Descripteurs
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       épistémologie, logique, raisonnement, implication, inférences, prédicats 
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      Résumé
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       Dans ce travail, nous soutenons la thèse selon laquelle 
        la logique de référence pertinente pour analyser le raisonnement mathématique 
        est le calcul des prédicats.  
        Le chapitre 1 est consacré à l'étude de textes fondateurs (Aristote et 
        les Stoïciens; Frege, Russel, Wittgenstein et Quine). Cet éclairage épistémologique 
        permet de mettre en évidence les difficultés d'émergence du concept d'implication 
        et la polysémie du terme lui-même et d'affirmer que la logique est d'abord 
        une théorie de l'inférence valide et, grâce à la quantification objectuelle, 
        une théorie de la référence.  
        Nous montrons au chapitre 2 que les arguments de Piaget selon lesquels 
        la logique propositionnelle permet d'interpréter toute la logique quantificationnelle 
        sont irrecevables, et nous illustrons par un exemple la pertinence du 
        calcul des prédicats comme outil d'analyse des tâches censées mesurer 
        la rationalité des sujets.  
        Le chapitre 3 est consacré à notre expérimentation, dans laquelle nous 
        étudions à travers un questionnaire les conduites inférentielles des étudiants 
        de DEUG scientifique première année arrivant à l'université en présence 
        d'énoncés conditionnels affirmés. Cette étude confirme la grande sensibilité 
        des résultats aux contenus, l'importance de l'état des connaissances mathématiques, 
        et des phénomènes d'ambiguïté référentielle ; elle permet d'écarter, pour 
        notre population, l'hypothèse selon laquelle de nombreux sujets traitent 
        toutes les implications comme des équivalences. En outre, nous avons observé 
        une utilisation importante du vocabulaire des modalités (le nécessaire, 
        le non nécessaire et le possible).  
        Au chapitre 4, nous examinons quelques arguments relatifs à la validité 
        du principe du tiers exclu. Nous posons que pour un usage didactique nous 
        devons accepter le tiers exclu tout en reconnaissant que certains énoncés 
        n'ont pas de valeur de vérité. Ce chapitre sert d'introduction au chapitre 
        5 dans lequel nous proposons un cadre théorique pour interpréter les énoncés 
        contingents. En nous appuyant sur le point de vue sémantique de la vérité 
        dans les langages formalisés, nous montrons que le calcul des prédicats 
        permet de rendre compte des modalités du nécessaire, du possible et du 
        contingent et nous introduisons la notion d'énoncé contingent pour un 
        sujet donné à un instant donné. Nous utilisons ensuite ce cadre théorique 
        pour revisiter différents tâches données en mathématiques.  
        Notre travail illustre la thèse de Quine selon laquelle la formation des 
        énoncés dans la logique des prédicats contribue à la clarté conceptuelle 
        ; nous rajoutons qu'elle permet en outre de réduire l'écart supposé entre 
        la logique naturelle et la logique formelle.  
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