A travers l'exemple des enseignants d'arts plastiques, le questionnement initial de cette recherche concerne les stratégies que les enseignants des disciplines " dominées " élaborent pour préserver la reconnaissance de leur professionnalité dans les établissements. Des études antérieures et un premier questionnaire testé ont permis de montrer que ces enseignants ne se distinguent de leurs collègues ni par leurs origines sociales, ni par leurs pratiques socioculturelles. En revanche, ils doivent gérer une tension particulière entre la revendication de leur légitimité professionnelle et le statut dévalorisé de leur discipline. Or les mêmes études et notre questionnaire indiquent qu'un nombre significatif d'entre eux investit les espaces offerts par les politiques d'ouverture de l'école sur son environnement social, économique et culturel pour y assumer des activités d'animation ou de partenariat (ateliers d'art, expositions, sorties...). Ils tentent ainsi de renforcer leur légitimité statutaire et pédagogique dans les établissements en y occupant une place plus importante que celle que leur accorde les programmes officiels. Cette recherche s'inscrit donc désormais dans la problématique plus large des effets induits des politiques d'ouverture de l'école sur les hiérarchies implicites des savoirs propres à la " forme scolaire " : les stratégies des acteurs investissant les nouveaux espaces ainsi offerts sont-elles susceptibles de transformer ces hiérarchies ?
  Un second questionnaire diffusé en janvier 2000 devrait permettre de valider ou de nuancer cette hypothèse. Ses premiers résultats devraient être disponibles pour compléter cette intervention.
  Simultanément, une comparaison européenne est mise en œuvre afin de vérifier si des évolutions semblables sont en cours chez nos voisins. Elle impose dans un premier temps une comparaison des statuts et des programmes dont les grandes lignes seront exposées dans cette intervention.