Académie : Aix-Marseille Département : Vaucluse École : Grillon Rédacteur(s) : Equipe pédagogique Accompagnement : Bernard Lété

Sommaire Présentation de l’équipe pédagogique Historique du projet Description du fonctionnement L’année scolaire La semaine scolaire La journée scolaire Le temps scolaire Le hors temps scolaire Les influences extérieurs Des expériences et des savoirs différents pour chacun L’évaluation des effet sur l’école Conclusion Annexe

I. PRÉSENTATIONDE L’ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE

L’école élémentaire de Grillon compte 120 enfants pour 5 enseignants. C’est une école rurale du Nord Vaucluse. Pédagogiquement, elle est organisée en classes de cycle : 2 classes de 1^ère et 2^ème année de cycle 2, 1 classe de 1^ère année de cycle 3 et 2 classes de 2^ème et 3^ème année de cycle 3.

L’école a été totalement refaite pour la rentrée 1998. Elle est bien équipée et très fonctionnelle.

L’équipe d’enseignants est renforcée par la présence de 5 aides-éducateurs qui interviennent également à l’école maternelle. Ce fonctionnement, avec un apport de personnel supplémentaire, est opérant déjà depuis de nombreuses années avec la mise à disposition, par l’amicale laïque, de personnels en Contrat Emploi Service ou d’objecteurs de conscience.

Les aides-éducateurs interviennent sur le temps scolaire dans les classes sous la responsabilité des enseignants. Sur le hors temps scolaire, ils sont sous la responsabilité de l’amicale laïque avec laquelle l’administration a signé une convention. Ils interviennent dans l’animation d’activités post et péri-éducatives.

De nombreux parents intervenants bénévoles se proposent pour encadrer ou accompagner les enseignants dans leurs actions diverses : classes transplantées, temps sujet, activités du soir…

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II. HISTORIQUE DU PROJET

Une nouvelle équipe pédagogique s’est mise en place en 1990 sous la responsabilité d’un nouveau directeur d’école. Un des axes de réflexion pour l’élaboration du projet d’école a été la mise en place d’un aménagement du temps de l’enfant. Le moteur principal de cette réflexion a été qu’un temps aménagé devait permettre la réussite de tous les enfants. Les activités proposées dans le cadre de ce temps aménagé doivent contribuer pleinement au développement de tous les enfants. En utilisant dans la journée les moments les plus " efficaces " pour travailler, on augmente leurs chances de réussite. Les aménagements proposés tentent de répondre de façon partielle aux rythmes de l’enfant.

Un stage de circonscription où 3 collègues sur 5 ont participé, un stage d’école de 4 semaines ont permis de finaliser cette volonté de " travailler autrement. "

De plus, à partir de 1993, l’amicale laïque, sous l’impulsion du directeur de l’école, a créé un salon du livre : les FOLIVRES de GRILLON. Des personnalités qui comptent dans le monde de l’Éducation y ont participé : Alain BENTOLILA (linguiste), Julien COHEN-SOLAL (Pédiatre), André DUNY (GFEN), Jean FOUCAMBERT (Fondateur de l’AFL), Philippe MEIRIEU (Directeur de l’INRP), Hubert MONTAGNER (Chrono Biologiste), Charles MORACCHINI (Enseignant Chercheur), François RICHAUDEAU.

Nous avons accueilli également Éveline CHARMEUX à Grillon à l’occasion d’une rencontre organisée par l’association " Culture et Éducation ", association d’enseignants de notre circonscription.

Hubert MONTAGNER a travaillé avec l’équipe pédagogique et se trouve à l’origine du projet d’aménagement du temps sur Grillon.

La volonté pédagogique n’a pas été le seul moteur de réussite d’un tel projet ; il a pu se mettre en place du fait de la mobilisation de l’association laïque de l’école avec les parents d’élèves et les amis de l’école publique.

III. DESCRIPTION DU FONCTIONNEMENT

Notre aménagement a été pensé dans sa globalité et réfléchi sur plusieurs axes :

1. L’année scolaire

Un des principes que nous voulions mettre en place, c’est l’alternance de 7 semaines de classe avec 2 semaines de vacances. En effet, on sait qu’un enfant a besoin de 15 jours pour réellement se reposer. Les vacances de Toussaint ont été étendues de 7 à 15 jours. Un centre de loisirs accueille les enfants pendant cette période, surtout en direction des familles qui travaillent. Pour " récupérer " ces jours de vacances, la rentrée des classes est généralement avancée au 1^er septembre.

• Organisation d’un défi de rentrée.

Depuis 4 ans, le premier jour de classe est organisé sous la forme d’un défi de rentrée : on " oublie " le cartable dans un coin pour réaliser un projet en commun qui sera présenté à l’ensemble des familles en fin de journée.

Un défi est lancé aux enfants qu’ils doivent réaliser collectivement : par exemple, élaboration d’un spectacle musical avec la collaboration de musiciens, montage d’un journal de rentrée, création de fresques murales, construction du plan de la nouvelle école… L’objectif est de mettre les élèves en projet par rapport à une action, comme pourrait l’être leur scolarité. En effet, leur vie d’élèves est une succession de défis à relever tout au long de l’année scolaire.

• " Éclairer le tunnel "

Cette expression est empruntée à Éveline CHARMEUX. L’idée consiste à organiser pendant une quinzaine de jours un survol de l’ensemble des programmes pour éclairer " le tunnel " des connaissances que l’on va demander à chaque élève. On met là encore la scolarité des élèves en projet ; on fixe l’objectif et les moyens pour y parvenir.

Les programmes sont d’ailleurs réécrits avec les enfants pour qu’ils deviennent lisibles et aient un sens pédagogique. Ils savent dès le départ l’objectif à atteindre et qu’ils ont 3 ans (le temps du cycle pour y parvenir).

2. La semaine scolaire

Dès le départ, l’équipe a rejeté l’idée d’une semaine à 4 jours qui nous apparaissait comme un aménagement sur mesure pour les enseignants et certains parents mais pas du tout pensé pour les enfants.

En effet, la semaine de 4 jours ne prend absolument pas en compte le rôle social que doit jouer l’école républicaine. Les enfants des travailleurs sont à la rue le mercredi ou ont des activités payantes dans des structures associatives. L’école publique doit accueillir tous les enfants mais aussi rester " ouverte " et à l’écoute des besoins particuliers. Nos expériences personnelles et les prises de position des chercheurs en éducation sur le sujet nous ont amenés à choisir la semaine telle qu’elle est encore aujourd’hui.

Nous avons opté pour le déplacement du samedi au mercredi matin. Les parents avaient une demande sociale pour le samedi matin sur laquelle il devenait difficile de revenir. La demi-journée du mercredi est très efficace pédagogiquement.

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3. La journée scolaire

Nous travaillons tous les matins de 9h à 12h et l’après-midi de 13h30 à 16h30 sauf le mercredi où il n’y a pas classe l’après-midi et le vendredi où nous finissons à 15h30. C’est la fameuse 27^ième heure. Nos conseils de cycle, de maîtres et d’école se tiennent tous les vendredis à 16h.

Là, nous avons pensé à l’aménagement du temps des maîtres. De plus, le vendredi après-midi est un moment de la semaine où les enfants sont très fatigués. Le raccourcir ne met pas en déficit la " production scolaire ".

4. Le temps scolaire

• Le " temps sujet " du matin (8h50-9h30)

Hubert Montagner développe l’idée que chaque enfant n’est pas automatiquement prêt à 9 heures pour rentrer dans les apprentissages. Il faut introduire la phase d’apprentissage par un temps où l’enfant se " réveille " intellectuellement. L’enfant devient le " sujet ", il choisit ce qu’il veut faire, au rythme où il l’a décidé. A l’école de Grillon, nous avons fait nôtre cette idée.

Nous organisons tous les matins, un " temps-sujet " de 40 minutes. Il consiste à proposer aux enfants des activités de " réveil intellectuel " qui passe souvent par la " main " ou le corps c’est-à-dire des activités de musique, de chant, d’arts plastiques, de construction technologique, de peinture, de bibliothèque, mais aussi élaboration du journal de l’école (le Petit Grillonneur), un club Internet, l’entretien du jardin à fleurs et du potager de l’école, des enquêtes, du travail personnel, club d’échecs, de go…. Quoiqu’il en soit, l’enfant a choisi son activité pour la semaine. Il peut même proposer une activité à ses camarades et la mener entièrement sous réserve qu’il ait élaboré, comme les adultes, une fiche de préparation et de gestion des besoins en matériel.

Lorsque l’enfant arrive à l’école, il n’est pas accueilli dans la cour de l’école pendant 10 minutes. L’élève monte dans sa classe poser son cartable et se rend immédiatement dans l’atelier qu’il a choisi la semaine précédente.

Il n’y a donc pas le regroupement de 120 enfants dans la cour qui est source d’excitation. La rentrée et le début de la journée se fait en douceur. Le directeur de l’école se trouve au portail pour répondre aux questions des familles s’il y en a.

Ce fonctionnement nécessite la présence de l’équipe (enseignants, aides-éducateurs, intervenants bénévoles) dès 8h50 sur le lieu d’intervention.

Pour pouvoir proposer un tel nombre d’activités (une douzaine par jour), l’école a besoin d’adultes intervenants. Ce sont les aides-éducateurs (5 personnes) et des parents ou amis de l’école qui interviennent. Ils proposent leur service en fonction de leurs compétences, leur passion, leur possibilité… Cela va du jardinage, à l’informatique, la poterie, la musique en passant par Internet.

Adapter l’emploi du temps

Les emplois du temps des enseignants sont adaptés par cycle. Ils sont construits autour de quelques idées forces qui tentent de prendre en compte quelques données des chrono biologistes :

• Toutes les classes participent au " temps sujet " du matin.
• Activités de découverte et de construction du savoir en français, mathématiques le matin jusqu’à midi.
• Activités sportives, artistiques, d’expression, scientifiques (sciences et sciences humaines), langues vivantes, éveil dans la première moitié de l’après-midi.
• Activités d’entraînement et de remédiation dans la seconde partie de l’après-midi. (études dirigées et projets personnalisés).

Trois temps, dans les apprentissages, ont été ciblés dans nos emplois du temps :

• le temps d’apprentissage : c’est un temps de mises en place d’outils de construction de savoir si possible par l’enfant lui-même avec des mises en situation où l’enfant est confronté à des situations-problèmes qu’il doit appréhender en trouvant une solution qui est individuelle au départ et devient collective avec l’aide du groupe. Le maître organisant le tout.
• le temps d’entraînement et de remédiation : c’est un temps de travail individuel.
• le temps de projet : c’est un temps collectif et décisionnel. En effet, nos classes ont leur propre conseil coopératif (OCCE) et un conseil d’administration d’enfants (USEP). L’objectif de ces temps est de développer l’éducation à la citoyenneté, la prise de décision des enfants et leur écoute.

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5. Le hors-temps scolaire

• L’accueil du matin (8h-8h50)

Les enfants dont les parents travaillent sont accueillis à l’école par deux aides-éducateurs à la BCD de l’école. Une collation leur est servie. Ils pratiquent des activités calmes : bibliothèque, informatique, jeux de société, club presse, jeu d’échecs, jeu de go… ou repos tout simplement.

Ce temps est un temps d’accueil où l’on privilégie la relation entre les enfants et les adultes : discussions impromptues…

• L’interclasse de midi (12h45-13h30)

Le temps de midi est toujours délicat à traiter. Nous avons mis l’accent sur l’après repas. En effet, les enfants arrivaient excités en classe à 13h30. Nous avons institué un temps de repos obligatoire pour les jeunes enfants du cycle 2. Ils sont rassemblés dans une salle polyvalente avec un aide-éducateur qui leur raconte une histoire, fait écouter de la musique…

Les enfants sont amenés directement dans leur classe à 13h30. S’ils parviennent à s’endormir, on les laisse dormir.

Les plus grands qui le souhaitent ont la possibilité de participer à des activités basées sur le volontariat dans le cadre de clubs encadrés par des aides-éducateurs : philatélie, lecture-plaisir, construction de maquettes, peinture, informatique…

Quarante enfants participent à ces clubs et une vingtaine au temps de repos.

Les enfants qui ne souhaitent pas participer à ces clubs ou ateliers sont surveillés par le personnel municipal sur le stade tout proche ou dans la cour de récréation.

• Les activités du soir (16h45-18h15)

Cent quarante enfants par semaine sont inscrits à ces activités qui sont entièrement gratuites et menées sous la responsabilité de l’USEP de l’école.

Elles sont programmées par période pédagogique de 7 semaines. L’enfant s’engage à poursuivre son activité durant ce temps. De même, lui et sa famille, sont prévenus en cas d’absence de l’activité. En effet, nous ne considérons pas ces activités comme de la " consommation " d’activité. Elles s’inscrivent dans le prolongement des activités de temps scolaire.

• Les activités du mercredi après-midi (14h-17h)
• Rencontres sportives dans le cadre de l’USEP

Les associations USEP du canton proposent aux enfants des rencontres sportives le mercredi après-midi. Les déplacements en car sont pris en charge par l’association et tout est gratuit pour les enfants

Pour développer la notion de citoyenneté, un conseil d’administration d’enfants fonctionne dans l’école dans lequel les enfants proposent des activités ou font le bilan des différentes rencontres. Un conseil coop se réunit toute les semaines par classe. Le conseil d’administration se réunit une fois par période pédagogique. Il est présidé par le directeur de l’école.

• Accompagnement scolaire

Deux aides-éducateurs se tiennent à la disposition des enfants tous les mercredis après-midi pour les aider dans une notion qu’ils auraient mal comprise ou pour apprendre une leçon. La BCD les accueille. Ils viennent s’ils le désirent ou en ressentent la nécessité.

L’objectif est d’aider les enfants qui rencontrent des difficultés. Mais pas forcément. Tout enfant peut venir quand il le souhaite. Il trouve des documents à sa disposition et l’écoute attentive, l’aide et les encouragements de personnes disponibles pour eux.

Il faut rétablir l’égalité des chances entre enfants de milieux sociaux défavorisés et ceux qui ont la chance d’être suivis dans leur famille.

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IV. LES INFLUENCES EXTÉRIEURES

Un faisceau très divers d’influences a permis la mise en place d’un tel fonctionnement :

• Volonté farouche de l’équipe.

Ce projet s’est élaboré avec une équipe très stable mais surtout animée par les mêmes désirs pédagogiques suscités par le stage d’école. Un véritable travail d’équipe s’est mis en place reposant sur la coopération.

• Stage d’école pour une équipe dynamisée
• Influence de mouvements pédagogiques

Parmi ceux-ci, on peut citer : l’Institut Coopératif de l’École Moderne (ICEM), l’Office Central de la Coopération à l’École (OCCE), le Groupe Français de l’Éducation Nouvelle (GFEN), l’Union Sportive des Écoles du Premier degré (USEP).

• L’aide de spécialistes en éducation et de chercheurs.

L’apport des FOLIVRES de Grillon (salon du livre) mis en place par l’école depuis 1993 a permis de rencontrer des spécialistes en éducation. Ces spécialistes ont nourri l’intérêt pédagogique de l’équipe mais ont surtout apporté aux familles et aux différents partenaires de l’école, les informations capitales à un nouveau fonctionnement de l’école

Hubert Montagner, chrono biologiste, a été le premier invité des Folivres. Il a éclairé nos débats et les décisions prises.

• L’impulsion et le soutien de l’IEN de notre circonscription

Rien n’aurait pu être possible sans l’aide et le soutien de l’IEN de notre circonscription. Il a du parfois affirmer sa présence pour finir de convaincre mais surtout en donnant les moyens de la réflexion (stage d’école)

• L’ouverture de l’école aux partenaires associatifs

On ne peut envisager un tel projet sans une ouverture forte de l’école sur l’extérieur. Les parents sont associés à la réflexion, aux décisions et à l’engagement éducatif. L’association de l’école (Majuscules/USEP) est le support logistique de notre projet. Elle cherche les financements, aide à la formation, propose des actions…

On a également l’avantage d’avoir de nombreux parents ou amis de l’école qui interviennent directement dans l’école sous le contrôle pédagogique des enseignants bien entendu et dans le cadre du projet d’école.

V. EXPÉRIENCES ET SAVOIRS DIFFÉRENTS POUR CHACUN

Chaque membre de l’équipe pédagogique a son propre fonctionnement de pensée et son propre passé. Tous ont la volonté farouche de " fonctionner autrement ". En effet, nous sommes persuadés qu’aménager le temps peut faire réussir le maximum d’enfants.

Le fonctionnement des enseignants repose sur une équipe solidaire où échanges et " pillages " mutuels sont consentis. Les expériences, les compétences et les savoirs de chacun sont au service de tous. C’est le syndrome du " mousquetaire " ! Un pour tous, tous pour un !

Notre engagement militant auprès d’associations d’éducation populaire (Fédération des Œuvres Laïques, USEP, Office Central de la Coopération à l’Ecole) permet un attachement à des valeurs partagées par une partie de la profession.

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B - ÉVALUATION DES EFFETS SUR L’ÉCOLE

• L’avis des parents et des enfants

Un questionnaire a été distribué aux familles (voir annexe 1). L’objectif était de connaître leur point de vue sur l’aménagement du temps que leurs enfants vivaient à l’école élémentaire de Grillon. Sur 99 familles, 51 ont répondu à l’enquête (51.5%).

Les enfants ont répondu à un questionnaire dans la classe (voir annexe 2). Cent onze élèves sur 117 ont répondu (94.9%). Tous les questionnaires étaient anonymes.

Toutes les familles qui ont répondu savent qu’il existe un aménagement du temps spécifique à l’école de Grillon (100% des réponses). Ils le connaissent d’autant plus que cet aménagement les concerne directement. En effet, près des trois quart des parents connaissent particulièrement bien l’aménagement de l’année (rentrée avancée et allongement des vacances de Toussaint) alors qu’ils sont seulement la moitié à connaître l’aménagement de la journée. Cette connaissance est plus importante dans les foyers socialement favorisés où il semble que l’information y soit mieux intégrée. Se pose donc de façon pressente, la diffusion de l’information en direction des familles de milieu moins favorisé (écrit). Toutes les familles sont informées de la même manière mais ces informations ne sont pas intégrées de la même façon.

L’aménagement du temps est perçu par les familles comme favorisant le bien-être de l’enfant et son développement personnel. L’impact sur les apprentissages scolaires, en revanche, ne reçoit pas de la part des parents une adhésion massive. Il est à noter une différenciation dans les réponses en fonction de la catégorie socioprofessionnelle des parents. Si 91% des cadres et professions intermédiaires considèrent que l’aménagement du temps a un aspect positif sur les apprentissages, moins de la moitié des employés / ouvriers pensent la même chose.

Le respect des rythmes biologiques des enfants et le plaisir de venir à l’école apparaissent comme les 2 premières préoccupations des parents dans le cadre de l’aménagement du temps de l’enfant.

On peut penser que les familles ont intégré l’idée que l’école n’est pas qu’un lieu de transmission du savoir mais également un lieu de vie où l’enfant doit être bien et où il doit développer des compétences sociales.

Une écrasante majorité des familles (84%) perçoivent très positivement les activités péri-éducatives proposées par l’école. Ils considèrent que ces activités ont des effets positifs sur l’épanouissement de leur enfant et son développement physique. Par contre, 41% des familles estiment que ces activités n’ont pas de répercussion sur les résultats scolaires de leurs enfants. L’élément sociologique n’entre pas en compte dans les réponses des parents.

Alors que les enfants ont une forte demande (74%) de pratique associative (donc régulière) des activités découvertes à l’école, leurs parents considèrent que ces activités péri-éducatives ne sont pas incitatives à en pratiquer d’autres à l’extérieur du cadre scolaire. Peut-on expliquer cela par le fait de la gratuité des activités de l’école par opposition aux activités payantes du monde associatif ?

Les enfants souhaitent une grande diversité dans le choix des activités proposées. Quatre grands domaines apparaissent : les travaux manuels, les APPN (Activités de pleine nature), les sports collectifs et les arts plastiques.

Quand les enfants s’estiment-ils attentifs en classe ? Ils ont répondu de façon tranchée à cette question (voir Tableau 1). Les trois quart des enfants se répartissent équitablement dans 3 moments forts de la journée : le matin, le début d’après-midi, la fin de l’après-midi. Le quart restant a estimé qu’il y avait plusieurs temps possibles et les réponses sont très hétérogènes. Ces choix distinctifs révèlent qu’ils se sont appliqués à répondre très précisément indiquant par là leur intérêt pour cette question.

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Ainsi, dans leur propre interrogation de leur " efficacité " selon le moment de la journée, les enfants répondent finalement comme pourraient le faire des adultes. Ils nous fournissent un tableau très hétérogène et très individualisé de la perception qu’ils ont de leur propre état mental et physique tout au long de la journée.

On observe également une inversion des " préférences " à mesure que les enfants progressent du CP au CM1 : les plus jeunes (CP & CE1) s’estiment plus attentifs le matin alors que leurs aînés (CE2 & CM1) " préfèrent " le début d’après-midi.

La fin d’après-midi recueille naturellement une adhésion importante à tous les âges puisque la période correspond à la fin de la journée scolaire.

Ces résultats posent problème car on retrouve finalement chez l’enfant la même diversité que chez l’adulte. Ces caractéristiques personnelles ne doivent pas être occultées mais prises en compte dans toute interrogation sur l’aménagement du temps de l’enfant. La question fondamentale qui se pose dès lors est comment concilier cet aspect lié aux différentes personnalités des enfants avec les réponses pédagogiques qui sont, par nature, souvent homogènes.

Lorsque l’on essaie de lier l’aménagement du temps et la réussite scolaire, la réponse des enfants est aussi mitigée que celle des parents. Là encore, les enfants ne perçoivent absolument pas un aménagement du temps spécifique comme un moyen de réussite scolaire.

• L’avis des enseignants et des intervenants (aides-éducateurs et intervenants bénévoles)

Les enseignants de l’école de Grillon sont porteurs du projet et l’assument pleinement. Ils ont noté des changements importants dans le comportement des enfants depuis 1994, date à laquelle le nouveau projet d’aménagement a été mis en place : les enfants sont heureux de venir à l’école même si les difficultés de certains demeurent.

Les différents intervenants (aides-éducateurs, parents intervenants, association partenaire et bénévoles intervenants) apportent un " plus " au fonctionnement de l’école. Ils permettent l’organisation d’activités qui ne pourraient pas se dérouler surtout en dehors du temps scolaire. L’organisation du temps-sujet du matin joue parfaitement son rôle " d’introduction " de la journée et de réveil pédagogique.

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C - EN GUISE DE CONCLUSION

• Les points qui apparaissent comme positifs.

L’aménagement du temps de l’enfant est perçu par les parents comme par les enfants comme très positif. Il recueille une adhésion massive.

L’impact de l’aménagement du temps est perçu comme favorisant davantage l’épanouissement personnel de l’enfant que ses apprentissages scolaires.

• Les manques apparents.

L’information n’est pas assez bien perçue par les familles en particulier par celles qui rencontrent le plus de difficulté. Le rôle de l’équipe pédagogique est de favoriser cette information pour qu’elle ne soit pas que formelle mais réelle.

L’aménagement du temps de l’enfant doit " coller " aux élèves. Le grand défi est de gérer cette énorme hétérogénéité des êtres. Cela touche à des fonctionnement tellement individuels alors que l’école est par définition une " machine " de groupe.

• Les pistes revendicatives.

L’aménagement du temps de l’enfant à l’école élémentaire de Grillon fait apparaître un nombre de contraintes dont il faut tenir compte. Elles font émerger une série de " revendications " claires :

• Un temps de concertation accru ;
• Des contraintes matérielles importantes (locaux, matériel, moyens financiers…) ;
• l’encadrement humain encore plus étoffé et mieux formé.

Le projet d’aménagement du temps ne doit pas perdre de vue l’aspect éducatif de l’action et ne doit pas dériver sur des activités de type " loisirs ".

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Annexe

Questionnaire pour les parents de l’école

1. Savez-vous qu’il existe un aménagement du temps

   de l’enfant spécifique à l’école de Grillon :? OUI – NON

2. Pour vous, cet aménagement porte sur

   la journée OUI – NON

   la semaine OUI – NON

   l’année OUI – NON

3. Savez-vous en quoi consiste " le temps-sujet " du matin ?

   OUI – NON

4. Savez-vous pourquoi l’école l’a mis en place ?

   OUI – NON

5. Selon vous, pourquoi l’école a mis en place un aménagement

   du temps de l’enfant ?

   ………………………………………………………….

6. Selon vous, un aménagement du temps peut-il avoir des influences sur :

   Le développement personnel de l’enfant

   Les apprentissages scolaires

   Le bien-être des enfants

   La vie familiale (favorable ou défavorable)

   Sur la qualité de travail des enseignants

7. L’aménagement du temps de l’enfant est-il un sujet de discussion avec votre (vos) enfant(s) OUI – NON
8. Avez-vous perçu des changements chez votre enfant depuis la mise en place de cet aménagement spécifiques

   OUI – NON

   Lesquels : ………………………………………………………………………………………………

9. Habituellement, à quelle heure votre (vos) enfant(s) se couchent-ils ?

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