ou "Savoir lire au lycée : pour une lecture anthropologique de l'œuvre littéraire"
  Devant le fait de la mondialisation, il est urgent de poser la question de l'éducation.
  Alors que les anthropologues n'ont pas attendu l'extension de la mondialisation pour poser les questions que celle-ci soulève, paradoxalement l'éducation a ignoré trop longtemps les apports de l'anthropologie.
  Il convient de relire l'éducation comme lieu et temps de l'initiation à l'universel et au particulier, l'enseignant et l'institution scolaire étant les médiateurs de cette initiation.
  Quel que soit l'objet à transmettre (savoir, savoir-faire, savoir être, savoir devenir) et quel que soit le champ disciplinaire dans lequel s'exerce cette transmission, l'enseignant posera correctement la question de la mondialisation et, en particulier, l'ouverture à l'altérité culturelle, s'il prend en compte la nature et la dimension anthropologiques des savoirs qu'il dispense, de la transmission qu'il effectue et des enjeux de la formation proposée à ses élèves, eux-mêmes êtres de culture en développement.
  En prenant comme exemple l'enseignement du français en lycée, on se demandera à quelles conditions le professeur de français peut permettre à ses élèves de s'approprier, dans l'exercice même de la lecture des œuvres littéraires au programme, une culture, leur culture ? On s'interrogera en particulier sur la nature des "savoirs savants" à développer par l'enseignant chez ses élèves, sur le rapport qu'il doit entretenir avec ces savoirs et sur la didactique qu'il doit privilégier. À partir de là, on essaiera de nommer quels effets l'enseignant et l'institution scolaire doivent attendre d'une telle appropriation appuyée sur l'anthropologie. On vérifiera si l'approche anthropologique proposée du texte littéraire répond bien aux attentes sociétales dans la construction d'une culture et d'une citoyenneté, où la dimension européenne, ouverte à l'universel, serait prise en compte.