L'analyse des pratiques professionnelles recouvre différentes réalités (sociales, d'organisation) et activités (de formation, d'évaluation). Organisés dans le cadre de la formation professionnelle, ces dispositifs se démarquent par leurs objectifs de transformation des personnes et du travail en substituant à la logique du stage "catalogue" des actions sur "mesures", plus adaptées aux spécificités du public et à la demande des commanditaires (Barbier & al., 1996). Dans cette perspective, l'intervention-formation en se référant aux situations de travail nous semble significative des réponses nouvelles apportées au problème du transfert des acquis de la formation, autrement dit de la mobilisation en situation réelle de travail des savoirs identifiés.
  Au moment où l'utilité du travail social est fortement questionnée dans notre pays, compte tenu des mutations importantes (familiales, économiques, politiques...) et des problématiques majeures (l'exclusion, la violence) caractérisant ces dix dernières années, l'analyse des pratiques professionnelles en tant qu'objet de formation permet-elle, comme l'indique J.M Barbier, de répondre aux objectifs d'acquisition et de production de savoirs en vue de transformer les personnes et le travail dans son exercice et son organisation ?
  La présentation proposée tentera de répondre à cette question à partir d'une intervention-formation menée depuis 1996 en direction des personnels de la protection judiciaire de la jeunesse de l'hébergement éducatif et du milieu ouvert. Deux aspects particuliers seront examinés :
  - Les effets induits par l'utilisation de modèles théoriques issus de la recherche sur l'analyse de la pratique.
  - Les problèmes particuliers liés à la production d'écrits par les participants à ces groupes.