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Quatrièmes rencontres de l'ARDIST


Réforme 2000 des programmes de sciences de la Terre : les questions d’environnement en classe de seconde ; vers une éducation scientifique citoyenne ?

Identifiant : 49

Auteur : URGELLI Benoit.
Mots clefs : École, Éducation, Enseignement, Médias, Question socialement vive, Sciences, Transposition didactique.

Résumé :

La réforme 2000 des programmes de lycée propose une approche des sciences à la fois culturelle, interdisciplinaire et historique. Les questions d’environnement entrent massivement en classe de seconde, plus particulièrement en sciences de la vie et de la Terre (SVT), sous le thème Planète Terre et Environnement global.

Dans cette optique, l’effet de serre naturel est inscrit dans le texte des savoirs à enseigner, autour de la question de la température de surface d’une planète, en relation avec sa composition atmosphérique. La question socialement vive des conséquences de l’augmentation des rejets anthropiques de gaz à effet de serre, bien que présente en classe de première S depuis 1995, disparaît de ces nouveaux programmes de lycée, en tant que telle.

L’entretien semi-directif d'un membre du Groupe d’experts des programmes montre que le travail des concepteurs, majoritairement des savants, est centré sur la définition des contenus à enseigner, en prenant en compte les contextes scientifiques et socio-institutionnels de la discipline, mais également la forte médiatisation des thèmes d’environnement.

L’étude des contenus de trois manuels scolaires édités en 2000 souligne la prise en charge de la séquentialisation et de la problématisation des savoirs en jeu dans l’effet de serre naturel. Par ailleurs, dans un chapitre dédié à la place de l’activité humaine dans l’augmentation de la quantité de CO2 atmosphérique, une recontextualisation sociale de ce concept s’effectue, en lien avec les risques liés au réchauffement de la planète.

Les entretiens semi-directifs de quatre enseignantes de SVT indiquent que les savoirs en jeu dans l’effet de serre sont identifiés à partir de revues scientifiques comme Pour La Science ou La Recherche et de quelques ouvrages de premier cycle universitaire, qui servent ainsi de support de formation.
Les enseignantes soulignent les limites du dispositif d’accompagnement scientifique des nouveaux programmes de sciences de la Terre (site Planet-Terre de l’ENS Lyon). Pour l’enseignement de l’effet de serre, ce sont donc les manuels scolaires qui apparaissent comme l’outil privilégié d’accompagnement.

En classe, les enseignantes interrogées indiquent que l’approche du concept dans sa dimension anthropogénique, par ailleurs fortement médiatisée, est parfois l’occasion de faire exprimer aux élèves leurs représentations, avant d’aborder le concept tel qu’il est inscrit au programme officiel. Cette approche pédagogique s'appuie parfois sur l'utilisation de supports d'enseignement extraits de discours médiatiques télévisuels (émissions « C’est pas sorcier » ou « E=M6 »).

A travers l’exemple de cette réforme de programme ayant conduit à la transposition didactique d’une question socialement vive, nous proposons ici un modèle de circulation des savoirs entre science, médias et école. Il pourrait permettre à l’avenir de définir les caractéristiques de dispositif(s) de transfert de savoirs socialement vifs vers l’école et de culture scientifique et médiatique des personnels enseignants.







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