L'intégration en classe ordinaire semble le mode de scolarisation à privilégier pour tout élève présentant une déficience intellectuelle. Mais l'intégration a rarement fait l'objet d'une évaluation scientifique adéquate, particulièrement au cours secondaire. Aussi notre étude expérimentale porte-t-elle sur l'effet sur le fonctionnement scolaire et social de la transition en classe ordinaire d'élèves du secondaire présentant une déficience intellectuelle.
  Deux de ces élèves sont observées en classe spéciale de janvier à mars. Elles sont ensuite transférées en classe ordinaire et observées jusqu'à la fin de l'année scolaire, en juin. Les observations sont faites en classe et à la cafétéria. En classe, elles portent sur les activités, l'aide individuelle reçue et l'engagement de ces élèves dans la réalisation des tâches. À la cafétéria, elles portent sur les activités sociales et solitaires. Une évaluation sociométrique est également réalisée.
  Les résultats indiquent que le passage en classe ordinaire est associé à un engagement plus soutenu dans les apprentissages scolaires - sans que l'amélioration soit liée à une aide individuelle plus fréquente en classe ordinaire. Au plan du fonctionnement social, le passage en classe ordinaire n'a pas modifié les habitudes sociales des élèves intégrées durant le dîner à la cafétéria. Elles ont continué à interagir surtout avec leurs anciennes compagnes de classe spéciale et à se confiner dans des activités solitaires. L'évaluation sociométrique indique qu'en général les compagnons de classe ordinaire des élèves étudiées ne les connaissaient pas ou étaient plutôt indifférents à leur égard.
  L'étude sera reprise avec d'autres élèves et avec certaines modifications. Ainsi, on mettra davantage l'accent sur l'organisation d'activités sociales impliquant les élèves intégrés et leurs compagnons de classe ordinaire.