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Le présent travail forme le dessein de décrire et détudier lexpérience innovante dont lécole de Perrier est lobjet. Dans le souhait commun de "favoriser" la réussite de tous les élèves, une équipe éducative en étroit partenariat avec les associations locales ( signature récente dun Contrat Éducatif Local ) uvre quotidiennement à adapter les rythmes biologiques de lenfant à sa journée délève. Pour bien intégrer lévolution de cette expérience, le lecteur trouvera une clé chronologique qui facilite laccès à toutes les étapes rapportées. Parallèlement, une entrée thématique pointe les principes particuliers, propres à laction dépeinte. Les caractéristiques de laction Un Titre Le sujet précis que se propose dexplorer cette monographie sintitule " Laménagement des rythmes scolaires dans la commune de Perrier " . Ce titre expose sous forme nominative et déclarative ce en quoi consiste laction spécifique menée au sein du milieu scolaire perrierois et affirme en cela tout le cheminement réflexif qui la sous-tend. Une démarche En effet, laménagement des rythmes scolaires impose une restructuration du temps passé à lécole dans lobjectif de ladapter, du mieux possible, au rythme biologique de lenfant. Une telle démarche sinscrit dans la quête préalable et rigoureuse de tous les éléments " conclusifs " auxquels ont abouti les travaux de recherches et danalyse de Georges Fotinos et François Testu ou Pierre Crepon, Pascale Homeyer, Gabriel Racle Marc Zanoni et Guy Vermeil. Fort de ces savoirs dordres psychologique, médical et expérimental, laménagement des rythmes scolaires se propose par la transformation de la distribution temporelle " traditionnelle " en milieu scolaire, dexploiter dans des conditions plus appropriées la réceptivité des élèves. Une origine Une telle approche na pu trouver son origine que par lobservation et limplication entière des instituteurs de lécole et lappui dun psychologue scolaire en retraite. Quotidiennement confrontés à lunivers des écoles et sensibilisés par les résultats de recherches menées sur les rythmes biologiques des enfants, les différents membres de cette équipe pédagogique ont émis le souhait de transformer leur école en site pilote. La communication de cette volonté a été transmise par le biais dune information générale à lattention des différentes parties concernées par laction : les parents délèves, la municipalité, le Centre de Loisirs Culturels et Sportifs ( créé en 1991 ) , une délégation " Jeunesse et Sports ". Il est à souligner, que laménagement des rythmes scolaires fut aussi lune des préoccupations prioritaires du Ministre de la Jeunesse et des Sports, en place en août 1995, Monsieur Guy Drut. Par un courrier explicite adressé aux Préfets de Régions et aux Directions Régionales et Départementales de la Jeunesse et des Sports, M. Guy Drut a alors exprimé son désir de mener des expériences innovantes daménagement des rythmes scolaires facilitant la pratique dactivités sportives, culturelles et artistiques, lors de créneaux horaires judicieusement choisis. Ainsi soutenus et encouragés par leurs convictions personnelles, les instituteurs ont convié les nombreux partenaires de leur projet à une réunion générale, au cours de laquelle ont été exposés les objectifs de linnovation, son déroulement et ses modalités dapplication. Les premières réactions sont empreintes dune réelle inquiétude mais la majorité des participants accepte de relever ce défi, dont lobjet principal reste dans lintérêt de lenfant. Une durée De la sorte, laménagement du rythme scolaire se met progressivement en place dès 1995. Il engendre des modifications sur le déroulement chronologique de la semaine et de la journée voire de lannée scolaire. Lécole de Perrier a donc bénéficié pour une période triennale sétalant de 1996 à 1999, du titre de SITE PILOTE ( Jeunesse et Sports ) pour laménagement des rythmes scolaires. Depuis la rentrée 1999, elle poursuit son expérience de réorganisation horaire dans le cadre dun CONTRAT ÉDUCATIF LOCAL dont la mise en place a été impulsée par la CHARTE, " Bâtir lécole du XXIème siècle ", pour une nouvelle durée de trois années. À lorigine, soit durant lannée scolaire 1995-1996, les emplois du temps scolaire ont été aménagés par les enseignantes de Perrier de façon à regrouper les apprentissages en français et en mathématiques le matin et à consacrer les après-midi aux activités culturelles, artistiques, sportives en appliquant les horaires journaliers en usage à lécole.
Lhoraire hebdomadaire sélève de la sorte à vingt-six heures pour les enfants et vingt-sept heures pour les enseignants dont une heure de concertation. Pendant les heures scolaires, les interventions extérieures conjointement menées avec les enseignantes portent sur léducation physique et sportive, les arts plastiques, la musique et linitiation à linformatique grâce au matériel du Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier. À noter que cette première approche de laménagement du temps scolaire marque le point de départ dune véritable restructuration temporelle dont la réalisation se concrétise et se formalise réellement à partir de la rentrée scolaire 1996, première année en Site Pilote.
La proposition est alors lancée de réorganiser la semaine selon cinq séquences nettement différenciées. La première séquence concerne les apprentissages fondamentaux collectifs, dispensés le matin. La seconde séquence couvre linitiation à des activités ( gratuites) de loisirs culturels et sportifs ( des enfants demandeurs) encadrées par des intervenants associatifs rémunérés. Après deux semaines dessais aux différentes activités proposées, les enfants choisissent de sinscrire aux activités retenues pour la durée dun trimestre. Ce fonctionnement aiguise la perspicacité de lenfant dont lappréciation est sollicitée pour prendre position et engagement. La troisième séquence met en place des travaux obligatoires, " actifs ", dirigés et individuels ou en " petits groupes " au sein dateliers animés par les intervenants extérieurs et les enseignantes. La quatrième séquence se destine à des travaux écrits de consolidation ou de soutien particulier aux enfants en difficultés. Ces tâches seffectuent sous la responsabilité des enseignantes (appui éventuel derépétiteurs ). La cinquième séquence permet la participation à diverses activités sportives et culturelles proposées par le Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier moyennant une participation financière des familles dont les enfants sont intéressés ( adhésion annuelle à lassociation - individuelle ou familiale - de quarante à soixante francs ; vingt francs par activité par enfant et par mois ) .Ce découpage hebdomadaire en cinq séquences horaires affecte quinze heures trente aux apprentissages fondamentaux, cinq heures aux activités dirigées et obligatoires (initiation à linformatique, expérimentation scientifique, éveil musical, expression plastique, initiation à deux sports différents, maquettes, couture, théâtre...) et deux heures à léducation physique et sportive, deux heures aux approfondissements du travail scolaire et une heure trente aux récréations, ce qui représente un volume hebdomadaire de vingt-six heures par enfant. Pour les enseignantes la semaine compte vingt-et-une heures de " classe ", six heures danimation dateliers et une heure de concertation. Laménagement du temps scolaire prend une orientation quelque peu renouvelée dès la rentrée scolaire 1997-1998, seconde année pilote.
Le calendrier annuel de répartition des vacances devient celui des écoles qui fonctionnent quatre jours par semaine. Les matinées des lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi consacrent au total dix-sept heures trente de temps scolaire à des activités sous lexclusive responsabilité des enseignantes. En résumé, la semaine des enfants comptabilise vingt quatre heures réservées au temps scolaire de lÉducation Nationale, et cinq heures trente dactivités, effectuées en temps périscolaire sous la responsabilité ministérielle de Jeunesse et Sports. Dès la rentrée scolaire 1998-1999, lorganisation hebdomadaire vise encore à améliorer son adéquation avec les rythmes biologiques de lenfant.
Les matinées sont occupées par des travaux scolaires sous la responsabilité des enseignantes. Le temps scolaire dispensé aux élèves compte au total vingt-quatre heures hebdomadaires. Les après-midi sont en partie animés par des intervenants extérieurs selon la mise en place dateliers à pôles culturel, sportif et artistique, soit une somme de cinq heures trente hebdomadaires en temps périscolaire. Lorganisation annuelle des rythmes scolaires se calque sur la pratique de la semaine des quatre jours. Depuis septembre 1999, lécole de Perrier a choisi dabandonner le calendrier annuel propre à la semaine des quatre jours.
Actuellement, elle conserve les matinées pour des travaux purement scolaires de même que certaines plages des après-midi. On compte alors vingt-six heures hebdomadaires en temps scolaire Les ateliers sont animés par des intervenants extérieurs, ce qui représente une somme de trois heures trente en temps périscolaire. Ces modalités de mises en uvre temporelles marquent une volonté de plus en plus nette de prendre en compte lélève en tant quenfant et de mettre en place une continuité entre activités scolaires et périscolaires. Effectivement lannée scolaire de lancement de lexpérience (1995-1996) indique une imbrication complète du temps périscolaire dans le temps scolaire avec lanimation conjointe des enseignantes et des intervenants extérieurs tous les après-midi. Ce nest quà partir de lannée 1997-1998 quune nouvelle distinction entre temps scolaire et temps périscolaire prend forme puisquil savère alors possible de mesurer vingt-quatre heures scolaires et cinq heures trente périscolaires. La situation actuelle ( 1999 ) réserve vingt-six heures au temps scolaire et trois heures trente au temps périscolaire, ce qui sexplique par deux facteurs : pour lun, la mise en place dun CONTRAT ÉDUCATIF LOCAL dont lune des finalités est de repositionner linstitution et les programmes comme clé de voûte du temps et de son aménagement pour lenfant ; pour lautre, le souhait parental de libérer certaines matinées du samedi. Des accompagnements Le C. E. L. nécessite divers accompagnements afin datteindre lefficacité qui se veut être sienne. Outre lÉducation Nationale, ce sont la commune de Perrier, son Centre de Loisirs Culturels et Sportifs ainsi que Jeunesse et Sports, très favorables à une révision de lorganisation chronologique de la semaine de lenfant qui soutiennent, chacun dans son rôle, laction daménagement du rythme scolaire en fournissant des locaux, des matériels et en rémunérant des intervenants extérieurs impliqués à part entière dans le projet. Un niveau scolaire Dès son lancement, en 1995-1996, seuls les cycles II et III sont concernés. Aujourdhui (1999), et cela depuis la rentrée 1997, la section enfantine participe aussi à cette réorganisation du temps scolaire. Jusquà la Moyenne Section, les élèves bénéficient dun accueil échelonné ( 8h 30 9h) afin de respecter le temps de sommeil des plus petits. Lâge des enfants varie de deux à onze ans, ce qui couvre les trois cycles de lécole. Des adultes Afin doptimiser les répercussions et la démarche elle-même de cet aménagement temporel, différentes catégories dadultes sont impliquées : leur caractéristique première se forme autour dune motivation commune dimpulser une évolution positive de la gestion des rythmes scolaires. Les enseignantes acceptent la modification et donc le nouveau planning hebdomadaire. Les intervenants extérieurs du Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier travaillent en début daprès-midi pour animer les ateliers périscolaires de lécole de Perrier. Les parents sengagent à accepter que leurs enfants participent activement au temps périscolaire et à se joindre aux différentes rencontres auxquelles sont conviés tous les partenaires de laction. La garantie de lefficacité de laménagement des rythmes scolaires passe par la concertation régulière de toutes les parties mais aussi par léclosion de projets communs menés à des dates clés du calendrier scolaire : ainsi de thèmes fédérateurs développés autour de la semaine du goût, de la fête dHalloween, de la veillée de Noël, du carnaval et de la kermesse de fin dannée. Depuis septembre 1999, la décision commune a été prise de créer un conte musical, au sein duquel tous les partenaires trouveront un rôle actif à tenir. Une régulation Pour formaliser et entretenir le fonctionnement de ce travail déquipe, différentes structures de régulation ont été prévues puis rendues effectives. Un comité de pilotage a été mis sur pied dans le but danimer des réunions publiques dinformations générales et particulières et pour créer une réelle synergie de labeur et de concertation. Lensemble des partenaires a dressé un calendrier de rencontres pour optimiser le fonctionnement de réaménagement du rythme scolaire. Lors de ces entrevues, les membres du comité de pilotage constitué du directeur du centre culturel, des animateurs, des enseignants, des délégués des parents délèves, de lInspecteur de lÉducation Nationale, des représentants de Jeunesse et Sports, ont rédigé un questionnaire destiné aux familles afin de mesurer lindice de satisfaction engendré par les nouveaux principes temporels introduits à lécole. Les réponses ont donné lieu à des synthèses qui soulignent dans quelle mesure les parents se convainquent petit à petit que lécole de Perrier et ses nouveaux rythmes scolaires produisent la progression et la motivation de leurs enfants. Dans le cadre du Contrat Éducatif Local, les rôles et les fonctions du groupe de pilotage local sont de dresser un bilan de départ, suivi dune analyse permettant de définir des orientations pour une durée triennale. Parallèlement, le comité de pilotage local établit une échelle détapes dans le contexte du projet annuel fixé par le C.E.L.. Un groupe de pilotage départemental a pour vocation de rédiger et de signer les contrats en étudiant le projet mis en place, pour lannée scolaire. Des réunions La première réunion portant sur linstallation du Contrat Éducatif Local sest déroulée le 25 mars 1999. La seconde rencontre a eu lieu le 4 mai 1999. Le coordinateur du C.E.L., secrétaire de séance établit le compte rendu de chaque réunion et le diffuse à lensemble des participants. Ainsi, il est possible de dénombrer environ trois à quatre réunions annuelles au cours desquelles sétablissent un état des lieux sur le fonctionnement de laménagement du rythme de vie des enfants, un examen des travaux dévaluation et les projets de suite à accorder à la démarche en cours. Entre professionnels de lÉducation Nationale, lheure hebdomadaire de concertation fixe les objectifs pédagogiques à atteindre, pointe les difficultés des élèves qui nécessitent une attention particulière et apporte une réponse aux besoins repérés. Les conseils décole et les réunions du comité de pilotage renseignent les parents sur les directions adoptées et lévolution de laction menée. Les enfants, centre même de lintérêt à accorder au rythme temporel réaménagé, font lobjet dune participation active au projet. Leurs remarques et suggestions sur des points essentiels à leur cause sont prises en compte pour lamélioration du fonctionnement général de laction ( fatigue, intérêt pour linformatique ) . Une évolution La caractéristique évidente de laménagement des rythmes scolaires de lécole de Perrier prend toute sa dimension dans son aspect évolutif. En effet, lobjectif de départ situé dans le cadre dun Site Pilote a été guidé par le souci permanent dadapter les découpages chronologiques quotidiens et hebdomadaires aux besoins de lenfant et à ses possibilités physiques, psychologiques et intellectuelles. Ainsi dès 1996-1997 le réaménagement du temps scolaire rend possible linsertion dune large variété dactivités culturelles et sportives en complément de lenseignement proprement dit . Aujourdhui, dans le cadre du C.E.L. mis en place, lécole, les associations, la municipalité et les parents délèves uvrent en un étroit partenariat, actif, du reste, dès la création du Site Pilote, ce qui favorise un bon travail de réflexion facilitant lintégration dans le nouveau mode de fonctionnement. Les vingt-six heures hebdomadaires denseignement et les trois heures trente hebdomadaires dateliers sportifs, culturels ou artistiques se déroulent selon une pédagogie de projets avec lutilisation des technologies nouvelles et le développement des relations inter-générations par les contacts établis avec le club du troisième âge. Le partenariat fixé avec lassociation du Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier donne lieu à lorganisation dun vaste échantillon dactivités culturelles et sportives et participe activement à laménagement des rythmes scolaires par la pratique gratuite des activités proposées en temps périscolaire, du début daprès-midi. De la sorte, lécole de Perrier, par la mise en oeuvre du C.E.L, poursuit lapplication de son projet éducatif initial en recherchant le meilleur équilibre entre le temps scolaire sous la responsabilité de lÉducation Nationale, les temps périscolaire et extrascolaire sous la responsabilité dintervenants extérieurs. Des évaluations Dès les débuts de laction, dans le contexte du Site Pilote, une évaluation a été prévue au terme de chaque année scolaire. Durant la période de 1996 à 1999, trois synthèses sont rédigées, rendant compte de la consultation des familles de Perrier. Par voie de questionnaires les parents sont sollicités afin démettre leurs avis et remarques sur le nouvel aménagement du temps scolaire.
Ces derniers estiment que les organisations quotidiennes et hebdomadaires paraissent équilibrées et que les temps consacrés tant aux devoirs quà loisiveté des enfants semblent suffisants. 59 % des familles constatent laccroissement de la motivation pour lécole : les enfants sy rendent sans difficulté et apprécient vivement de pratiquer des disciplines fondamentales comme le français et les mathématiques. 57 % des parents délèves se montrent favorables aux modifications liées au réaménagement du temps scolaire parce quils notent un meilleur respect du rythme de lenfant et une véritable ouverture sur le monde extérieur. De même ils estiment primordiales une coordination suivie de tous les acteurs éducatifs et une émulation permanente de léquipe pédagogique. Les parents reconnaissent progressivement linvestissement des enseignantes et des partenaires. Après une première année ( 1996 1997) chaotique de mise en place puis une réorganisation lannée suivante (1997 1998 ) , les familles sont favorables à 77 % au nouveau fonctionnement de lécole En 1996-1997, les interrogations portant sur les activités en ateliers présentent des éléments de réponse fort variables. Le sport remporte un franc succès auprès des enfants qui évoquent fréquemment leurs pratiques dans le milieu familial. Les réponses présentent une palette de variabilité en liaison directe avec lâge et le sexe des enfants. 29 % émettent le souhait de pratiquer régulièrement un sport découvert en atelier. 50% des enfants ont à leur disposition, au sein du cadre familial, un ordinateur dont lutilisation soriente essentiellement dans des domaines dordre ludique. Lactivité informatique plaît largement aux enfants qui en parlent beaucoup à la maison et souhaiteraient disposer dun poste informatique de façon plus fréquente, tant à lécole que dans leur foyer. Les activités scientifiques aiguisent la curiosité des plus petits toujours en quête de nouvelles informations dans ce domaine. Dans lensemble, la tonalité des réponses savère plutôt favorable aux pratiques de lécole. Durant lannée scolaire 1996 - 1997, tous les intervenants sollicités pour participer à lévaluation de leurs activités ont répondu au questionnaire fourni. Durant le temps scolaire, sur neuf intervenants, deux appliquent les instructions de lenseignante et sept apportent des connaissances et savoir-faire aux enfants, les " ouvrant " ainsi sur dautres activités. Durant les temps périscolaire et extrascolaire, les intervenants sensibilisent lenfant à une activité particulière. Sur les six intervenants qui mènent à bien leur projet éducatif, deux estiment quil est nécessaire daccroître la concertation avec les institutrices. Un tiers des intervenants pense être intégré à léquipe pédagogique alors que les deux tiers restants souhaiteraient la création dune réelle équipe pédagogique et la désignation dun coordinateur. Tous les intervenants pensent que les moments quils consacrent aux enfants sont adaptés à leur réceptivité. Durant les temps périscolaire et extrascolaire, la taille maximale du groupe denfants est de dix et la durée optimale de lactivité de cinquante minutes. Tous les intervenants considèrent quils sont en nombre suffisant. Ils affirment de façon unanime que les enfants se maintiennent dans une même activité durant une semaine alors que seuls quatre enfants restent fidèles à cette activité sur un trimestre. Les activités les plus prisées sont linformatique et les jeux de société. Dans leur grande majorité, les enfants, en sadonnant aux activités de leur choix, se montrent entreprenants et attentifs. Entre eux, sur neuf intervenants, cinq considèrent leurs échanges enrichissants dans le domaine pédagogique et quatre affirment entretenir de bons rapports sans réellement se connaître. Les élèves de CE et CM de lannée scolaire 1997-1998, font eux aussi lobjet dune consultation attentive. Selon eux, les journées scolaires ne leur pèsent pas particulièrement ! Les enfants apprécient de plus en plus de se rendre à lécole. Le choix de la pratique dune activité se détermine en fonction dun goût personnel et non de la personnalité de lanimateur. Les plus grands établissent un lien direct entre les activités de sensibilisation et le travail scolaire. A lunanimité, les enfants veulent rester dans leur école de Perrier, bien que nombre dentre eux naient pas mené toute leur scolarité dans la commune. Les enfants considèrent leur école comme différente des autres. Globalement, ils se déclarent assez satisfaits de lorganisation des rythmes mis en place. Ils parviennent à se repérer facilement dans la structuration temporelle qui leur est imposée et la multiplication des intervenants tant enseignants quanimateurs ne leur pose pas problème. Alors que le rajout horaire dactivités aurait pu être un facteur de fatigue pour lenfant et un frein au développement du projet, il nen fut rien. Les enfants participent aux activités en choisissant prioritairement linformatique ou la menuiserie et ensuite le sport. Lintérêt des élèves a été capté par la mise en place dun projet éducatif complémentaire à celui des enseignants. Par ailleurs, en septembre 1999, les élèves du début du cycle III, en classe de CE2 ont passé les évaluations nationales proposées en français et en mathématiques. Ces enfants ont connu, pendant trois années un rythme scolaire aménagé et il semble dun grand intérêt dobserver les résultats obtenus aux différents travaux proposés par le cahier de lévaluation nationale. Douze élèves en classe de CE2 à lécole de Perrier ont passé ces évaluations nationales et ont obtenu les pourcentages de réussites suivants
Le dernier résultat (74,2%) peut se présenter comme un élément déterminant en lien direct avec le rythme scolaire particulier que connaissent ces enfants. Cette performance sinterprèterait comme labsence réelle dappréhension face à lacte scriptural ce qui découle vraisemblablement de laisance acquise lors de fréquentes prises de paroles antérieures, facilitées par les travaux en ateliers. De même, la négation de tout découragement en fin de parcours évaluatif sexplique par une adaptation plutôt bonne aux rythmes biologiques de lenfant. En mathématiques, les compétences évaluées se répartissent selon quatre domaines qui obtiennent les résultats réussis ci-dessous :
Le pourcentage obtenu en géométrie est significatif et sexplique peut-être par les applications de sensibilisation aux mathématiques menées à lécole de Perrier. Globalement, ces réussites peuvent se justifier comme la conséquence des développements de la sensibilité, de la curiosité et de la créativité par le biais de pratiques artistiques et culturelles pour les élèves. De même les élèves inscrits en sixième à la rentrée de septembre 1999 ont fonctionné durant trois années, pendant tout le cycle III, selon laménagement du rythme scolaire mis en place à lécole de Perrier.
Lensemble des résultats affiche des pourcentages significatifs, soit correspondant au niveau moyen de la classe pour le français, soit supérieurs de 6% pour les mathématiques : les élèves issus de lécole primaire de Perrier présentent de bons résultats densemble à lévaluation nationale de la classe de sixième. Une genèse Les spécificités que présente lécole de Perrier trouve son origine en 1989, date à laquelle la mairie décide la création dune bibliothèque publique à disposition de la population locale. Grâce à laide du bibliobus et du prêt de la salle polyvalente municipale où saménage petit à petit une armoire de livres, les enfants de lécole sadonnent à des emprunts douvrages de lecture. Au terme de dix-huit mois de fonctionnement dans ces conditions, la mairie propose lutilisation dun ancien appartement de fonction ce qui appuie la volonté naissante de diversifier les activités proposées aux enfants de lécole. Du statut de bibliothèque, le local prêté prend "la dimension" dune médiathèque où il est possible davoir accès à des documents sonores et audiovisuels. Avec léquipement dun micro-ordinateur, se met en place une initiation informatique. De même, petit à petit se crée un fonds de récupération dont lusage servira à des activités de travaux manuels. De la sorte, dès 1991, durant le temps scolaire, les enfants sadonnent aux diverses occupations culturelles proposées par le Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier, fondé en 1991. Lénorme avantage du fonctionnement qui sétablit peu à peu réside dans la proximité des lieux : lécole et le Centre ont une cour commune et le stade se situe à une centaine de mètres de là. Léquipe éducative qui officie en 1991 à lécole de Perrier, affiche une entière approbation à légard des activités dispensées par les intervenants du centre. Cependant, afin dasseoir et de pérenniser les liens étroits qui se tissent entre lécole et lassociation, des subventions plus importantes simposent. Un rapprochement sopère alors avec le Ministère Jeunesse et Sports qui incite à la création de postes en ARVEJ ( Aménagement du Rythme et de la Vie des Enfants et des Jeunes ). Au terme de plusieurs discussions entre les représentants de lÉducation Nationale, le directeur " Jeunesse et Sports " et la municipalité, un aménagement spécifique, précurseur du rythme scolaire, sétablit à lécole de Perrier pour lannée scolaire 1995 - 1996. L"aventure" scolaire ci-avant résumée et alimentée de toutes les péripéties quelle implique, débutait alors à lécole de Perrier . La fiche didentité suivante en dresse les allants et caractéristiques actuels. Année scolaire 1999-2000 Des spécificités
Une équipe éducative Depuis la rentrée 1999, le nombre de classes de lécole de Perrier sélève à quatre, dans lesquelles interviennent respectivement quatre maîtres différents qui officient tous à temps complet (création dun emploi en septembre 1999) . En cas dabsence, les remplacements sont pris en charge par les "ziliens" ou "brigadiers". La direction des quatre classes de Perrier est assurée sans aucune décharge. La directrice de lécole souhaite se présenter au C.A.F.P.E.M.F, cette année ( accès au statut de " maître-formateur " ). Les moyens en personnel sont élargis par la présence dun aide-éducateur et dun ATSEM. Sept intervenants extérieurs rémunérés et trois bénévoles appartenant au personnel associatif du Centre de Loisirs Culturels et Sportifs, prennent en charge des activités sportives et culturelles.
Sur les soixante-dix-huit élèves quaccueille lécole de Perrier, sept prennent leur déjeuner au restaurant scolaire, soit 9 % des effectifs totaux.
Des locaux
Un matériel
Des finances
Les élèves La majorité des élèves pose un regard plus positif sur lécole qui ne se présente plus comme le creuset où se mêlent échecs et réussites mais se transfigure au point dêtre assimilée à un lieu douverture sociale, culturelle et cognitive adapté aux besoins de lélève, considéré dans sa dimension active denfant. Celui-ci acquiert petit à petit des notions de responsabilisation qui créent son autonomie, ses sens de ladaptabilité, de lesprit critique et de la socialisation. Le principe dégalité des chances sactive alors, dans la mesure où tous les élèves de lécole disposent de moyens semblables pour laisser éclore leur intelligence à travers la culture, les loisirs et les sports. Les adultes Les apprentissages acquis par le corps enseignant sont liés aux travaux de recherches de Madame Alliot, professeur dIUFM, chargée de mettre au point des tests dévaluation sur les biorythmes et leur opportunité dans le domaine de lappropriation des savoirs. La mémorisation et lattention des élèves font lobjet de mesures quantitatives et qualitatives, pour les niveaux allant du CP au CM2. Les actions pédagogiques et éducatives prennent en compte les biorythmes pour placer les phases dapprentissage aux moments les plus opportuns. Léquipe pédagogique juge avoir atteint une situation optimale dans les découpages chronologiques de la semaine et de la journée. Un retour à des horaires traditionnels serait vécu comme un réel constat déchec et se pose alors déjà linterrogation du cadre institutionnel qui sera accordé à laction après 2002. Les enseignantes avouent que ce nouvel aménagement de leurs temps de travail a généré une complète remise en question de leurs organisations usuelles, tant au niveau de leur vie professionnelle que de leur existence privée. Grâce à lA.R.S., tel quil sopère à Perrier, lécole souvre sur lextérieur et de nouveaux horizons. Quant aux familles, elles se sont forgé une représentation plus exacte des rôles de lécole et du métier denseignant en dépassant les souvenirs personnels quelles conservaient de leurs propres expériences délèves. Les parents ont aujourdhui une vision plus juste de lécole et mesurent combien elle a pu évoluer depuis lépoque où eux-mêmes remplissaient les salles de classe. Les effets observés par les auteurs Laménagement des rythmes scolaires ne peut prétendre se mettre en place sans un partenariat étroitement lié et des objectifs communs, préalablement fixés. De la sorte, lannée scolaire 1996-1997 a présenté un déroulement plutôt fastidieux par manque dimplication de léquipe éducative. Afin déviter des dysfonctionnements qui freinent la réalisation des visées à atteindre, il simpose de solliciter des personnels motivés, dynamiques et ingénieux, les enseignants restant à la fois maîtres duvre et douvrage dans des projets très partenariaux. Ces derniers favorisent et développent des échanges de réflexions entre léquipe des maîtres et la population locale, provoquant une dynamique rurale dans laquelle sinscrit aussi le réseau dintervenants sollicités. Les emplois ainsi créés renforcent le tissu économique existant et seule la garantie de leur continuité atteste de la qualité de limplication des personnels concernés. Dans une même optique, la journée scolaire de lélève nest pas assimilable à une juxtaposition de tranches horaires au cours desquelles on sadonne à différentes activités occupationnelles, mais se doit de constituer un tout massif, certes découpé en différents mouvements, dont lharmonie globale doit être rendue perceptible à lenfant. De la sorte, celui-ci édifie des points de repères nettement identifiables qui lautorisent à se positionner dans le vaste système éducatif où il a à trouver sa juste place dacteur principal. Laménagement des rythmes scolaires de lenfant inclut obligatoirement la prise en compte de ses occupations, en temps périscolaires et extrascolaires. Afin daplanir le terrain des dénivelés sociaux, lécole de Perrier offre toutes ses chances à lenfant pour le seconder dans le délicat cheminement qui le mènera jusquà son état de citoyen responsable, conscient de ses droits et devoirs. Cette expérience évaluée comme globalement positive conforte linstitution dans ses missions dinstruction mais aussi déducation. La dérive à contourner consiste à nettement différencier le temps scolaire du " temps hors scolaire ", tout en tissant un fil conducteur permanent entre ces deux blocs horaires, afin de guider lélève dans ce dédale où il saura découvrir la voie de la citoyenneté. Une suggestion finale serait de réorganiser les rythmes scolaires à une plus vaste échelle : dabord locale, en étendant cette expérience aux communes proches susceptibles de sintégrer, en qualité de nouveau partenaire, dans les fonctionnements existants ; et puis, pourquoi pas, nationale mais cela est une autre histoire. |