Séminaire
Séminaire " TIC, nouveaux métiers et nouveaux dispositifs d'apprentissage "
 
Introduction
   
  Le séminaire " TIC, nouveaux métiers et nouveaux dispositifs d'apprentissage " a vocation à accompagner, à diffuser, et à interroger les travaux de l'Equipe de Recherche Technologique en éducation e-Praxis. Cette équipe fédère les recherches des universités Lyon 1, Lyon 2, Grenoble 1 et de l'Institut National de Recherche Pédagogique autour de la mise en œuvre des pratiques TIC visant l'amélioration de l'apprentissage, du point de vue de la conception et de l'accompagnement.
Six interventions sont prévues et illustreront les deux principales thématiques retenues pendant les quatre années à venir, à savoir d'une part la conception de situations d'apprentissage ou d'environnements (J-P. PERNIN et N. GUIN-DUCLOSSON) et d'autre part, l'accompagnement des apprentissages (L-O. POCHON, N. AURAY, G. PAQUETTE et P. DILLENBOURG).
L'Ecole Normale Supérieure de Lettres et Sciences Humaines, qui partage en partie ces problématiques, consacrera sa journée d'études à une réflexion portant sur les aspects collaboratifs de la formation en langues, dispensée via Internet.
Ces manifestations permettront à l'E.R.T.é e-Praxis de mobiliser tant la communauté scientifique régionale et nationale que les praticiens eux-mêmes autour de questions de recherche qui se posent aujourd'hui de manière particulièrement vive à l'institution éducative.
   

Lieu
Toutes les interventions se tiendront à l'Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences humaines, Parvis René Descartes 69007 LYON (métro Debourg) AMPHI
   

Organisation 
  INRP : caron@inrp.fr ; sanchez@inrp.fr
  ISPEF-Lyon 2 : Helene.Godinet@univ-lyon2.fr
   
  Le séminaire étant conjointement organisé par l'ISPEF-Lyon2 et l'INRP avec l'aide de l'ENS LSH, on peut également consulter le site :
http://forse.univ-lyon2.fr/rubrique.php3?id_rubrique=27

 

 

Programme du séminaire, au format .pdf
   
Les interventions
 

19 novembre 2003 de 14h à 17h : Jean-Philippe PERNIN

  Quels modèles et quels outils pour la scénarisation d'activités dans les nouveaux dispositifs d'apprentissage ?
 
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  Depuis quelques années, de nombreuses solutions ont été mises en pratique dans le cadre des nouveaux dispositifs d'apprentissage à distance (campus numériques) ou hybrides (complément de cours, présentiel allégé). La majorité de ces solutions privilégie une approche centrée sur la mise à disposition de ressources de qualité, souvent au détriment de leur exploitation au sein de "scénarios" diversifiés reflétant la nécessaire prise en compte des publics, des rythmes, des disciplines, des approches didactiques et pédagogiques, etc.
Une des origines de ces faiblesses réside dans la pauvreté des cadres proposés par les Systèmes de Gestion Pédagogique (appelées aussi plates-formes de FOAD) qui ne permettent souvent que la mise en place de situations d'apprentissage stéréotypées. Une autre carence réside dans les limites actuelles des standards et normes (LOM, SCORM), qui bien qu'indispensables pour assurer l'interopérabilité, la pérennité et la réutilisation des ressources, contraignent fortement les concepteurs dans leurs choix pédagogiques.
Face à ces constats, de nouvelles approches émergent, fondées sur des bases théoriques déjà éprouvées dans des contextes moins "technologiques". Dans le cadre de ce séminaire, nous ferons un tour d'horizon de ces approches en présentant les principaux modèles et outils dédiés à la scénarisation pédagogique.
Enfin, nous conclurons en traçant des perspectives axées sur la nécessité de fournir aux "communautés de pratique" (enseignants partageant les mêmes préoccupations en termes de discipline, de public, d'approche pédagogique) des outils spécialisés leur permettant de mettre en place rapidement et à moindre coût ces nouvelles situations d'apprentissage.
   
 

3 décembre 2003 de 14h à 17h : Luc-Olivier POCHON

  Émergence d'usages des TICE dans la formation et l'éducation à travers des pratiques de groupes informels d'enseignants
 

Présentation du séminaire au format .ppt
Le projet Ermitage au format .ppt
Démonstration au format .ppt

 

Le terme de bricolage est souvent associé à l'activité de l'enseignant dans sa recherche d'une adéquation des moyens mis à sa disposition (manuels, curriculum, etc.) avec sa vision de l'enseignement et les caractéristiques de ses élèves. Cet invariant, avec les diverses connotations qu'il peut revêtir depuis sa sacralisation sous la plume de Claude Lévi-Strauss, peut chapeauter une façon de concevoir l'intégration des TIC dans l'enseignement.
Cette approche implique d'une part d'identifier les groupes qui peuvent être la cible de cette caractérisation. En deuxième lieu, il s'agit de trouver un cadre théorique susceptible de prendre en compte ce type d'activité dans le contexte plus général de l'innovation. Finalement, se posent des problèmes liés à l'observation. De ce point de vue, les difficultés sont nombreuses, ne serait-ce que par l'aspect évolutif, voire furtif, de certains outils et/ou techniques.
Le but de l'exposé est de présenter l'origine de cette démarche, liée à une tradition entretenue à l'IRDP sur l'évaluation de l'innovation, mais aussi à des préoccupations plus générales sur l'étude des interactions homme-machine en situation d'apprentissage qui intègrent le contexte institutionnel et personnel. Il montrera comment en s'appuyant sur ce paradigme intégrateur de "bricolage", des expériences sont mises sur pied ou appuyées. Il mentionnera également quelques principes, autres produits de bricolage, qui ont été retenus à la lumière desquels les différents cas observés peuvent être étudiés.
Quelques exemples permettront de présenter des retombées de cette approche aussi bien au niveau des "produits" réalisés, qu'au niveau des connaissances acquises à propos de l'entité homme-machine en situation d'apprentissage. Les niveaux d'enseignement concernés sont principalement la fin de la scolarité obligatoire et les branches générales de l'enseignement professionnel.

   
 

14 janvier 2004 de 14h à 17h : Nicolas AURAY

  Les conditions de l'apprentissage dans des collectifs d'échanges de conseils structurés via Internet
 

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L'intervention présentera une analyse de la régulation de collectifs d'échange, de conseils et de savoirs structurés par Internet. La démarche d'analyse associe l'enquête ethnographique, l'analyse statistique portant sur les flux d'échange informatique et le traitement cursif de la dynamique sémantique sur des fils complexes. L'intervention mettra en comparaison un travail de long terme sur une communauté de développeurs qui assure une double fonction épistémique d'assistance conseil et d'élaboration coopérative de connaissance, et des résultats portant sur diverses communautés d'apprentissage, notamment d'enseignants.
L'objectif est de présenter les conditions de l'apprentissage "efficace" de représentations complexes au travers d'interactions communautaires en traitant plus spécifiquement les quatre points suivants :
- comment interfèrent les problèmes de réputation et d'autorité avec la logique de créativité intellectuelle ? Quels sont les dispositifs mis en place pour assurer la proportionnalité entre les contributions et les gratifications ?
- comment se structurent des réseaux cognitifs : quelle est leur longévité ? Y a-t-il superposition ou indépendance entre les réseaux de coopération et des réseaux d'assistance ?
- comment se régule la taille de ces communautés ? Quelle doit être l'amplitude de l'ouverture aux nouveaux entrants ? Selon le statut ou l'ancienneté d'un membre, comment celui-ci doit-il répartir son effort entre l'assistance aux novices et la coopération avec les autres experts ? Selon quelle proportion répartir, pour chaque développeur, le temps consacré à sélectionner ou auditionner les candidats et le temps passé à envoyer un conseil à la communauté ?
- quelle est la méthode d'obention du savoir partagé ? Comment s'élabore le langage minimal nécessaire aux interactions dans des communautés épistémiques, et quelle est la place de l'humour dans ce fonctionnement ?

   
 

18 février 2004 de 14h à 17h : Gilbert PAQUETTE

  Les environnements à base d'objets d'apprentissage: vers une pédagogie renouvelée ?
 

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  Depuis quelques années, la prise de conscience de la nécessité de gérer les connaissances au moyen de ressources d'apprentissage s'intègre à une autre tendance forte : l'objectif d'un Web sémantique. Par l'adjonction aux pages Web d'une représentation des connaissances qu'ils contiennent, on favorise des recherches plus intelligentes et pertinentes aux activités d'apprentissage et de formation. L'analyse de ces convergences révèle un nouveau potentiel pour une pédagogie à distance renouvelée…à certaines conditions.
La gestion des connaissances (" knowledge management ") est un processus qui englobe la gestion informatisée des documents ou des données, mais qui la dépasse, visant l'acquisition et la diffusion de connaissances de plus haut niveau. L'ingénierie pédagogique joue ici un rôle central, puisqu'il s'agit de construction de connaissances et de compétences. La modélisation des connaissances et l'ingénierie ontologique deviennent des outils incontournables.
La gestion des ressources (ou des objets d'apprentissage) est aussi un processus multi acteurs dans lequel des personnes publient ou repèrent des ressources intéressantes et les décrivent par des fiches de métadonnées. Associées à des pages Web, ces métadonnées sont un élément de base du Web sémantique, la pointe d'une iceberg à construire.
Le séminaire se veut une analyse actuelle de ces questions, ponctuée d'exemples concrets de projets que l'auteur a initiés ou auquel il a participé : MISA/MOT, ADISA, Explor@, SavoirNet, eduSource et LORNet.. On y présentera une synthèse des normes et standards internationaux dans le domaine pédagogique, particulièrement le concept de langage de modélisation pédagogique, une démonstration d'un système (Explor@-2) permettant de construire et d'utiliser des référentiels de métadonnées et d'intégrer des objets pédagogiques dans des environnements pédagogiques, une architecture d'une suite d'outils qui sont en voie de développement dans le projet pancanadien eduSource ou les travaux prévus dans le réseau de recherche pan canadien LORNET au cours des 5 prochaines années. Finalement, on discutera des conditions nécessaires pour que ces nouveaux développements servent vraiment l'objectif d'une pédagogique à distance renouvelée.
   
  11 mars 2004 de 9h30 à 17h : Journée d'étude ENS-LSH
 

Formations en langues et Internet : quels aspects collaboratifs ?

   
 

Cette dernière décennie a vu le développement de formations en langues s'effectuant à travers l'utilisation d'Internet entendu comme outil de communication entre pairs : qu'il s'agisse d'apprentissage linguistique (cf. Cultura, Tandem) ou d'apprentissage plus professionnalisant, nombreux sont, aujourd'hui, les dispositifs d'enseignement ou de formation qui choisissent de privilégier ce que l'on appelle "le travail collaboratif". Cette journée d'étude cherche à interroger différents aspects de ces types de formation qui, à maints égards, incitent à redécouvrir sous des angles nouveaux les formes que peut prendre la communication pédagogique traditionnelle.

1. La gestion de la communication pluriculturelle au format .ppt
par Barbara Spinelli, Columbia University, USA

La dimension interculturelle de l'enseignement d'une langue étrangère a été surtout étudiée dans les situations de classe ou d'échanges mais peu dans les situations "virtuelles". Quelles sont les dimensions culturelles et interculturelles spécifiques à l'apprentissage collaboratif en ligne ? Quels types d'incompréhension, de malentendus ? Comment les anticiper, aider à les résoudre ?

2. Les défis de la pédagogie en ligne
par François Mangenot, Université de Franche-Comté

Présentation du projet franco-australien " Le français en (première) ligne " au format .ppt
Les étudiants français et leur production multimédia au format .ppt
Deux groupes aux objectifs différents au format .ppt
Les défis pour la recherche au format .ppt

Entre l'idée de création d'un dispositif de formation collaborative entre deux pays et sa réalisation, de nombreuses difficultés sont à résoudre par les enseignants partenaires, soumis chacun dans son pays à des contraintes spécifiques. Les rythmes respectifs, les objectifs et la philosophie des formations, la nature et le rythme des informations échangées, les outils utilisés, sont autant de variables demandant à être ajustées au plus près.

3. De l'usage prescrit à l'usage réel au format .ppt
par Eric Delamotte, Université de Lille 3

Il s'agit ici d'interroger le décalage existant entre ce qui est censé être transmis ou appris, par des arts de faire explicités ou non, et les résultats obtenus par le biais du travail collaboratif effectué : quelles sont les conduites réelles des usagers ? Quels sont les apports ou les frustrations liés à une telle pratique ? quelles sont les représentations concernant leur vécu d'enseignant ou d'apprenant en ligne ?

4. Perspectives technologiques et pédagogiques
par Marie-Noëlle Lamy, Open University, GB

La fuite en avant technologique complexifie le travail des pédagogues. A peine des usages commencent-ils à se stabiliser avec certains outils (courriel, forums, par exemple) qu'apparaissent déjà des outils de génération ultérieure. L'une des dernières innovations, pour les langues, rend possible la conversation orale synchrone par petits groupes avec écrans partagés : reste à inventer une pédagogie qui convienne à ce nouveau dispositif et à former les tuteurs qui la mettront en œuvre…

   
  21 avril 2004 de 14h à 17h : Nathalie Guin-Duclosson
  AMBRE : un environnement informatique d'aide à l'apprentissage de méthodes
 
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  Des études en didactique des mathématiques proposent d'enseigner explicitement les méthodes qui, dans un domaine restreint, permettent de guider la résolution des problèmes. Ces méthodes sont fondées sur un classement des problèmes et des outils de résolution. Elles permettent de choisir la technique de résolution la mieux adaptée à un problème donné.
L'objectif du projet AMBRE est la conception d'un Environnement Informatique pour l'Apprentissage Humain (EIAH) destiné à favoriser l'apprentissage de telles méthodes. L'approche choisie est de proposer à l'apprenant de résoudre des problèmes en adaptant des problèmes prototypiques qu'on lui a présentés auparavant. Afin de diagnostiquer les réponses de l'apprenant et de pouvoir lui fournir des explications appropriées, cet EIAH s'appuie sur un système à base de connaissances qui résout les problèmes en utilisant la méthode qu'on souhaite faire acquérir à l'élève.
Ce projet a donné lieu à une première réalisation sur le domaine des dénombrements en classe de Terminale Scientifique. Après expérimentation de cette première maquette, des études en psychologie cognitive ont été menées afin d'apporter des améliorations, mises en œuvre ensuite dans un environnement dédié aux problèmes additifs proposés à l'école primaire.
   
  9 juin 2004 de 14h à 17h : Pierre Dillenbourg
  Scripter la collaboration pour l'intégrer dans le curriculum: un peu, beaucoup, trop
 

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  Le travail en groupe ne conduit à construire des connaissances que lorsque les interactions entre étudiants atteignent un certain niveau de qualité. Ce n'est pas toujours le cas! Scripter la collaboration consiste à structurer le travail des groupes afin d'augmenter la probabilité que ces interactions se produisent: la tâche est structurée en sous-tâches et différents rôles sont attribués aux étudiants. Je présenterai plusieurs exemples de ces scripts. Alors que ceux-ci visent à rendre l'apprentissage collaboratif plus efficace, je soulignerai le risque que cette structuration peut détruire la dynamique naturelle de l'apprentissage en groupe.