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Connaissance de la toile et recherche d'informations

Stage d'initiation aux ressources documentaires pour les professeurs de sciences physiques

Discussion et propositions

Tous les stagiaires, même ceux qui avaient une pratique préalable d'Internet, ont manifesté un grand intérêt pour cette partie de présentation et d'analyse de la Toile (exposé + TP) et disent avoir découvert de nombreux sites, types de sites et sources d'informations qu'ils ignoraient. Sur le plan qualitatif et de culture générale de la Toile, cette séquence remplit donc assez bien les objectifs que nous lui avions fixés :

• illustrer les différents types d'informations et de serveurs présentés dans l'exposé précédent,
• faire connaître un certain nombre de sites souvent peu ou mal connus des stagiaires,
• analyser et évaluer les sites visités en fonction d'un certain nombre de critères,
• ébaucher un répertoire commun et commenté de sites intéressants pour les professeurs de physique et de chimie

Mais, au delà de cet indice positif, quelques remarques permettent moduler ce bilan :

• Faire connaître un certain nombre de sites souvent peu ou mal connus des stagiaires :
  Le nombre de sites analysés par chaque stagiaire (ou binome) en une séance (1 h à 1h 1/2 maximum) est relativement restreint. Il dépasse rarement 3 sites, ce qui est peu pour une initiation au contenu scientifique de l'Internet. Le temps consacré à ce travail devrait être beaucoup plus important ; les deux remarques suivantes vont également dans le même sens.
• Analyser et évaluer les sites visités en fonction d'un certain nombre de critères :
  On constate que les stagiaires abandonnent rapidement l'analyse d'un site lorsque celui-ci ne leur paraît pas immédiatement intéressant, ou qu'il est en anglais, ou encore quand son contenu est difficile à appréhender. Peu d'entre eux prennent la peine d'argumenter les aspects négatifs de leur analyse. La majorité préfère passer aussitôt à un site ayant, a priori, un intérêt plus immédiat.
  Cette absence de réflexion sur les aspects négatifs de certains sites limite l'intérêt de cette analyse. Il serait donc important de développer ce point de vue avec les stagiaires.
• Ebaucher un répertoire commun et commenté de sites intéressants pour les professeurs de physique et de chimie :
  La diversité des remarques concernant certains critères rend assez difficile une synthèse rapide et exploitable dans le cadre de la formation telle qu'elle a été proposée. C'est évidemment dû à la diversité des points de vue des stagiaires mais aussi à la définition de ces critères et aux objectifs de cette activité qu'il serait intéressant d'approfondir.

Analyser des sites

Certaines grilles d'évaluation de sites, proposées par des documentalistes à l'appui de méthodes de recherches documentaires, comme celles de SAPRISTI (URFIST-INSA de Lyon) ou de CERISE ( URFIST Paris) fournissent quelques pistes pour l'évaluation de l'aspect scientifique des sites mais elles ne proposent pas de critères pour l'analyse en termes d'usages et de structuration des sites, deux aspects qui nous ont paru importants pour les stagiaires et les enseignants. Il serait intéressant d'améliorer les critères d'analyse que nous avons proposés en utilisant ces grilles d'évaluation et en précisant la définition de ces critères au regard de l'analyse faite plus haut.

Constituer une base commune

L'intérêt de la constitution d'un répertoire commun et commenté de sites intéressants nous semble d'autant plus essentiel qu'il existe en fait, sur le Web, peu de véritables bases de données de ressources primaires à destination des enseignants de physique et chimie.

Le site CHIMIRAMA, "portail de la chimie pour les enseignants et les élèves", s'il pointe bien sur des sites du monde de la chimie en général, ne comporte que peu de sites, et ne propose qu'une sélection thématique restreinte et une description très succincte (deux à cinq lignes complétant simplement l'intitulé) du site.

Les bases de données existantes (EDUCASOURCE ou la base de ressources de physique et chimie dusite Educnet en particulier) présentent à notre sens deux limites : d'une part elles décrivent presque uniquement des ressources secondaires produites à des fins d'éducation, c'est à dire des documents éducatifs déjà élaborés ; d'autre part, elles ne proposent que très peu de descriptions de la ressource (un résumé très bref, une indication de niveau, quelques mots clés et un cadre d'utilisation caractérisé lui aussi par quelques mots-clés). Cette description est insuffisante, en particulier lorsqu'il s'agit de sites généraux, pour pouvoir s'en faire une représentation et envisager des possibilités d'utilisation. Seule la base de ressources EDUCASUP contient des descriptions relativement élaborées des ressources et des utilisations potentielles, mais il s'agit également de ressources éducatives destinées à l'enseignement supérieur.

On trouve par ailleurs sur certains sites des pages de liens destinées aux enseignants de sciences physiques et chimiques. Ces liens sont souvent nombreux et variés, parfois classés par thèmes d'enseignement ou catégories de sites, mais très rarement commentés de façon assez explicite. On peut citer par exemple :

• Les Signets de la BNF, pages de liens commentés classés par thèmes (sciences-généralités, chimie, physique),
• La page Tout pour les sciences exactes, de JP Lardy, qui comprend de très nombreux liens, classés par type d'informations et par thèmes mais sans aucune description,
• le site du Café pédagogique qui contient quelques liens, peu nombreux, vers des sites essentiellement éducatifs et avec seulement quelques lignes de description,
• la page Bonnes adresses pour physiciens et chimistes de l'académie de Dijon, avec quelques liens sur des sites scientifiques et techniques, mais sans description de ces sites,
• le Carnet d'adresses de l'académie de Nancy-Metz qui contient de très nombreux liens classés par thèmes mais sans description,
• l'Annuaire des adresses Internet utiles aux sciences physiques de l'académie de Reims qui contient des pages de liens classés, très nombreux et variés, mais avec au maximum une à deux lignes de description (ou titre).

On trouve également de nombreuses autres pages de liens sur la plupart des sites consacrés à la physique-chimie des serveurs académiques.serveurs académiques.

Les enseignants, documentalistes et chercheurs qui se sont intéressés au problème de la recherche d'information scientifique et technique dans le cadre de l'enseignement savent l'intérêt, et dans certains cas la nécessité, de guider les élèves, voire de leur fournir des listes de sites contrôlés .

L'élaboration de listes de sites contenant des ressources primaires, élaborées hors du domaine éducatif, mais comportant des indications quant aux usages éducatifs potentiels, nous semble être une des conditions d'un usage maîtrisé de la Toile par les élèves et les enseignants.

Ce travail d'élaboration reste en partie un travail personnel de l'enseignant mais il suppose des formations conçues dans cette perspective.

De telles séquences de formation pourraient être l'amorce d'un travail collaboratif susceptible de déboucher sur une véritable base de données de ressources variées et commentées à l'usage des enseignants de sciences physiques et chimiques.

CARIST - FM Blondel - M Schwob - 15 mai, 2003