Ces journées s’interrogent sur l’évolution des missions des cadres de l’éducation : une bonne administration du service public dans un contexte de décentralisation doit être politique, tant les tâches n’y sont plus de transmission ou d’exécution mais d’initiative, de négociation et d’évaluation. Cela suppose que soient clairement affirmés les objectifs donnés à l’école, cette vision du monde qui fait le lien entre le général et le local, entre les grandes idées ou les grands objectifs nationaux et la gestion au quotidien des lieux d’éducation et de formation.

Affirmer de telles perspectives comporte un risque : à beaucoup compter sur l’engagement des personnes, on les soumet à de lourdes pressions qu’elles ne surmonteront que si des formes inédites d’organisation du travail leur sont proposées. De plus, les différences de mobilisation d’un lieu à l’autre sont susceptibles de générer de nouvelles inégalités entre établissements. Ne peut-on craindre que l’écart se creuse entre des établissements dynamiques et "gagnants" et des établissements laissés pour compte ? Comment assurer l’équilibre entre les unités éducatives ? Comment redéfinir le travail des personnels des services publics ? De quelles aides doivent-ils bénéficier en ressources humaines et matérielles ? Quelles missions confier aux responsables des services territoriaux ? Quelle coordination de l’action susciter ?

Ces questions en appellent une autre, plus globale, celle de la reformulation des responsabilités de l’État. Les journées d’études veulent y réfléchir en prenant pour objet l’administration de l’éducation et en suscitant le débat entre chercheurs, experts internationaux et cadres de l’administration. La première journée privilégiera plutôt la réflexion scientifique autour de l’armature théorique de la science de l’administration de l’éducation. La seconde journée s’interrogera sur les conséquences pratiques, sous l’aspect du changement des modes d’action et de coordination de tous ceux qui travaillent à l’administration de l’éducation. Cette articulation entre réflexion prospective et mise en œuvre effective s’appuiera sur une comparaison européenne, ici particulièrement propice.

Lise Demailly (IFRESI, Lille I) "Administration et encadrement de l’éducation à l’heure de la décentralisation et de la déconcentration"
Claude Pair (Ancien recteur) "Autonomie, responsabilité et démocratie dans le système éducatif"
Klaus Klemm (Université d’Essen) "Autonomie des établissements et pouvoir local"

Alain Faure (CERAT, IEP de Grenoble) "L’action publique revisitée par la décentralisation"

Joao Barroso (Université de Lisbonne) "Autonomie et modes de régulation locale dans le système éducatif "

T.eresa Bardisa-Ruiz (Université à distance de Madrid) "La régulation de l’autonomie des établissements scolaires en Espagne"

Walo Hutmacher (Consultant international) "Réfléchir aux nouveaux savoirs aptes à alimenter les compétences des décideurs et des administrateurs de l’éducation"

Claudette Lafaye (Université du Littoral et EHESS) "Action publique territoriale et participation des usagers"

Claude Pair (Ancien recteur) "Une nouvelle conception du service public éducatif"

Pierre Vandevoorde (Inspecteur général de l’Éducation nationale honoraire) "Compétences administratives et compétences politiques"

Philippe Warin (CERAT, IEP de Grenoble) "Quelques enjeux politiques du service public territorialisé"