Et le temps s’apprivoisa…

Académie : Clermont-Ferrand

Département : Puy de Dôme

École : Des Gravières, Perrier

Rédacteur(s) : Josiane Morel

Sommaire

Les caractéristiques de l’action

Les emplois du temps

Le contexte

Les effets de l’action

Conclusion

 Le présent travail forme le dessein de décrire et d’étudier l’expérience innovante dont l’école de Perrier est l’objet. Dans le souhait commun de "favoriser" la réussite de tous les élèves, une équipe éducative en étroit partenariat avec les associations locales ( signature récente d’un Contrat Éducatif Local ) œuvre quotidiennement à adapter les rythmes biologiques de l’enfant à sa journée d’élève. Pour bien intégrer l’évolution de cette expérience, le lecteur trouvera une clé chronologique qui facilite l’accès à toutes les étapes rapportées. Parallèlement, une entrée thématique pointe les principes particuliers, propres à l’action dépeinte.

Les caractéristiques de l’action

Un Titre

Le sujet précis que se propose d’explorer cette monographie s’intitule " L’aménagement des rythmes scolaires dans la commune de Perrier " . Ce titre expose sous forme nominative et déclarative ce en quoi consiste l’action spécifique menée au sein du milieu scolaire perrierois et affirme en cela tout le cheminement réflexif qui la sous-tend.

Une démarche

En effet, l’aménagement des rythmes scolaires impose une restructuration du temps passé à l’école dans l’objectif de l’adapter, du mieux possible, au rythme biologique de l’enfant. Une telle démarche s’inscrit dans la quête préalable et rigoureuse de tous les éléments " conclusifs " auxquels ont abouti les travaux de recherches et d’analyse de Georges Fotinos et François Testu ou Pierre Crepon, Pascale Homeyer, Gabriel Racle Marc Zanoni et Guy Vermeil. Fort de ces savoirs d’ordres psychologique, médical et expérimental, l’aménagement des rythmes scolaires se propose par la transformation de la distribution temporelle " traditionnelle " en milieu scolaire, d’exploiter dans des conditions plus appropriées la réceptivité des élèves.

Une origine

Une telle approche n’a pu trouver son origine que par l’observation et l’implication entière des instituteurs de l’école et l’appui d’un psychologue scolaire en retraite. Quotidiennement confrontés à l’univers des écoles et sensibilisés par les résultats de recherches menées sur les rythmes biologiques des enfants, les différents membres de cette équipe pédagogique ont émis le souhait de transformer leur école en site pilote. La communication de cette volonté a été transmise par le biais d’une information générale à l’attention des différentes parties concernées par l’action : les parents d’élèves, la municipalité, le Centre de Loisirs Culturels et Sportifs ( créé en 1991 ) , une délégation " Jeunesse et Sports ". Il est à souligner, que l’aménagement des rythmes scolaires fut aussi l’une des préoccupations prioritaires du Ministre de la Jeunesse et des Sports, en place en août 1995, Monsieur Guy Drut. Par un courrier explicite adressé aux Préfets de Régions et aux Directions Régionales et Départementales de la Jeunesse et des Sports, M. Guy Drut a alors exprimé son désir de mener des expériences innovantes d’aménagement des rythmes scolaires facilitant la pratique d’activités sportives, culturelles et artistiques, lors de créneaux horaires judicieusement choisis. Ainsi soutenus et encouragés par leurs convictions personnelles, les instituteurs ont convié les nombreux partenaires de leur projet à une réunion générale, au cours de laquelle ont été exposés les objectifs de l’innovation, son déroulement et ses modalités d’application. Les premières réactions sont empreintes d’une réelle inquiétude mais la majorité des participants accepte de relever ce défi, dont l’objet principal reste dans l’intérêt de l’enfant.

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Une durée

De la sorte, l’aménagement du rythme scolaire se met progressivement en place dès 1995. Il engendre des modifications sur le déroulement chronologique de la semaine et de la journée voire de l’année scolaire. L’école de Perrier a donc bénéficié pour une période triennale s’étalant de 1996 à 1999, du titre de SITE PILOTE ( Jeunesse et Sports ) pour l’aménagement des rythmes scolaires. Depuis la rentrée 1999, elle poursuit son expérience de réorganisation horaire dans le cadre d’un CONTRAT ÉDUCATIF LOCAL dont la mise en place a été impulsée par la CHARTE, " Bâtir l’école du XXIème siècle ", pour une nouvelle durée de trois années.

Une mise en œuvre

À l’origine, soit durant l’année scolaire 1995-1996, les emplois du temps scolaire ont été aménagés par les enseignantes de Perrier de façon à regrouper les apprentissages en français et en mathématiques le matin et à consacrer les après-midi aux activités culturelles, artistiques, sportives… en appliquant les horaires journaliers en usage à l’école.

EMPLOI DU TEMPS 1995 - 1996 :

Horaire Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi
9h/12h Fr – Mtq* Fr - Mtq   Fr - Mtq Fr - Mtq Fr - Mtq
13h30/16h30 A.c.a.* – EPS* A.c.a. - EPS   A.c.a. -EPS A.c.a. -EPS  

*Fr –Mtq : Français et mathématiques

*A.c.a. – EPS : Activités culturelles et artistiques ; éducation physique et sportive.

L’horaire hebdomadaire s’élève de la sorte à vingt-six heures pour les enfants et vingt-sept heures pour les enseignants dont une heure de concertation. Pendant les heures scolaires, les interventions extérieures conjointement menées avec les enseignantes portent sur l’éducation physique et sportive, les arts plastiques, la musique et l’initiation à l’informatique grâce au matériel du Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier. À noter que cette première approche de l’aménagement du temps scolaire marque le point de départ d’une véritable restructuration temporelle dont la réalisation se concrétise et se formalise réellement à partir de la rentrée scolaire 1996, première année en Site Pilote.

EMPLOI DU TEMPS 1996 - 1997 :

Horaire Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi
8h 30 / 12h Sq* 1 Sq 1 10h Sq 5 Sq 1 Sq 1 Sq 1
13h / 14 h Sq 2 Sq 2   Sq 2 Sq 2  
14h / 16h Sq 3 Sq 3 Sq 5 Sq 3 Sq 3  
16h / 16h 30 Sq 4 Sq 4 Sq 5 17h Sq 4 Sq 4  
16h 30 / 18h Sq 5 Sq 5   Sq 5 Sq 5  

*Sq : Séquence

La proposition est alors lancée de réorganiser la semaine selon cinq séquences nettement différenciées.

La première séquence concerne les apprentissages fondamentaux collectifs, dispensés le matin.

La seconde séquence couvre l’initiation à des activités ( gratuites) de loisirs culturels et sportifs ( des enfants demandeurs) encadrées par des intervenants associatifs rémunérés. Après deux semaines d’essais aux différentes activités proposées, les enfants choisissent de s’inscrire aux activités retenues pour la durée d’un trimestre. Ce fonctionnement aiguise la perspicacité de l’enfant dont l’appréciation est sollicitée pour prendre position et engagement.

La troisième séquence met en place des travaux obligatoires, " actifs ", dirigés et individuels ou en " petits groupes " au sein d’ateliers animés par les intervenants extérieurs et les enseignantes.

La quatrième séquence se destine à des travaux écrits de consolidation ou de soutien particulier aux enfants en difficultés. Ces tâches s’effectuent sous la responsabilité des enseignantes (appui éventuel derépétiteurs ).

La cinquième séquence permet la participation à diverses activités sportives et culturelles proposées par le Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier moyennant une participation financière des familles dont les enfants sont intéressés ( adhésion annuelle à l’association - individuelle ou familiale - de quarante à soixante francs ; vingt francs par activité par enfant et par mois ) .Ce découpage hebdomadaire en cinq séquences horaires affecte quinze heures trente aux apprentissages fondamentaux, cinq heures aux activités dirigées et obligatoires (initiation à l’informatique, expérimentation scientifique, éveil musical, expression plastique, initiation à deux sports différents, maquettes, couture, théâtre...) et deux heures à l’éducation physique et sportive, deux heures aux approfondissements du travail scolaire et une heure trente aux récréations, ce qui représente un volume hebdomadaire de vingt-six heures par enfant. Pour les enseignantes la semaine compte vingt-et-une heures de " classe ", six heures d’animation d’ateliers et une heure de concertation. L’aménagement du temps scolaire prend une orientation quelque peu renouvelée dès la rentrée scolaire 1997-1998, seconde année pilote.

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EMPLOI DU TEMPS 1997 - 1998 :

Horaire Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi
8h 30 / 12h TS* TS   TS TS TS
13h 20 / 15h 10 TPS JS* TPS JS 14h TPS 14h TS TPS JS 14h 30 TPS
15h 10 / 16h30 TS TS TPS TS TS TPS
16h 30 / 18h TPS TPS TPS TPS TPS TPS

*TS : temps scolaire

*TPS : temps périscolaire organisé par le centre de loisirs

*TPS JS: temps périscolaire sous la responsabilité d’animateurs agréés Jeunesse et Sports.

Le calendrier annuel de répartition des vacances devient celui des écoles qui fonctionnent quatre jours par semaine. Les matinées des lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi consacrent au total dix-sept heures trente de temps scolaire à des activités sous l’exclusive responsabilité des enseignantes. En résumé, la semaine des enfants comptabilise vingt quatre heures réservées au temps scolaire de l’Éducation Nationale, et cinq heures trente d’activités, effectuées en temps périscolaire sous la responsabilité ministérielle de Jeunesse et Sports.

Dès la rentrée scolaire 1998-1999, l’organisation hebdomadaire vise encore à améliorer son adéquation avec les rythmes biologiques de l’enfant.

EMPLOI DU TEMPS 1998 - 1999 :

Horaire Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi
8h 30 / 12h TS* TS   TS TS TS
13h 30/ 15h 20 TPS* TPS   TPS TPS  
15h 20 / 16h 40 TS + JS* TS + JS* 14h TPS 14h 10 TS TS + JS*  
16h 40 / 18h TPS TPS TPS TPS TPS  

*TS : temps scolaire

*TPS : temps périscolaire organisé par le centre de loisirs

*TS + JS : Temps scolaire sous la responsabilité des enseignantes et d’animateurs Jeunesse et Sports.

Les matinées sont occupées par des travaux scolaires sous la responsabilité des enseignantes. Le temps scolaire dispensé aux élèves compte au total vingt-quatre heures hebdomadaires. Les après-midi sont en partie animés par des intervenants extérieurs selon la mise en place d’ateliers à pôles culturel, sportif et artistique, soit une somme de cinq heures trente hebdomadaires en temps périscolaire. L’organisation annuelle des rythmes scolaires se calque sur la pratique de la semaine des quatre jours.

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Depuis septembre 1999, l’école de Perrier a choisi d’abandonner le calendrier annuel propre à la semaine des quatre jours.

EMPLOI DU TEMPS 1999 - 2000 :

Horaire Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi
8h 30 / 12h TS* TS   TS TS TS
13h 30/ 14h 20 TPS* TPS   TPS 14h 10 TPS 15h 20  
14h 20 / 16h 40 TS + IE* TS + IE 14h TPS TS TS+IE  
16h 40 / 18h TPS TPS TPS TPS TPS  

*TS : Temps scolaire *TPS : Temps périscolaire organisé par le centre de loisirs

*TS + IE : Temps scolaire sous la responsabilité des enseignantes et d’intervenants extérieurs.

Actuellement, elle conserve les matinées pour des travaux purement scolaires de même que certaines plages des après-midi. On compte alors vingt-six heures hebdomadaires en temps scolaire  Les ateliers sont animés par des intervenants extérieurs, ce qui représente une somme de trois heures trente en temps périscolaire.

Ces modalités de mises en œuvre temporelles marquent une volonté de plus en plus nette de prendre en compte l’élève en tant qu’enfant et de mettre en place une continuité entre activités scolaires et périscolaires. Effectivement l’année scolaire de lancement de l’expérience (1995-1996) indique une imbrication complète du temps périscolaire dans le temps scolaire avec l’animation conjointe des enseignantes et des intervenants extérieurs tous les après-midi. Ce n’est qu’à partir de l’année 1997-1998 qu’une nouvelle distinction entre temps scolaire et temps périscolaire prend forme puisqu’il s’avère alors possible de mesurer vingt-quatre heures scolaires et cinq heures trente périscolaires. La situation actuelle ( 1999 ) réserve vingt-six heures au temps scolaire et trois heures trente au temps périscolaire, ce qui s’explique par deux facteurs : pour l’un, la mise en place d’un CONTRAT ÉDUCATIF LOCAL dont l’une des finalités est de repositionner l’institution et les programmes comme clé de voûte du temps et de son aménagement pour l’enfant ; pour l’autre, le souhait parental de libérer certaines matinées du samedi.

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Des accompagnements

Le C. E. L. nécessite divers accompagnements afin d’atteindre l’efficacité qui se veut être sienne. Outre l’Éducation Nationale, ce sont la commune de Perrier, son Centre de Loisirs Culturels et Sportifs ainsi que Jeunesse et Sports, très favorables à une révision de l’organisation chronologique de la semaine de l’enfant qui soutiennent, chacun dans son rôle, l’action d’aménagement du rythme scolaire en fournissant des locaux, des matériels et en rémunérant des intervenants extérieurs impliqués à part entière dans le projet.

Un niveau scolaire

Dès son lancement, en 1995-1996, seuls les cycles II et III sont concernés. Aujourd’hui (1999), et cela depuis la rentrée 1997, la section enfantine participe aussi à cette réorganisation du temps scolaire. Jusqu’à la Moyenne Section, les élèves bénéficient d’un accueil échelonné ( 8h 30 – 9h) afin de respecter le temps de sommeil des plus petits. L’âge des enfants varie de deux à onze ans, ce qui couvre les trois cycles de l’école.

Des adultes

Afin d’optimiser les répercussions et la démarche elle-même de cet aménagement temporel, différentes catégories d’adultes sont impliquées : leur caractéristique première se forme autour d’une motivation commune d’impulser une évolution positive de la gestion des rythmes scolaires. Les enseignantes acceptent la modification et donc le nouveau planning hebdomadaire. Les intervenants extérieurs du Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier travaillent en début d’après-midi pour animer les ateliers périscolaires de l’école de Perrier. Les parents s’engagent à accepter que leurs enfants participent activement au temps périscolaire et à se joindre aux différentes rencontres auxquelles sont conviés tous les partenaires de l’action. La garantie de l’efficacité de l’aménagement des rythmes scolaires passe par la concertation régulière de toutes les parties mais aussi par l’éclosion de projets communs menés à des dates clés du calendrier scolaire : ainsi de thèmes fédérateurs développés autour de la semaine du goût, de la fête d’Halloween, de la veillée de Noël, du carnaval et de la kermesse de fin d’année. Depuis septembre 1999, la décision commune a été prise de créer un conte musical, au sein duquel tous les partenaires trouveront un rôle actif à tenir.

Une régulation

Pour formaliser et entretenir le fonctionnement de ce travail d’équipe, différentes structures de régulation ont été prévues puis rendues effectives. Un comité de pilotage a été mis sur pied dans le but d’animer des réunions publiques d’informations générales et particulières et pour créer une réelle synergie de labeur et de concertation. L’ensemble des partenaires a dressé un calendrier de rencontres pour optimiser le fonctionnement de réaménagement du rythme scolaire. Lors de ces entrevues, les membres du comité de pilotage constitué du directeur du centre culturel, des animateurs, des enseignants, des délégués des parents d’élèves, de l’Inspecteur de l’Éducation Nationale, des représentants de Jeunesse et Sports, ont rédigé un questionnaire destiné aux familles afin de mesurer l’indice de satisfaction engendré par les nouveaux principes temporels introduits à l’école. Les réponses ont donné lieu à des synthèses qui soulignent dans quelle mesure les parents se convainquent petit à petit que l’école de Perrier et ses nouveaux rythmes scolaires produisent la progression et la motivation de leurs enfants. Dans le cadre du Contrat Éducatif Local, les rôles et les fonctions du groupe de pilotage local sont de dresser un bilan de départ, suivi d’une analyse permettant de définir des orientations pour une durée triennale. Parallèlement, le comité de pilotage local établit une échelle d’étapes dans le contexte du projet annuel fixé par le C.E.L.. Un groupe de pilotage départemental a pour vocation de rédiger et de signer les contrats en étudiant le projet mis en place, pour l’année scolaire.

Des réunions

La première réunion portant sur l’installation du Contrat Éducatif Local s’est déroulée le 25 mars 1999. La seconde rencontre a eu lieu le 4 mai 1999. Le coordinateur du C.E.L., secrétaire de séance établit le compte rendu de chaque réunion et le diffuse à l’ensemble des participants. Ainsi, il est possible de dénombrer environ trois à quatre réunions annuelles au cours desquelles s’établissent un état des lieux sur le fonctionnement de l’aménagement du rythme de vie des enfants, un examen des travaux d’évaluation et les projets de suite à accorder à la démarche en cours. Entre professionnels de l’Éducation Nationale, l’heure hebdomadaire de concertation fixe les objectifs pédagogiques à atteindre, pointe les difficultés des élèves qui nécessitent une attention particulière et apporte une réponse aux besoins repérés. Les conseils d’école et les réunions du comité de pilotage renseignent les parents sur les directions adoptées et l’évolution de l’action menée. Les enfants, centre même de l’intérêt à accorder au rythme temporel réaménagé, font l’objet d’une participation active au projet. Leurs remarques et suggestions sur des points essentiels à leur cause sont prises en compte pour l’amélioration du fonctionnement général de l’action ( fatigue, intérêt pour l’informatique… ) .

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Une évolution

La caractéristique évidente de l’aménagement des rythmes scolaires de l’école de Perrier prend toute sa dimension dans son aspect évolutif. En effet, l’objectif de départ situé dans le cadre d’un Site Pilote a été guidé par le souci permanent d’adapter les découpages chronologiques quotidiens et hebdomadaires aux besoins de l’enfant et à ses possibilités physiques, psychologiques et intellectuelles. Ainsi dès 1996-1997 le réaménagement du temps scolaire rend possible l’insertion d’une large variété d’activités culturelles et sportives en complément de l’enseignement proprement dit . Aujourd’hui, dans le cadre du C.E.L. mis en place, l’école, les associations, la municipalité et les parents d’élèves œuvrent en un étroit partenariat, actif, du reste, dès la création du Site Pilote, ce qui favorise un bon travail de réflexion facilitant l’intégration dans le nouveau mode de fonctionnement. Les vingt-six heures hebdomadaires d’enseignement et les trois heures trente hebdomadaires d’ateliers sportifs, culturels ou artistiques se déroulent selon une pédagogie de projets avec l’utilisation des technologies nouvelles et le développement des relations inter-générations par les contacts établis avec le club du troisième âge. Le partenariat fixé avec l’association du Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier donne lieu à l’organisation d’un vaste échantillon d’activités culturelles et sportives et participe activement à l’aménagement des rythmes scolaires par la pratique gratuite des activités proposées en temps périscolaire, du début d’après-midi. De la sorte, l’école de Perrier, par la mise en oeuvre du C.E.L, poursuit l’application de son projet éducatif initial en recherchant le meilleur équilibre entre le temps scolaire sous la responsabilité de l’Éducation Nationale, les temps périscolaire et extrascolaire sous la responsabilité d’intervenants extérieurs.

Des évaluations

Dès les débuts de l’action, dans le contexte du Site Pilote, une évaluation a été prévue au terme de chaque année scolaire. Durant la période de 1996 à 1999, trois synthèses sont rédigées, rendant compte de la consultation des familles de Perrier. Par voie de questionnaires les parents sont sollicités afin d’émettre leurs avis et remarques sur le nouvel aménagement du temps scolaire.

AVIS 1996 - 1997 1997 - 1998 1998 - 1999
Très favorable 17% 24% 41%
Plutôt favorable 40% 43% 34%
Peu favorable 17% 15% 15%
En désaccord 24% 15% 06%
Sans réponse 02% 03% 04%

Ces derniers estiment que les organisations quotidiennes et hebdomadaires paraissent équilibrées et que les temps consacrés tant aux devoirs qu’à l’oisiveté des enfants semblent suffisants. 59 % des familles constatent l’accroissement de la motivation pour l’école  : les enfants s’y rendent sans difficulté et apprécient vivement de pratiquer des disciplines fondamentales comme le français et les mathématiques. 57 % des parents d’élèves se montrent favorables aux modifications liées au réaménagement du temps scolaire parce qu’ils notent un meilleur respect du rythme de l’enfant et une véritable ouverture sur le monde extérieur. De même ils estiment primordiales une coordination suivie de tous les acteurs éducatifs et une émulation permanente de l’équipe pédagogique. Les parents reconnaissent progressivement l’investissement des enseignantes et des partenaires. Après une première année ( 1996 – 1997) chaotique de mise en place puis une réorganisation l’année suivante (1997 – 1998 ) , les familles sont favorables à 77 % au nouveau fonctionnement de l’école

En 1996-1997, les interrogations portant sur les activités en ateliers présentent des éléments de réponse fort variables. Le sport remporte un franc succès auprès des enfants qui évoquent fréquemment leurs pratiques dans le milieu familial. Les réponses présentent une palette de variabilité en liaison directe avec l’âge et le sexe des enfants. 29 % émettent le souhait de pratiquer régulièrement un sport découvert en atelier. 50% des enfants ont à leur disposition, au sein du cadre familial, un ordinateur dont l’utilisation s’oriente essentiellement dans des domaines d’ordre ludique. L’activité informatique plaît largement aux enfants qui en parlent beaucoup à la maison et souhaiteraient disposer d’un poste informatique de façon plus fréquente, tant à l’école que dans leur foyer. Les activités scientifiques aiguisent la curiosité des plus petits toujours en quête de nouvelles informations dans ce domaine. Dans l’ensemble, la tonalité des réponses s’avère plutôt favorable aux pratiques de l’école.

Durant l’année scolaire 1996 - 1997, tous les intervenants sollicités pour participer à l’évaluation de leurs activités ont répondu au questionnaire fourni. Durant le temps scolaire, sur neuf intervenants, deux appliquent les instructions de l’enseignante et sept apportent des connaissances et savoir-faire aux enfants, les " ouvrant " ainsi sur d’autres activités. Durant les temps périscolaire et extrascolaire, les intervenants sensibilisent l’enfant à une activité particulière. Sur les six intervenants qui mènent à bien leur projet éducatif, deux estiment qu’il est nécessaire d’accroître la concertation avec les institutrices. Un tiers des intervenants pense être intégré à l’équipe pédagogique alors que les deux tiers restants souhaiteraient la création d’une réelle équipe pédagogique et la désignation d’un coordinateur. Tous les intervenants pensent que les moments qu’ils consacrent aux enfants sont adaptés à leur réceptivité. Durant les temps périscolaire et extrascolaire, la taille maximale du groupe d’enfants est de dix et la durée optimale de l’activité de cinquante minutes. Tous les intervenants considèrent qu’ils sont en nombre suffisant. Ils affirment de façon unanime que les enfants se maintiennent dans une même activité durant une semaine alors que seuls quatre enfants restent fidèles à cette activité sur un trimestre. Les activités les plus prisées sont l’informatique et les jeux de société. Dans leur grande majorité, les enfants, en s’adonnant aux activités de leur choix, se montrent entreprenants et attentifs. Entre eux, sur neuf intervenants, cinq considèrent leurs échanges enrichissants dans le domaine pédagogique et quatre affirment entretenir de bons rapports sans réellement se connaître.

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Les élèves de CE et CM de l’année scolaire 1997-1998, font eux aussi l’objet d’une consultation attentive. Selon eux, les journées scolaires ne leur pèsent pas particulièrement ! Les enfants apprécient de plus en plus de se rendre à l’école. Le choix de la pratique d’une activité se détermine en fonction d’un goût personnel et non de la personnalité de l’animateur. Les plus grands établissent un lien direct entre les activités de sensibilisation et le travail scolaire. A l’unanimité, les enfants veulent rester dans leur école de Perrier, bien que nombre d’entre eux n’aient pas mené toute leur scolarité dans la commune. Les enfants considèrent leur école comme différente des autres. Globalement, ils se déclarent assez satisfaits de l’organisation des rythmes mis en place. Ils parviennent à se repérer facilement dans la structuration temporelle qui leur est imposée et la multiplication des intervenants tant enseignants qu’animateurs ne leur pose pas problème. Alors que le rajout horaire d’activités aurait pu être un facteur de fatigue pour l’enfant et un frein au développement du projet, il n’en fut rien. Les enfants participent aux activités en choisissant prioritairement l’informatique ou la menuiserie et ensuite le sport. L’intérêt des élèves a été capté par la mise en place d’un projet éducatif complémentaire à celui des enseignants.

Par ailleurs, en septembre 1999, les élèves du début du cycle III, en classe de CE2 ont passé les évaluations nationales proposées en français et en mathématiques. Ces enfants ont connu, pendant trois années un rythme scolaire aménagé et il semble d’un grand intérêt d’observer les résultats obtenus aux différents travaux proposés par le cahier de l’évaluation nationale. Douze élèves en classe de CE2 à l’école de Perrier ont passé ces évaluations nationales et ont obtenu les pourcentages de réussites suivants

FRANÇAIS RÉSULTATS
COMPRÉHENSION 62.2%
CONNAISSANCE DU CODE 61.9%
PRODUCTION D’ÉCRITS 74.2%

Le dernier résultat (74,2%) peut se présenter comme un élément déterminant en lien direct avec le rythme scolaire particulier que connaissent ces enfants. Cette performance s’interprèterait comme l’absence réelle d’appréhension face à l’acte scriptural ce qui découle vraisemblablement de l’aisance acquise lors de fréquentes prises de paroles antérieures, facilitées par les travaux en ateliers. De même, la négation de tout découragement en fin de parcours évaluatif s’explique par une adaptation plutôt bonne aux rythmes biologiques de l’enfant.

En mathématiques, les compétences évaluées se répartissent selon quatre domaines qui obtiennent les résultats réussis ci-dessous :

MATHÉMATIQUES RÉSULTATS
GÉOMÉTRIE 73.5%
MESURES 58.7%
TRAVAUX NUMÉRIQUES 56.8%
PROBLÈMES À DONNÉES NUMÉRIQUES 56.5%

Le pourcentage obtenu en géométrie est significatif et s’explique peut-être par les applications de sensibilisation aux mathématiques menées à l’école de Perrier.

Globalement, ces réussites peuvent se justifier comme la conséquence des développements de la sensibilité, de la curiosité et de la créativité par le biais de pratiques artistiques et culturelles pour les élèves.

De même les élèves inscrits en sixième à la rentrée de septembre 1999 ont fonctionné durant trois années, pendant tout le cycle III, selon l’aménagement du rythme scolaire mis en place à l’école de Perrier.

DISCIPLINES ÉLÈVES DE PERRIER CLASSE
FRANÇAIS 64.45% 65%
MATHÉMATIQUES 70.13% 64%

L’ensemble des résultats affiche des pourcentages significatifs, soit correspondant au niveau moyen de la classe pour le français, soit supérieurs de 6% pour les mathématiques : les élèves issus de l’école primaire de Perrier présentent de bons résultats d’ensemble à l’évaluation nationale de la classe de sixième.

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Le contexte

Une genèse

Les spécificités que présente l’école de Perrier trouve son origine en 1989, date à laquelle la mairie décide la création d’une bibliothèque publique à disposition de la population locale. Grâce à l’aide du bibliobus et du prêt de la salle polyvalente municipale où s’aménage petit à petit une armoire de livres, les enfants de l’école s’adonnent à des emprunts d’ouvrages de lecture. Au terme de dix-huit mois de fonctionnement dans ces conditions, la mairie propose l’utilisation d’un ancien appartement de fonction ce qui appuie la volonté naissante de diversifier les activités proposées aux enfants de l’école. Du statut de bibliothèque, le local prêté prend "la dimension" d’une médiathèque où il est possible d’avoir accès à des documents sonores et audiovisuels. Avec l’équipement d’un micro-ordinateur, se met en place une initiation informatique. De même, petit à petit se crée un fonds de récupération dont l’usage servira à des activités de travaux manuels. De la sorte, dès 1991, durant le temps scolaire, les enfants s’adonnent aux diverses occupations culturelles proposées par le Centre de Loisirs Culturels et Sportifs de Perrier, fondé en 1991. L’énorme avantage du fonctionnement qui s’établit peu à peu réside dans la proximité des lieux : l’école et le Centre ont une cour commune et le stade se situe à une centaine de mètres de là. L’équipe éducative qui officie en 1991 à l’école de Perrier, affiche une entière approbation à l’égard des activités dispensées par les intervenants du centre. Cependant, afin d’asseoir et de pérenniser les liens étroits qui se tissent entre l’école et l’association, des subventions plus importantes s’imposent. Un rapprochement s’opère alors avec le Ministère Jeunesse et Sports qui incite à la création de postes en ARVEJ ( Aménagement du Rythme et de la Vie des Enfants et des Jeunes ). Au terme de plusieurs discussions entre les représentants de l’Éducation Nationale, le directeur " Jeunesse et Sports " et la municipalité, un aménagement spécifique, précurseur du rythme scolaire, s’établit à l’école de Perrier pour l’année scolaire 1995 - 1996. L’"aventure" scolaire ci-avant résumée et alimentée de toutes les péripéties qu’elle implique, débutait alors à l’école de Perrier . La fiche d’identité suivante en dresse les allants et caractéristiques actuels.

Année scolaire 1999-2000

Des spécificités

Fiche d’identité de l’école :

Numéro d’identification 2631693Y
Nom et adresse

École Publique

Rue des Gravières

63500 Perrier

Téléphone 0473551215
Télécopie 0473559123
Adresse électronique Perrier.enfants@infonie.fr
Nom de l’enseignant à contacter Florence Dubessy
Primaire OUI
École publique OUI
Nom et coordonnées de l’Inspecteur de l’Éducation Nationale de la circonscription

M. Gilbert Cambe

2, Chemin de Verrières B.P. 7

63501 Issoire cedex

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Une équipe éducative

Depuis la rentrée 1999, le nombre de classes de l’école de Perrier s’élève à quatre, dans lesquelles interviennent respectivement quatre maîtres différents qui officient tous à temps complet (création d’un emploi en septembre 1999) . En cas d’absence, les remplacements sont pris en charge par les "ziliens" ou "brigadiers". La direction des quatre classes de Perrier est assurée sans aucune décharge. La directrice de l’école souhaite se présenter au C.A.F.P.E.M.F, cette année ( accès au statut de " maître-formateur " ). Les moyens en personnel sont élargis par la présence d’un aide-éducateur et d’un ATSEM. Sept intervenants extérieurs rémunérés et trois bénévoles appartenant au personnel associatif du Centre de Loisirs Culturels et Sportifs, prennent en charge des activités sportives et culturelles.

Répartition par niveaux, classes et cycles :

TPS-PS MS GS CP CE1 CE2 CM1 CM2 TOT. Clas. Cycle
16 8 9 11 12 12 5 5 78 TOT.  
16 8             24 Cl.1 I 24
    9 11         20 Cl.2 II 32
        12 12     24 Cl.3 III 32
            5 5 10 Cl.4  

Répartition par niveaux, âges et sexes :

nais. âge sexe PS MS GS CP CE1 CE2 CM1 CM2 TOT
1997 2 ans G 1               1
    F 8               8
1996 3 ans G 2               2
    F 5               5
1995 4 ans G   3             3
F 5 5
1994 5 ans G     5           5
    F     4           4
1993 6 ans G       6         6
    F       5         5
1992 7 ans G         3 1     4
    F         9       9
1991 8 ans G           4     4
    F           4 1   5
1990 9 ans G           2 2   4
    F           1 2   3
1989 10 ans. G               2 2
    F               1 1
1988 11 ans G                  
    F               2 2
TOT     16 8 9 11 12 12 5 5 78

Sur les soixante-dix-huit élèves qu’accueille l’école de Perrier, sept prennent leur déjeuner au restaurant scolaire, soit 9 % des effectifs totaux.

Enquête sociale :

Catégorie Socio-professionnelle du chef de famille Nombre Pourcentage
1 Agriculteurs, exploitants 02 02,56 %
2 Artisans, commerçants et chef d’entreprise 17 21,79 %
3 Cadres et professions intellectuelles supérieures 08 10,26 %
4 Professions intermédiaires 13 16,67 %
5 Employés 09 11,54 %
6 Ouvriers 18 23,08 %
7 Retraités 00 00,00 %
8 Autres personnes sans activité professionnelle 02 02,56 %
Activité non précisée 09 11,54 %
Enfants issus de familles monoparentales 11 14,10 %

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Des locaux

Les locaux et équipements utilisables par l’équipe pédagogique :

  Nombre
Salles d’enseignement 4
Locaux spécialisés : salle polyvalente ( commune ) 1
BCD : remplacée par la médiathèque du C.L.C.S.* 1
Salle informatique du C.L.C.S.* 1
Salle de musique et d’arts plastiques du C.L.C.S.* 1
Salle polyvalente ; salle de réunion jouxtante. 1

Gestion des locaux :

 

Implantation de la BCD

 

Salle BCD transformée en

salle de classe

pour 1999-2000

Implantation du matériel informatique

 

Dans une salle

à l’étage du C.L.C.S.*

en position centrale et dans les classes

Aménagement de la cour d’école

- aires de jeux sportifs

- structures ludiques

À proximité

de l’école

Un matériel

Les moyens matériels :

  Nature des appareils Nombre Mode de gestion du matériel de l’école

Audio visuel

 

Ordinateur

Multimédia

Internet

Matériel expérimental

EPS

Arts plastiques

Musique

Autre

Poste TV

Magnétoscope

PC

Lecteurs CD

Via infonie

Matériel de base

Skis -ballons -tir à l’arc

Matériel de base

Matériel de base

Cuisine

2

1

12

3

1

Gestion collective

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Des finances

Les moyens financiers :

Le budget 1998 - 1999

Crédits scolaires de fonctionnement versés par la commune :

- Dotation globale

- Dotation par élève

Crédits scolaires d’investissement

Dotation exceptionnelle

Coopérative scolaire

Autres dotations (Contrat, ville, FAS,...)

 

9 000 F soit

115 F par élève

Oui

Non

Oui

ARVEJ (Jeunesse et Sports)

 

Mode d’utilisation des crédits au sein de l’école :

Choix collectifs de l’équipe

pour1998-99 et 1999-00.

Les effets de l’action

Les élèves

La majorité des élèves pose un regard plus positif sur l’école qui ne se présente plus comme le creuset où se mêlent échecs et réussites mais se transfigure au point d’être assimilée à un lieu d’ouverture sociale, culturelle et cognitive adapté aux besoins de l’élève, considéré dans sa dimension active d’enfant. Celui-ci acquiert petit à petit des notions de responsabilisation qui créent son autonomie, ses sens de l’adaptabilité, de l’esprit critique et de la socialisation. Le principe d’égalité des chances s’active alors, dans la mesure où tous les élèves de l’école disposent de moyens semblables pour laisser éclore leur intelligence à travers la culture, les loisirs et les sports.

Les adultes

Les apprentissages acquis par le corps enseignant sont liés aux travaux de recherches de Madame Alliot, professeur d’IUFM, chargée de mettre au point des tests d’évaluation sur les biorythmes et leur opportunité dans le domaine de l’appropriation des savoirs. La mémorisation et l’attention des élèves font l’objet de mesures quantitatives et qualitatives, pour les niveaux allant du CP au CM2.

Les actions pédagogiques et éducatives prennent en compte les biorythmes pour placer les phases d’apprentissage aux moments les plus opportuns. L’équipe pédagogique juge avoir atteint une situation optimale dans les découpages chronologiques de la semaine et de la journée. Un retour à des horaires traditionnels serait vécu comme un réel constat d’échec et se pose alors déjà l’interrogation du cadre institutionnel qui sera accordé à l’action après 2002. Les enseignantes avouent que ce nouvel aménagement de leurs temps de travail a généré une complète remise en question de leurs organisations usuelles, tant au niveau de leur vie professionnelle que de leur existence privée. Grâce à l’A.R.S., tel qu’il s’opère à Perrier, l’école s’ouvre sur l’extérieur et de nouveaux horizons.

Quant aux familles, elles se sont forgé une représentation plus exacte des rôles de l’école et du métier d’enseignant en dépassant les souvenirs personnels qu’elles conservaient de leurs propres expériences d’élèves. Les parents ont aujourd’hui une vision plus juste de l’école et mesurent combien elle a pu évoluer depuis l’époque où eux-mêmes remplissaient les salles de classe.

Les effets observés par les auteurs

L’aménagement des rythmes scolaires ne peut prétendre se mettre en place sans un partenariat étroitement lié et des objectifs communs, préalablement fixés. De la sorte, l’année scolaire 1996-1997 a présenté un déroulement plutôt fastidieux par manque d’implication de l’équipe éducative.

Afin d’éviter des dysfonctionnements qui freinent la réalisation des visées à atteindre, il s’impose de solliciter des personnels motivés, dynamiques et ingénieux, les enseignants restant à la fois maîtres d’œuvre et d’ouvrage dans des projets très partenariaux. Ces derniers favorisent et développent des échanges de réflexions entre l’équipe des maîtres et la population locale, provoquant une dynamique rurale dans laquelle s’inscrit aussi le réseau d’intervenants sollicités. Les emplois ainsi créés renforcent le tissu économique existant et seule la garantie de leur continuité atteste de la qualité de l’implication des personnels concernés. Dans une même optique, la journée scolaire de l’élève n’est pas assimilable à une juxtaposition de tranches horaires au cours desquelles on s’adonne à différentes activités occupationnelles, mais se doit de constituer un tout massif, certes découpé en différents mouvements, dont l’harmonie globale doit être rendue perceptible à l’enfant. De la sorte, celui-ci édifie des points de repères nettement identifiables qui l’autorisent à se positionner dans le vaste système éducatif où il a à trouver sa juste place d’acteur principal.

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Conclusion

L’aménagement des rythmes scolaires de l’enfant inclut obligatoirement la prise en compte de ses occupations, en temps périscolaires et extrascolaires. Afin d’aplanir le terrain des dénivelés sociaux, l’école de Perrier offre toutes ses chances à l’enfant pour le seconder dans le délicat cheminement qui le mènera jusqu’à son état de citoyen responsable, conscient de ses droits et devoirs. Cette expérience évaluée comme globalement positive conforte l’institution dans ses missions d’instruction mais aussi d’éducation. La dérive à contourner consiste à nettement différencier le temps scolaire du " temps hors scolaire ", tout en tissant un fil conducteur permanent entre ces deux blocs horaires, afin de guider l’élève dans ce dédale où il saura découvrir la voie de la citoyenneté. Une suggestion finale serait de réorganiser les rythmes scolaires à une plus vaste échelle : d’abord locale, en étendant cette expérience aux communes proches susceptibles de s’intégrer, en qualité de nouveau partenaire, dans les fonctionnements existants… ; et puis, pourquoi pas, nationale… mais cela est une autre histoire.