Journée d'études
Une ethnographie politique de l'éducation.
Confrontations méthodologiques
 

Dates et horaires : Lundi 23 septembre 2002, de 9h30 à 16h et mardi 24 septembre 2002, de 9h30 à 16h30.

Lieu : Université de Lyon II

Horaire : 9h00-17h00
 

Présentation

Thème : comment saisir les logiques politiques qui sous-tendent l'action en éducation? Quelles méthodes de recueil et de traitement de données ?
  Les années 1975-1990 ont été marquées par une réaction contre les modèles structuro-fonctionnalistes et la volonté d'aller voir sur le terrain ce qui se passait. D'où la profusion, dans la recherche en éducation, d'approches qui se réclament de l'ethnographie. Cette référence demeure assez vague. Elle signifie une prise en compte de la logique des acteurs, mais s'appuie rarement sur une méthode précise. Le terme d'entretien semi-directif a sur ce plan souvent servi de "cache misère".
Ces approches ont pu se développer sans perdre le contact avec une réflexion globale sur la société en s'appuyant sur des modèles de compétence politique : le travail des acteurs en situation est analysé comme une mise en œuvre de références extérieures aux situations, ce qui évite que l'analyse reste enfermée dans cette échelle. Cette orientation atteint aujourd'hui une double limite.
La méthode de l'entretien semi-directif n'a jamais été très fermement définie et le statut des extraits d'entretiens qui émaillent les publications reste indécis : éléments de preuve ? illustrations ? effet littéraire ? Il faut donc armer plus fermement cette méthode et surtout diversifier les procédures d'enquête. Ce sera le thème des premières journées d'études : comment saisir les logiques politiques qui sous-tendent l'action en éducation ? Quelles méthodes de recueil et de traitement des données?
  Si la référence aux logiques d'action permet de lire du politique dans le travail de définition des situations, la manière dont les relations et les règles construites en situation se stabilisent pour construire la société globale reste mystérieuse. Cette question sera traitée lors d'une deuxième série de journées : comment passer de l'échelle des acteurs et des situations à celle de la société globale ?
 

Comité scientifique :
  Jean-Emile Charlier, Jean-Louis Derouet, Yves Dutercq, Jacqueline Gautherin, Anne Van Haecht
   

Comité organisation :
  Jean-Louis Derouet, Jacqueline Gautherin, Françoise Lantheaume, Romuald Normand
   

Contact / Inscription gratuite :
Jean-Louis Derouet,
Groupe d'Etudes Sociologiques
INRP
29 rue d'Ulm
75 230 Paris cedex 05.
Adresse électronique : derouet@inrp.fr
   

Organisation :
  Les contributions (autour de 15.000 signes) sont demandées pour le début du mois de juillet 2002. Elles seront envoyées aux participants. Les communicants ne reprendront pas leur texte lors de l'atelier. Le discutant présentera une synthèse : qu'est ce que chaque approche permet de saisir? Quels types de logique d'action met-elle en évidence ? Sur quoi appuie-t-elle ses conclusions ? Quelles sont ses démarches de preuve, sa "falsifiabilité"? Quels sont les aspects de la recherche qui leur échappent, etc. Les communicants réagiront à cette synthèse, puis le président organisera un débat général. Les discutants présenteront les conclusions de ce débat lors de la dernière demi-journée.
   

Programme
   

Lundi 23 septembre :
9h Accueil : Jacqueline Gautherin
 10h Présentation des objectifs : du général au particulier et retour ?
Jean-Louis Derouet, Yves Dutercq, Jacqueline Gautherin
La démarche constructiviste qui s'est développée dans les années quatre-vingt se situait dans le prolongement de l'interactionnisme et de l'ethnométhodologie mais elle s'en démarquait sur un point important. Elle partait du principe que le travail de définition des situations ne peut se faire sans la référence à des principes généraux extérieurs aux situations et que les acteurs sont dotés de compétences qui leur permettent de relier leur action à des principes politiques. D'où une première question: comment le chercheur peut-il saisir ces compétences, les "logiques d'action" qui inspirent les acteurs ? Les approches se sont beaucoup appuyées sur l'entretien semi-directif. Il s'agit de montrer son intérêt mais aussi ses limites. Dans le cadre de ces journées d'études, quatre ateliers sont organisés qui explorent d'autres dispositifs méthodologiques.
14h30-17h00 L'observation de situations
  Président: Alain Mougniotte
Discutant : Romuald Normand
Yves Dutercq : L'observation de situations d'enseignement : peut-on croiser le regard de la sociologie et celui de la didactique ?
Céline Mahieu : Observation des arrangements en réunion-Analyse des pratiques de justification en Conseil de participation
Alain Kerlan : Des parcours diversifiés aux itinéraires de découverte : interprétations et réappropriations des dispositifs pédagogiques au collège
Rachel Gasparini : L'observation et l'analyse de la discipline à l'école élémentaire par une approche configurationnelle
  La sollicitation de données par des dispositifs ad hoc
Président: François Baluteau
Discutante : Marie Verhoeven
Patrick Rayou : Une recherche des transactions dans l'évaluation des copies de philosophie
Martine Remond : Evaluation des effets d'un enseignement de la
compréhension en cycle 3
Elisabeth Bautier : Statut et analyseurs des données ordinaires et sollicitées. Généralité ou singularité des processus ?
Quelques méthodes inspirées de la tradition anthropologique
    Président: Marie-Claude Derouet-Besson
Discutante : Claudette Lafaye
Michèle Guigue : Le recueil et l'usage de traces de pratiques ordinaires
Philippe Vienne : Etudier les établissements scolaires comme tribus : norme et transgression
Anne Barrère : Les journaux de bord lycéens : ou la mise en récit de la réflexivité au travail
Catherine Rémy : Quelle place accorder à l'observation des détails de la situation ? Apports et limites de l'usage du support vidéo dans l'enquête ethnographique
Laurent Trémel : Un sociologue chez des joueurs : rencontres avec des rôlistes et des joueurs de jeux vidéo
   

Mardi 24 septembre :  
  9h30 -12h Des méthodes pour saisir l'insaisissable
    Président: Jean-Paul Payet
Discutant : Jean-Emile Charlier
Marie-Claude Derouet-Besson : Les pratiques de l'espace
Sylvie Cèbe : Se servir des erreurs des élèves pour mieux connaître les pratiques d'enseignement des maîtres de l'école primaire
Romuald Normand : La gestion de l'indicible : le travail enseignant face à l'indiscipline
Christophe Hélou : La résistance au collège
    Valeurs et limites de l'entretien
    Président: Yves Dutercq
Discutant : Alain Kerlan
Vincenzo Cicchelli : Usage et mésusages dans la pratique et
l'analyse des entretiens
Françoise Lantheaume : Le traitement des récits et des controverses dans une ethnographie des situations de travail
François Baluteau : L'entretien constructiviste : l'ego et le macro, l'acteur et le chercheur. Le cas des formateurs d'IUFM
Jean-Louis Derouet : La méthodologie des "affaires". Du succès au déclin
  14h-16h30 Conclusion : Président: Jean-Louis Derouet
  14h-16h Table ronde: Jean-Emile Charlier, Alain Kerlan, Claudette Lafaye, Romuald Normand, Marie Verhoeven
    Les discutants présentent leurs conclusions.
Celles-ci sont discutées par les contributeurs.
  16h-16h30 Clôture provisoire : Anne Van Haecht
     
     
Liste des intervenants :
François Baluteau, Université de Lyon II, Institut des Sciences et des Pratiques de l'Education et de la Formation
Anne Barrère, Université de Lille
Sylvie Cèbe, Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Lyon
Jean-Emile Charlier, Université Catholique de Louvain, Facultés Universitaires Catholiques à Mons
Vincenzo Cicchelli, Université de Paris V, Centre d'Etudes et de Recherche sur les Liens Sociaux - CNRS
Jean-Louis Derouet, Institut National de Recherche Pédagogique, Groupe d'Etudes Sociologiques - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Groupe de Sociologie Politique et Morale-CNRS
Marie-Claude Derouet-Besson, Institut National de Recherche Pédagogique, Groupe d'Etudes Sociologiques - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Groupe de Sociologie Politique et Morale-CNRS
Yves Dutercq, Institut National de Recherche Pédagogique, Groupe d'Etudes Sociologiques
Rachel Gasparini, Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Dijon - Université de Lyon II, Groupe de Recherche sur la Socialisation-CNRS
Jacqueline Gautherin, Université de Lyon II, Institut des Sciences et des Pratiques de l'Education et de la Formation
Michèle Guigue, Université de Lille III
Christophe Hélou, Institut National de Recherche Pédagogique, Groupe d'Etudes Sociologiques - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Groupe de Sociologie Politique et Morale-CNRS
Alain Kerlan, Université de Lyon II, Institut des Sciences et des Pratiques de l'Education et de la Formation
Claudette Lafaye, Université du Littoral - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Groupe de Sociologie Politique et Morale-CNRS
Françoise Lantheaume, Institut National de Recherche Pédagogique - Groupe d'Etudes Sociologiques
Céline Mahieu, Facultés Universitaires Catholiques à Mons
Alain Mougniotte, Université de Lyon II, Institut des Sciences et des Pratiques de l'Education et de la Formation
Romuald Normand, Institut National de Recherche Pédagogique, Groupe d'Etudes Sociologiques - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Groupe de Sociologie Politique et Morale-CNRS
Jean-Paul Payet, Université de Lyon II, Groupe de Recherche sur la Socialisation
Patrick Rayou, Institut National de Recherche Pédagogique
Martine Rémond, Institut National de Recherche Pédagogique
Catherine Remy, Université de Paris VIII - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Groupe de Sociologie Politique et Morale-CNRS
Laurent Trémel, Institut National de Recherche Pédagogique, Groupe d'Etudes Sociologiques
Anne Van Haecht, Université Libre de Bruxelles, Institut de sociologie
Marie Verhoeven, Université Catholique de Louvain, Unité d'Anthropologie et de Sociologie, Groupe Interfacultaire de Recherche sur la Socialisation, l'Education et la Formation
Philippe Vienne, Université Libre de Bruxelles, Institut de sociologie