Thème : L'action et l'environnement
Groupe thématique : Le Partenariat, les collaborations
Mots clés : culture, éducation, identité enseignante, coordination des actions
La spécificité saint-martinoise: les problèmes posés en matière d'éducation
Saint-Martin, petite-Île binationale (française et hollandaise) de 93 km2 a connu des transformations profondes depuis les années 1980. Dans sa partie française (53km2), à la suite de la loi Pons de défiscalisation (1986), l'île a "subi" un afflux considérable de population (8.000 habitants en 1982, 40.000 en 1999) qui a modifié les équilibres sociaux et culturels. Dans les année "pré 80", l'île est décrite comme sans frontière, accueillante à l'étranger, de tradition proche des "îles anglaises" environnantes.
Actuellement, le caractère composite de la population saint-martinoise (forte immigration haïtienne et dominicaine, proportion plus importante et moins tolérée de métropolitains, minorité numérique des "originaires") accentue les tensions et pose des problèmes politiques d'avenir qui se traduisent notamment par des interrogations sur l'éducation à donner.
Quelles valeurs transmettre ? Celles de la république (française) aux Caraïbes ? d'une Caraïbe "à la Française" ? d'un communautarisme de type américain ?
Les réponses des enseignants face à cette situation : des problèmes d'identité
Face à cette situation complexe, les enseignants doivent trouver des réponses : lesquelles ? On peut aisément imaginer qu'elles sont différenciées, selon les niveaux d'enseignement, les options idéologiques, le degré d'implication dans la vie du pays. C'est ce que nous aimerions préciser, dans la mesure où cette situation très particulière pose des questions générales.
L'expérience de la "Charte pour bâtir l'école du XXIe siècle" : une situation critique de coordination des actions.
Ce troisième temps de l'intervention s'inscrit dans une nouvelle perspective de recherche qui concerne le partenariat et la coordination des actions, dans le cadre de la mise en œuvre de la Charte du XXIe siècle, lancée en janvier 1999. Elle prend en particulier pour terrain d'observation deux écoles volontaires de Saint-Martin.
Nous nous intéressons à la manière dont les différents acteurs et partenaires du système éducatif peuvent définir des objectifs et des actions communs pour répondre aux attentes de l'institution définies par la Charte: quels sont ces objectifs et actions communs? sur quelles valeurs ou principes s'appuient-ils pour affirmer leur position, les transiger, voire y renoncer? de quelles ressources disposent-ils pour répondre aux situations de communication, de coordination, de concertation, d'engagement impliquées par le partenariat et le travail en équipe et exigées par la Charte?
La problématique de référence est celle qui est développée dans l'approche concernant l'identité enseignante et les établissements scolaires comme "montage composite". Elle nous conduit à considérer la situation d'innovation pédagogique créée par la Charte comme une "situation critique".
Nous considérons le partenariat à la fois comme une situation prescrite à laquelle sont affrontés les différents acteurs, et comme la manière dont les acteurs donneront ou non du sens à cette situation et construiront ou non des actions communes, quelques que soient les acteurs.
Cette interrogation se situe dans le débat sur la professionnalisation du métier d'enseignant On touche par là aussi des questions d'identité, de la conception des rapports entre théorie et pratique (rapport d'application ou perspective pragmatiste), des pratiques culturelles, en particulier dans le rapport à la temporalité, tel qu'a pu l'étudier S. Hall ; des questions de définition de la démocratie et de la citoyenneté (prise de décision et intérêt général).
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