Thème : La professionnalisation des enseignants et des éducateurs
Groupe thématique : Professionnalisation des travailleurs sociaux
Mots clés : action sociale, formation continue, identité professionnelle
L'application du décret de 1991 a entraîné d'importantes modifications dans le secteur de l'Aide à la jeunesse en Communauté française de Belgique.
Les professionnels ont dû modifier radicalement les finalités de leurs interventions. Il ne s'agissait plus de suppléer aux manquements des parents mais de soutenir, de renforcer les compétences de ces derniers.
Les intervenants ne doivent plus organiser leur action afin de protéger l'enfant des effets néfastes de sa famille, mais ils ont à imaginer, à mettre en place des stratégies d'intervention qui favorisent la prise en charge parentale et qui mobilisent les potentialités.
Le Centre de Ressource Éducative pour l'Action Sociale (CREAS) fondé par J.-P. Pourtois de L'Université de Mons-Hainaut intervient dans plusieurs organismes de ce secteur.
Dans le cadre de cette communication, nous nous intéresserons particulièrement à un collectif inter-institutionnel. Il s'agit d'un groupe de vingt professionnels appartenant à des institutions différentes, à savoir : centres d'hébergement, aide en milieu ouvert, SOS parents-enfants, service d'aide à la jeunesse,... Ce groupe s'est réuni durant deux années, à raison d'une séance de formation par mois, afin d'explorer et d'articuler les missions des dispositifs organisationnels de ce secteur.
Cet espace de formation a pris appui sur les pratiques professionnelles des participants et les a confrontées au contexte institutionnel. Il s'agissait donc de permettre aux professionnels de s'approprier les divers changements environnementaux, c'est-à-dire la réglementation nouvelle, les normes et valeurs des différents acteurs sociaux,...
Il était avant tout un lieu de communication et de relation dans lequel les régulations affectives et cognitives furent permanentes. Ce qui importe, pour le formateur, est de structurer les interactions afin de favoriser l'intersubjectivité et la construction de savoirs professionnels pertinents.
Ce n'est qu'après cette phase de maturation et d'élaboration que la coordination, au niveau des interventions, peut être abordée et que les clivages institutionnels s'estompent progressivement.
Les changements institutionnels impliquent nécessairement des aménagements au niveau des identités professionnelles. Il nous apparaît donc indispensable qu'un espace-temps de formation et d'appropriation par les professionnels soit associé à des modifications des dispositifs organisationnels. Cet espace-temps est formation. Il contribue, d'une part, à produire de nouvelles formes de coordination et de coopération, avec tout ce que cela suppose comme action sur le système de représentations des professionnels, et, d'autre part, à gérer les dispositifs d'intervention de manière à générer l'innovation.
En conclusion, ce type de formation peut donc être envisagé comme un outil dans la conduite des changements.
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