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Quatrièmes rencontres de l'ARDIST


Introduction du concept d’évolution humaine buissonnante dans les manuels scolaires de Sciences de la Vie et de la Terre de Terminale Scientifique

Identifiant : 10

Auteurs : QUESSADA Marie-pierre, CLEMENT Pierre.
Mots clefs : Arbres phylogénétiques, Evolution buissonnante, Evolution humaine, Lignées évolutives, Manuels scolaires, Transposition didactique.

Résumé :

Le programme de 2002 de Terminale Scientifique relatif à l’évolution humaine a introduit la notion d’évolution buissonnante qui était absente des programmes de 1994. En revanche, la notion de lignée évolutive est toujours très présente, en 2002 comme en 1994.

La première partie est une approche épistémologique de ces notions. L’image courante de l’arbre généalogique induit une double confusion : entre temps historique récent et temps géologique ; entre une parenté directe d’individus et un lien hypothétique entre espèces. La notion de lignée évoque un lien direct entre plusieurs formes fossiles et une finalisation de l’évolution vers l’espèce Homo sapiens. Un arbre phylogénétique postule des liens entre espèces (actuelles ou fossiles) ; s’il est considéré à une époque précise, où co-habitent plusieurs formes voisines, il prend un aspect buissonnant. Nous montrons que l’implicite de cette évolution buissonnante est la théorie des équilibres ponctués, tandis que celui des lignées évolutives est le gradualisme.

La seconde partie analyse les manuels Bordas et Nathan de Terminales Scientifique, éditions 1994 et 2002. Ils suivent scrupuleusement les programmes en privilégiant la notion de lignée, et en introduisant en 2002 la notion d’évolution buissonnante. Ils se différencient par leurs illustrations qui, en 2002, sont soit stratigraphiques, soit phylogénétiques (cladogrammes) dans le Bordas, alors que le Nathan privilégie des images mixtes entre ces deux catégories. Les deux vont au delà du programme en évoquant, discrètement, l’évolution en mosaïque et l’évolution en réseau. Au total, ils juxtaposent des notions parfois contradictoires sans jamais indiquer leurs limites ni les implicites épistémologiques identifiés dans notre première partie.

Nous concluons en suggérant que les enseignements relatifs à une question de ce type, où les connaissances actuelles sont en débat et régulièrement renouvelées par des découvertes très médiatisées, introduisent une dimension épistémologique qui aidera les élèves à intégrer demain de nouvelles découvertes et interprétations.







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