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Quatrièmes rencontres de l'ARDIST


Comment se construisent des problèmes au cours des débats "scientifiques" : étude comparée épistémologique et didactique à propos du concept de fossile. Place et rôle de l'enseignant dans

Identifiant : 7

Auteur : CREPIN Patricia.
Mots clefs : Autoconfrontation croisée, Débat, Espace de contraintes, Formation des enseignants, Fossile, Histoire des sciences, Problématisation.

Résumé :

Ce travail s'intéresse à la problématisation lors de la mise en œuvre de débat autour du concept de fossile selon deux axes, en histoire des sciences et dans la formation des enseignants. Quelles controverses sur l'origine, la formation et la signification des fossiles, ont été disputées par des naturalistes ? Quels débats peuvent être générés par un enseignant dans sa classe de cycle 3 du primaire ou du collège ? En recourant à l'analyse de deux études de cas, un extrait de débat entre Guettard et Voltaire et un extrait de débat dans une classe de CM 1, la recherche tente de mieux cerner la construction dynamique des problèmes à propos du concept de fossile.
L'investigation didactique s'effectue à trois niveaux méthodologiques, de la préparation de l'acte professionnel à son analyse. Elle comprend :

  • La conception d'un outil interactif d'analyse des conceptions initiales d'élèves. Cet outil se veut au service de l'enseignant en autonomie et il tend à être le plus exhaustif possible au vu de l'échantillonnage de 200 élèves environ
  • La séance filmée de confrontation des conceptions initiales et donc la gestion du débat par l'enseignant
  • La séance d'autoconfrontation croisée permettant une analyse réflexive par l'enseignant de sa prestation professionnelle.
  • L'éclairage épistémologique du XVIIIe siècle et l'enquête didactique offrent une analyse comparative des espaces de contraintes en s'appuyant au préalable sur des microanalyses des discours. Les trois types de registres -empiriques, des modèles, explicatifs- révèlent un obstacle commun, la contemporanéité ou non de l'Homme et des coquilles fossiles. Mais ils révèlent aussi des espaces-problèmes divergents par des questionnements périphériques différents : formation des montagnes et régressions marines pour les naturalistes ou la couleur d'un fossile et la cause de disparition des dinosaures pour les élèves. Ces systèmes explicatifs riches en obstacles et questionnements construisent une argumentation conflictuelle qui met en tension les faunes actuelles et passées, l'imagination et l'objectivité du scientifique ou des élèves. Raisonner pour reconstruire l'histoire des vivants sur Terre nous oblige paradoxalement à prendre référence sur le vivant actuel alors que celui-ci est issu d'un processus irréversible et non reproductible, l'évolution. Par-là même, c'est aussi un obstacle. La révélation aux enseignants de textes historiques illustrant le saut conceptuel exigé entre l'objet fossile récolté et la théorie, modifierait-elle leur pratique professionnelle ?







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