Il s'agit d'observer dans la présente recherche, quelles sont les stratégies de lecture qu'utilisent généralement les enseignants (n= 30) et les formateurs (n=30) quand ils lisent un texte informatif. Leur profil de lecteur influence-t-il leur conception de l'acte de lire et les pratiques pédagogiques proposées en classe?
  Après la lecture d'un texte informatif, un questionnaire dûment validé (Martinez et Amgar 1994): "Vos stratégies de lecture", fut administré aux deux échantillons. Il a déjà permis de distinguer les bons des mauvais lecteurs du secondaire et de l'université. Nous travaillons au groupe LIRE à l'analyse des stratégies de lecture des lecteurs de la maternelle à l'université (Groupe LIRE 1993, 1994, Martinez et Amgar 1994, 1997, 1998). De ces différents travaux couplés à ceux d'autres chercheurs nord-américains, il ressort en général que l'étude des stratégies de lecture permet d'approfondir et de mieux comprendre l'acte de lire et son apprentissage. Toutefois, débat reste soutenu entre les tenants des approches dites interactives et ceux des approches intégrées. Les premiers prétendent que l'acte de lire se réalise à partir d'une interaction entre les processus cognitifs inférieurs et les processus cognitifs supérieurs, mais que préalablement les lecteurs débutants enfants ou adultes illettrés doivent maîtriser ceux de bas niveau, particulièrement le déchiffrage. Se faisant, ils occultent les différentes stratégies requises pour lire, la conception de l'acte de lire des parents et des enseignants ainsi que l'analyse historique. Les tenants des conceptions intégrées prennent en compte dans l'évaluation et l'apprentissage les différents paramètres nécessaires à la compréhension de l'acte de lire. Il se dégage qu'une définition claire et englobante de l'acte de lire et son apprentissage doit être proposée et non des éléments éparses et isolés laissant au lecteur le soin de les mettre en relation. Son apprentissage devrait tenir compte à la fois de tous les éléments requis, mais aussi sur la manière dont ils s'actualisent et interagissent entre eux.
  Cette recherche croisée avec celles déjà entreprises sur les bons et mauvais lecteurs à l'école (de la maternelle à l'université et en famille) formera le corps de cette communication.