S’assurer de l’appropriation de la recherche par les praticiens


M. Huberman

Sommaire
Préambule
Mode d’emploi
1. Démarches à entreprendre avant la saisie des données
2. Démarches à entreprendre en cours de recherche
3. Démarches à entreprendre lors de l’analyse et de la rédaction des produits de la recherche
4. Démarches à effectuer lors de la mise en œuvre d’une authentique appropriation

Préambule

Après identification des facteurs qui s’associent à une appropriation effective des recherches dans un public de non-chercheurs, il est possible de les présenter sous forme d’une grille auto-évaluative, à l’intention des équipes de recherche. C’est ce qui est tenté ici.

La source des items est double. D’une part, il s’agit de variables qui se sont avérées particulièrement significatives ou décisives dans des recherches antérieures. D’autre part, il a été incorporé des variables identifiées comme déterminantes dans les revues de littérature "classiques " et "récentes ". Toutefois, tant que la grille n’aura pas été soumise à une validation formelle, il conviendra de l’utiliser de façon indicative et non de façon prescriptive.

En particulier, pour rendre immédiatement utilisable cet outil, un tri a été opéré parmi les nombreuses variables en jeu, en fonction tant de leur pertinence relative qu’en fonction de la possibilité réelle de les introduire dans des situations usuelles que rencontrent les chercheurs. Autrement dit, la grille fait l’hypothèse d’une situation où :

  1. les chercheurs et les chercheuses visent des retombées allant au-delà d’une simple sensibilisation des praticiens,(cf. Quelles recherches pour quelle formation ? dans Éloge des pédagogues d’Antoine Prost Le Seuil 1990 collection Points Actuels pages 191 à 209) ;
  2. les praticiens n’ont pas nécessairement une grande pratique de la recherche.

 

Enfin, à l’intérieur de cette liste certaines variables figurent sur un fond gris : il s’agit de facteurs qui apparaissent comme particulièrement décisifs.

Cette liste de contrôle devrait servir simplement d’aide mémoire pour les chercheurs et les chercheuses, de rappel de certaines démarches utiles, voire indispensables, pour que la recherche ait de bonnes chances de passer dans la pratique, avec un minimum de distorsions et un maximum d’effet.

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Mode d’emploi
La grille exige un simple jugement (de pertinence et de possibilité de mise en œuvre) pour chaque critère, assorti en cas de besoin d’un petit commentaire. Il est recommandé d’opérer ces jugements séparément pour les différents "moments " de l’appropriation (avant, pendant, après la saisie des données), en notant d’abord pour chaque critère "non satisfait " les démarches possibles et, pour la suite, en évaluant à nouveau l’état de la situation. En cas de doute il est conseillé de consulté les commentaires qui suivent et qui offrent des informations plus détaillées au sujet des divers items.


1. Démarches à entreprendre avant la saisie des données

Non applicable à cette étude En ordre, assuré a minima, présent Non assuré, manquant, difficulté Pas forcément nécessaire, à vérifier Démarches possibles
Dresser un plan qui comprend surtout :          
  • l’identification des praticiens associés
         
  • une indication des objectifs visés pour chacun : sensibilisation, assimilation approfondie, influence sur les pratiques individuelles et/ou organisationnelles
         
  • quelques idées générales sur les formes d’appropriation envisageables pour les praticiens (par ex. brochure, séminaire, groupe de travail).
         
  • la prévision des ressources (en personnel, en finances, en temps) pour assurer la dissémination pendant et au terme de la recherche
         

Commentaires :
La dissémination se conçoit, en effet, avant le démarrage de l’étude. A cette étape, il s’agit de mettre en relation l’objet d’étude et les publics qui, plus tard, en seraient saisis. Un plan détaillé est prématuré ; l’absence de plan empêche la mise en place des composantes clés mentionnées ci-dessous.
Il s’agit de déterminer à qui l’on disséminera l’étude de façon intensive, et à qui un produit écrit ou un seul "événement " de diffusion suffira. " L’arrosage " (par ex. , un écrit "vulgarisé ", destiné à plusieurs publics) aboutit à des effets plutôt faibles et éphémères. L’écrit "vulgarisé " sert surtout à la sensibilisation ; une assimilation approfondie, une influence pratique exigeront un dispositif comportant des interactions, ainsi qu’un suivi. C’est un premier "brainstorming " : pour chaque public type principal, il faut imaginer une brochette de démarches, un mélange de l’écrit et de l’interactif (séminaire, groupe de travail).
Une fois établi le plan global, il s’agit de le conforter aux réalités budgétaires et temporelles. Rendre l’appropriation possible pendant et après une recherche exige surtout du temps, ainsi qu’un personnel qui accompagne jusqu’au terme de la recherche. A force de faire des estimations généreuses, il y a tendance à sous estimer systématiquement les ressources requises.

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Non applicable à cette étude En ordre, assuré a minima, présent Non assuré, manquant, difficulté Pas forcément nécessaire, à vérifier Démarches possibles
Prendre contact avec les praticiens afin de :          
  • les informer de l’existence et de la portée de l’étude
         
  • identifier les points de convergence entre l’objet de l’étude et les priorités, les besoins, les problèmes de leurs milieux respectifs : clarifier l’enjeu local de cette recherche
         
  • bien situer, chez les utilisateurs et utilisatrices, le niveau de prise de conscience et de maîtrise conceptuelle de l’objet de recherche
         
  • fixer avec ces milieux des attentes précises et réalistes vis à vis de l’étude
         
  • éventuellement, "recruter " un/des cadre(s) ou personne(s) ressource(s) avec mandat de suivre la recherche et d’y donner suite sur le plan local
         

Commentaires :
Ce contact vise à obtenir l’engagement des praticiens, ainsi qu’à fixer les attentes mutuelles. Les praticiens auront à traverser un long "apprentissage " face à l’objet de recherche dont ils seront saisis par la suite. Cet apprentissage commence ici.
Pour qu’une recherche "atteigne " les praticiens, ceux-ci doivent voir le lien entre leurs perceptions, leurs priorités et l’objet de recherche proposé. Ces liens existent : il s’agit de les expliciter. De même, les chercheurs doivent saisir globalement "l’enjeu local " : en quoi cette recherche pourrait-elle modifier les données locales ? Quels acteurs sont intéressés au premier chef et pourquoi ?
Une variable clé : le degré de la problématique de la recherche auquel des praticiens ont déjà réfléchi, ainsi que leur compréhension du champ. Moins grande est cette maîtrise, plus élevés seront les risques d’une distorsion ultérieure. Le danger ici est de rechercher des solutions magiques, des recettes. La solution passe sans doute par l’explicitation de l’apport possible de la recherche qui sera entreprise.
Une appropriation effective chez les praticiens résulte de l’investissement d’un individu qui suit la recherche de près, puis l’intègre sur son terrain ou ailleurs. Un tel mandat permet également de s’attendre à ce que cette recherche intéresse les praticiens, et qu’ils y donneront normalement suite.

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Non applicable à cette étude En ordre, assuré a minima, présent Non assuré, manquant, difficulté Pas forcément nécessaire, à vérifier Démarches possibles
Contrôler l’échantillonnage, le plan d’expérience et le cadre d’analyse pour s’assurer :          
  • de la recommandation possible des résultats aux praticiens correspondant à leurs besoins prioritaires
         
  • de l’emploi de données n’exigeant pas trop de transformations ultérieures pour être comprises par des non chercheurs
         

Commentaires :
Si les paramètres de l’étude sont différents des caractéristiques des praticiens, l’extrapolation des résultats pourrait y être illégitime. La correspondance est à déterminer dès que possible. Si une ou plusieurs de ces questions s’adressent aux intérêts des praticiens, les résultats seront plus faciles à exploiter par la suite. En outre, ces résultats seront nécessairement pertinents.
Les analyses multivariées, les cadres conceptuels complexes sont difficiles à transposer tels quels ; les simplifier n’est pas toujours souhaitable. Mieux vaut inclure quelques analyses plus simples ou des données non statistiques (qualitatives).

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2. Démarches à entreprendre en cours de recherche

Non applicable à cette étude En ordre, assuré a minima, présent Non assuré, manquant, difficulté Pas forcément nécessaire, à vérifier Démarches possibles
Établir un " mécanisme " (rencontres, journées d’étude) permettant aux personnes ressources de maîtriser progressivement la portée et la signification de l’étude.          
Fournir aux non-chercheurs des données intermédiaires dans une forme facilement compréhensible du point de vue conceptuel, significative pour eux et pratique.          
Contrôler le niveau de compréhension des praticiens qui, par la suite, devront transmettre les résultats de la recherche autour d’eux.          
Identifier les données les plus pertinentes pour les praticiens, et discuter avec eux de la mise en forme de l'information :          
  • choisir, avec les praticiens, les canaux internes (par ex. bulletins, dispositifs de formation) qui, par la suite, pourront porter l’étude à la connaissance d’un nombre important d’utilisateurs
         
  • laisser de la place, lors des rencontres formelles, pour des discussions et des contacts plus informels
         

Commentaires :
La présence de liens en cours de recherche est fortement corrélée avec "l’impact " ultérieur sur les utilisateurs. Il faut ainsi créer un mécanisme suivi, investi des deux côtés, pas trop formel et permettant aux utilisateurs présents de comprendre progressivement et en profondeur la signification de l’étude dans leur contexte. Les données intermédiaires "brutes " sont souvent incompréhensibles pour les non-spécialistes. Celles-ci, et surtout celles se rapportant aux intérêts exprimés par les praticiens, doivent ainsi être retravaillées, présentées avec simplicité, discutées patiemment.
Ces utilisateurs, qui reçoivent les résultats intermédiaires, vont porter la recherche sur le terrain. Il est essentiel de s’assurer de leur maîtrise de l’étude, et d’en préciser au fur et à mesure les interférences légitimes et illégitimes, et ceci pour éviter d’éventuelles distorsions.
Une étude comprend une multitude de données, auxquelles les praticiens ne portent intérêt qu’à une partie. En cernant ces données en cours de recherche, on peut déjà voir avec les utilisateurs la forme dans laquelle ces résultats peuvent être élaborés et exploités à bon escient localement. Ce sont les praticiens qui connaissent les canaux locaux les plus porteurs. En les identifiant, en anticipant la mise en forme des résultats qui se prête le mieux à une diffusion à travers ces canaux, on aura préparé le terrain et on se sera épargné un travail onéreux de transposition de données.
Les liens informels permettent "d’apprivoiser " les praticiens ayant peu d’expérience de la recherche scientifique, et, plus généralement, à dépasser les stéréotypes mutuels. Ici, ce sont souvent plus la qualité des rapports que la validité des données qui facilite ou empêche les suites données à l’étude.

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3. Démarches à entreprendre lors de l’analyse et de la rédaction des produits de la recherche

Non applicable à cette étude En ordre, assuré a minima, présent Non assuré, manquant, difficulté Pas forcément nécessaire, à vérifier Démarches possibles
Élaborer un plan précis qui prévoit, pour chacun des praticiens :          
  • les objectifs ou attentes : sensibilisation, assimilation approfondie, influence sur les pratiques individuelles et/ou organisationnelles
         
  • les produits spécifiques ("ciblés " : rapports, groupes de travail, etc.)
         
  • le temps, les besoins financiers, le personnel à consacrer à ces interventions
         
  • un calendrier réaliste
         

Commentaires :
Devant les limitations de temps et de ressources, il faut fixer le niveau d’ambition. Plus on recherchera fortement l’influence (effets conceptuels ou opérationnels forts), plus on devra prévoir du temps, un suivi, un accompagnement effectif, des modes multiples de communication.
Plusieurs recherches à ce sujet mettent en évidence l’importance de produits calqués sur les publics spécifiques ; les rapports "passe-partout " ont des effets très faibles.
S’assurer de l’appropriation est à traiter avec le même sérieux que faire l’étude elle-même. Avec un travail fait dans des moments volés à l’étude ou en surplus, on obtient peu d’effets et on risque d’affaiblir la recherche elle-même.
Si l’équipe se dissout en fin d’étude, la dissémination est caduque. Un conseil : faire un calendrier plausible et ajoutez 50% ; vous en aurez besoin !

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Non applicable à cette étude En ordre, assuré a minima, présent Non assuré, manquant, difficulté Pas forcément nécessaire, à vérifier Démarches possibles
Fixer explicitement le rôle des personnes-ressources qui porteront la recherche sur le terrain, c’est à dire :          
  • négocier un engagement ferme et réaliste de leur part
         
  • expliciter la part à prendre en charge par ces personnes
         
  • spécifier les appuis assurés par l’équipe de recherche dont ces "agents " auront besoin
         
Obtenir l’assurance de la part des utilisateurs qu’ils disposent du temps, des moyens financiers et du personnel nécessaires pour donner suite à l’étude.          
Approfondir les résultats allant apparemment à l’encontre des usages, des enjeux, des opinions répandues chez les futurs utilisateurs ; clarifier les domaines de controverses réels.          

Commentaires :
Idéalement, les contacts en cours d’étude auront fourni un ou plusieurs utilisateurs qui maîtrisent l’étude et qui sont motivés pour y donner suite sur le plan local, chez eux et/ou ailleurs. Dans les trois points qui suivent, on voit l’importance de :

  • expliciter et confirmer leur engagement,
  • situer avec précision les tâches à accomplir par ces personnes,
  • spécifier et, par la suite, assurer l’encadrement que l’équipe de recherche leur fournira, et sans lequel l’appropriation sera affaiblie, voire viciée par une déformation ou une simplification des résultats.

L’engagement de ces personnes-ressources vaut peu sans l’obtention des terrains qu’ils investiront les moyens minimaux dans l’approfondissement des résultats de la recherche. Ces moyens sont généralement souvent difficiles à obtenir si les utilisateurs ne perçoivent pas déjà un intérêt évident pour l’étude. On peut également obtenir ces ressources en cours de route.
Plusieurs études indiquent que les résultats qui contredisent les objectifs, usages ou opinions locaux, ou qui entrent dans un cadre conflictuel, sont peu exploités et sont souvent déformés. Mais ces "contradictions " sont souvent plus apparentes que réelles lorsqu’on approfondit les résultats. Aux chercheurs et aux utilisateurs de le faire, soigneusement, pour y voir clair avant de passer à l’acte.

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4. Démarches à effectuer lors de la mise en œuvre d’une authentique appropriation

Non applicable à cette étude En ordre, assuré a minima, présent Non assuré, manquant, difficulté Pas forcément nécessaire, à vérifier Démarches possibles
Directive générale : concevoir ces interventions comme une "conversation " avec les non-chercheurs à propos de l’étude, et non pas comme des périodes d’instruction portant sur des données spécifiques.          
Situer les interventions si possible dans une période de "disponibilité " effective chez les utilisateurs (absence de "turbulence " locale, disposition d’ouverture aux apports externes).          
Imaginer les sources probables de distorsion, des conclusions, d’inférence illégitime à partir des résultats de l’étude, dues notamment au manque de maîtrise de la problématique de base.          
" Alimenter " régulièrement, par des contacts personnels, les personnes clés représentant l’étude auprès du groupe des utilisateurs.          

Fournir des indications, recommandations, etc. dans une forme opérationnelle :

  • qui indique aux utilisateurs et utilisatrices ce qu’ils et elles pourraient faire concrètement avec ces données
  • qui situe ces indications dans le contexte particulier dans lequel opèrent ces personnes
         

Commentaires :
Une directive précieuse : les utilisateurs maîtriseront ces résultats progressivement, dans un aller-retour entre la lecture de leur contexte et un essai pour situer la portée de l’étude. " Instruire " ces personnes n’accélérera pas ce processus, et pourrait même braquer ceux qui sont déjà sceptiques face à l’étude ou aux chercheurs en général.
Bien lire le contexte local ; si les utilisateurs sont mobilisés par d’autres soucis ou sont dans une phase de fermeture aux apports externes, mieux vaut attendre ou, le cas échéant, travailler avec des personnes qui pourront intervenir plus tard de leur propre chef.
Cette distorsion n’est pas inévitable, surtout dans le cas d’un accompagnement fort. En outre, en prenant connaissance du milieu qui recevra les résultats, on peut souvent la prévoir et la prévenir. On évitera par exemple de rendre "orphelines " les personnes qui sont les plus actives dans la dissémination locale, ou encore de surestimer leur maîtrise des résultats et des incidences sur l’étude.
Autre variable corrélée fortement avec le degré d’effets sur les publics de non-chercheurs : il ne s’agit pas de dire aux personnes ou aux unités ce qu’ils doivent faire, mais de traduire les résultats dans des propos qui veulent dire quelque chose dans le contexte local –par le biais d’illustrations, d’incidences possibles ou probables des résultats sur le plan local, de "traduction " des résultats en des termes qui sont reconnaissables localement.

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Non applicable à cette étude En ordre, assuré a minima, présent Non assuré, manquant, difficulté Pas forcément nécessaire, à vérifier Démarches possibles
Contrôler la lisibilité des produits écrits, ainsi que la compréhension des données présentées verbalement.          
Rester actif auprès des praticiens jusqu’à ce que les responsables de la communication interne, de la formation continue, de la prise de décisions aient assimilé suffisamment le contenu ou les implications de l’étude.          
Prévoir un temps pour les contacts sociaux informels avec les utilisateurs ; laisser du "jeu " dans le programme d’intervention.          
Produire des écrits imagés, humoristiques, attrayants ; ne pas surcharger ces produits de tableaux, de statistiques, d’analyses conceptuelles poussées, de jargon scientifique.          
Se focaliser sur les variables "malléables " : les choses que l’on peut, avec réalisme, changer ou entreprendre.          

Commentaires :
On le sait et les études empiriques le confirment : la lisibilité des produits de recherche influence à la fois la compréhension et l’action des non-chercheurs. Il est possible de "traduire " une étude en un langage "quotidien " sans compromettre la validité des résultats. Enfin, les praticiens ont également un langage propre, un jargon d’échange –à adopter dans la mesure du possible.
Voici l’énoncé le plus important de la dissémination. Il s’agit d’un accompagnement de la part de l’équipe de recherche, laquelle "négocie " dans une certaine durée les résultats de la recherche, ainsi que les incidences locales. Pendant cette "négociation " (ou "conversation "), les utilisateurs s’approprient cette étude.
Dans la plupart des cas, et surtout dans les cas d’un manque d’expérience locale en matière de recherche, les rapports interpersonnels vont surdéterminer le jugement de l’intérêt et de la validité de l’étude ; on donnera davantage suite à l’étude d’une équipe sympathique, dynamique, attentive, avec qui l’on peut discuter. Indications qui vont de soi et dont l’influence se ressent clairement dans les études sur l’appropriation des recherches.
Toutefois, sa prise en compte est beaucoup moins fréquente que l’on pourrait croire. Un conseil : donner ces produits, avant de les diffuser, à des personnes externes, qui situent bien les publics visés. Et se préparer à une critique en règle.
Ce sont des variables qui, effectivement, se prêtent à l’appropriation. En revanche, se focaliser trop fortement sur de telles variables, c’est écarter les incidences possibles de la recherche auprès des praticiens. A y regarder de plus près, même les facteurs d’apparence plus déterministes contiendront toujours des éléments malléables.

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Non applicable à cette étude En ordre, assuré a minima, présent Non assuré, manquant, difficulté Pas forcément nécessaire, à vérifier Démarches possibles
Faire varier les modes de communication, en utilisant l’écrit et l’oral ; prévoir ainsi des canaux multiples de diffusion de l’étude.          
Identifier et respecter, dans la mesure du possible, les susceptibilités locales (hiérarchiques, administratives, politiques, etc.).          
Établir, avec les personnes clés, un bilan des efforts de dissémination entrepris et des retombées constatées.          
Donner suite aux sollicitations de poursuivre la recherche, en abordant les questions locales qui vont au-delà du champ précis de l’étude tout en s’y rapportant.          

Commentaires :
Il y a une tendance à surutiliser et à surestimer l’écrit. Ce ne sont que des mots sur une page blanche. En termes d’effets, c’est un mode à influence réduite, s’il est utilisé seul. Mais combiné avec d’autres modes, notamment avec les contacts en personne, l’écrit donne toute sa dimension.
Savoir cadrer ses résultats dans le contexte, c’est savoir ne pas provoquer gratuitement, ne pas violer les normes et les usages, ne pas "trahir " les accords implicites.
Dans l’industrie, l’on parlerait ici d’un "contrôle de qualité ". La présence-absence d’un tel dispositif de régulation est corrélée assez fortement avec le taux d’utilisation des résultats des recherches.
Dès que le chercheur prend contact avec les utilisateurs, il est obligé de dépasser " sa " recherche, de puiser dans d’autres sources pour répondre aux questions ou simplement pour cadrer son étude.

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