par la représentation qu'ils se font de la situation scolaire mais aussi par le rôle central des pratiques éducatives familiales, des styles de coping (styles de " faire face ") des parents et des stratégies de coping des enfants.
  Nous postulons que les caractéristiques personnelles (âge, sexe, estime de soi et sentiment de compétence) et familiales (style éducatif et style de coping des parents) ont une incidence sur les perturbations des fonctions cognitives des enfants survenant en dehors de toute pathologie avérée (acquisitions scolaires et compétences cognitives). Cette influence passe notamment par la mise en place de stratégies de coping face à la situation scolaire perçue comme stressante.
  Nous choisissons d'effectuer une recherche longitudinale (analyses quantitatives et qualitatives). Il s'agira de suivre deux populations d'enfants (140 sujets) pendant 3 ans lors de deux périodes sensibles (situations scolaires pouvant générer du stress) : 70 enfants du CP au CE2 et leurs parents / 70 pré-adolescents de la 5e à la 3e et leurs parents.