Les didactiques se sont construites en focalisant leurs investigations sur le rapport au savoir et la transformation de ce rapport à travers les apprentissages. Toutefois, le rôle joué par ce qui est extérieur au didactique strict, mais néanmoins présent, a été trop méconnu. C'est pourquoi nous proposons une modélisation de ce rapport sous la forme d'un système dynamique finalisé dans lequel ce qu'il est convenu d'appeler la référence joue un rôle déterminant. Le concept d'isomorphisme entre situations et pratiques de référence et situations didactiques nous parait adéquat pour décrire leurs relations et fournir des outils à l'ingénierie didactique.
  Cette modélisation nous permet de répondre à la question du sens des apprentissages souvent absente des travaux didactiques.
  L'élaboration théorique s'appuie sur des travaux conduits depuis plusieurs années dans deux domaines de formation fort différents. Il s'agit d'une part de l'enseignement-apprentissage de la philosophie dans des classes terminales technologiques et professionnelles et d'autre part de formations professionnelles, en particulier l'apprentissage du pilotage dans l'incertitude d'entreprises touristiques en milieu rural.
  Au-delà des différences entre les caractéristiques spécifiques à une formation dite générale - la philosophie- et celles d'une formation professionnelle, les modèles et concepts mis en œuvre se révèlent pertinents dans l'un et l'autre cas. Cette pertinence théorique nous sort du débat entre didactiques "disciplinaires" c'est-à-dire attachées à des corps de "savoirs" constitués et "didactique générale". Elle est aussi d'une grande utilité pratique, nous le montrerons à l'aide de quelques exemples pris dans les deux domaines de formation étudiés.