L’enfant médiateur : dispositif de suivi des élèves lisible par les parents.

Présentation générale de l’action

Une école maternelle met en place un classeur de suivi de l’enfant de la Petite à la Grande section, qui remplit plusieurs fonctions : outil de suivi pour l’élève, il doit l’aider à se situer dans ses apprentissages ; remis régulièrement aux familles, il contient une adresse à leur intention, car il les informe sur les activités mises en œuvre, les compétences travaillées, les progrès réalisés. Les fiches supports sont intégrées au fur et à mesure des activités, comportent des renseignements explicites qui permettent de se repérer dans l’outil : date, classe, compétence, activité. Avant leur rangement, réalisé par l’élève, elles font l’objet d’une discussion en classe sur la compétence visée, le domaine d’activités, la transversalité des compétences. Cette posture réflexive de l’enfant qui est attendue par l’équipe éducative est destinée à engager l’enfant dans un rapport au savoir maîtrisé et finalisé. Lorsque l’enfant remet le classeur aux parents, il devrait donc être capable non seulement de raconter ce qu’il a fait (le support des fiches aide à la mémorisation) mais aussi de l’expliciter, ayant acquis les mots pour le dire.

Modalités de mise en place et de fonctionnement, détails du projet d’école

Initié en 1998, ce dispositif est inscrit dans le projet de l’école 1999-2002, intitulé " Rapport au savoir, rapport à l’école, fil rouge d’un travail d’équipe sur les apprentissages ". Il s’insère dans la priorité retenue par l’équipe " Cohérence et continuité des apprentissages ", où, pour trouver des réponses pédagogiques à cette dimension du projet, on explicite les questions que se pose l’équipe :

  • A quelles conditions, la transformation induite par le travail scolaire conduira-t-elle l’élève à se bonifier ?
  • Quelle organisation de classe, de groupement, d’activités proposer pour développer les activités langagières ?
  • Comment donner suffisamment de sens et de cohérence au travail scolaire pour impliquer chaque élève ?
  • Comment rendre lisible l’école et réduire l’incompréhension mutuelle et réciproque avec les parents qui ne donnent pas toujours le même sens au travail de l’élève ?
  • Comment fournir aux élèves les moyens de piloter leurs apprentissages ?

Les actions mises en place sont les réponses envisagées aux questions de travail retenues par les enseignants.

  • Comment rendre lisible l'école et réduire l'incompréhension mutuelle avec les parents qui ne donnent pas toujours le même sens au travail ?

  • Quelle organisation de classe, de groupements, d'activités proposer pour développer les activités langagières ? 

  • Comment fournir aux élèves les moyens de piloter leurs apprentissages ? 

  • A quelles condition, la transformation induite par le travail scolaire conduira-t-elle l'élève à mieux réussir ? 

  • Comment donner suffisamment de sens et de cohérence au travail scolaire pour impliquer chaque élève ?

Les classeurs de suivi :

Deux documents sont en circulation : un spécifique EPS, de la petite à la grande section (en collaboration avec un professeur de l’IUFM), l’autre sur les cinq domaines d’activités de l’école maternelle (Vivre ensemble, parler et construire son langage, s'initier au monde de l'écrit, agir dans le monde, découvrir le monde, imaginer, sentir, créer).. Ces classeurs ont démarré en 1998.

L’équipe veut privilégier :

Au niveau des élèves :

  • la lisibilité pour les élèves, au-delà des ruptures de classes, de ce qu’ils ont déjà fait depuis leur entrée à l’école (exemple : chaque compétence est représentée par un logo en Grande Section, "arbre de connaissances" en Moyenne Section, traces personnelles en Petite Section…)
  • le classement par les élèves de Grande Section des compétences travaillées depuis la Petite Section, en réorganisant les traces selon des critères déterminés lors d’entretiens métacognitifs, pour leur permettre de mesurer leur acquis et parler de leurs savoirs.
  • l’articulation entre ce " ce que je fais ", " ce que j’apprends " et "  ce que j’en dis ".

Au niveau des parents :

  • insertion d’écrits d’accompagnements dans le classeur pour une meilleure lisibilité des compétences travaillées et des compétences visées en fin de cycle 1
  • transmission des classeurs au terme de chaque période scolaire
  • réunions d’informations

Au niveau des enseignants :

  • discussions sur l’éthique éducative
  • élaboration de programmation sur les quatre années en EPS et en maîtrise de la langue
  • harmonisation sur la forme des classeurs (classement et choix des traces conservées, le codage, les écrits d’accompagnement…)
  • cohérences des pratiques (planification des activités, analyse régulière des démarches, échanges de documentation…)

Les fonctions de l’outil de suivi

Pour l’élève :

Donner du sens à l’école. 
Se connaître, identifier ce que l’on est, ce que l’on sait faire. 
Mémoriser l’itinéraire scolaire
Développer le pouvoir de l'élève. Mise en évidence de l’aspect positif de son activité.
Savoir faire seul de plus en plus de choses.
Savoir se positionner dans le groupe, dans la classe, dans l'école. 
Pouvoir transmettre aux camarades, aux enseignants et adultes de l'école, aux parents...
Rendre les apprentissages lisibles pour soi-même. 
Se constituer une "trousse à outils méthodologiques"

Pour l’école :

Conserver des traces des apprentissages
Rendre lisible la cohérence des apprentissages au sein de l’école, au cours d’un cycle.

Pour les parents :

Modifier les représentations de l’école et sur l'école
Aider à la compréhension de l’école, des valeurs de l’école. 
Connaître les compétences travaillées par les enfants
Connaître les parcours d’apprentissage.

Un complément pour les parents et le lien avec la vie de l’école : le cahier de liaison

Dans une classe de petite section, pour compenser l’aspect encore laconique de l’outil de suivi et favoriser le lien avec les familles, un cahier de liaison a été mis en place. Voici le texte adressé aux parents en première page :

Ce cahier a pour but d’offrir une mémoire de quelques moments passés à l’école. Il vous sera utile pour pouvoir échanger quelques propos autour de choses que votre enfant vit ou apprend à l’école.
Chaque vendredi, il emportera ce cahier à la maison et le rapportera chaque lundi matin afin de permettre d’ajouter des feuillets au fil des jours de classe.
De temps en temps, n’hésitez pas à remplir avec votre enfant une page pour faire part de quelques petits événements, petites choses de la vie à la maison, en famille, au cours de loisirs qui ont de l’importance pour lui et qu’il pourrait avoir envie de faire savoir aux copains et copines. Des photos peuvent illustrer ce qui est dit afin d’être plus facilement accessible aux petits camarades.

  • Je grandis avec mon cahier que je garde jusqu'en fin de grande section 
  • Je prends soin de mon cahier, j’apprends à être attentif à mes affaires, je deviens responsable de quelque chose qui m’appartient et qui me tient à cœur.
  • Je m’entraîne à raconter à ma famille ma vie à l’école à partir de ce qui est dans mon cahier.

Quelques suggestions d’activités ou de thèmes d’activités dont on peut avoir envie de parler :

Utilisation de l’outil de suivi et représentations des parents

Un questionnaire, comportant 14 questions, a été distribué. Les premières questions visent à évaluer les représentations des parents indépendamment du dispositif de suivi et reposent sur le présupposé que les représentations scolaires des parents influencent les représentations scolaires des enfants, et par là leur avenir scolaire.
Les questions portant sur l’outil renseignent sur les modalités d’utilisation des classeurs de suivi

N°1 : Combien avez- vous d’enfants scolarisés au-delà de la maternelle ?
N°2 : Combien avez-vous d’enfants scolarisés en maternelle ?
N°3 : Dans quelle section ?

Petite section (PS)

Moyenne section (MS)

Grande section (GS)

PS et GS

PS et MS

MS et GS

N°4 Pour quoi avez-vous inscrit votre enfant en maternelle ?

pour des raisons professionnelles

parce que la maternelles est utile

parce que la maternelle est indispensable

pour que mon enfant se fasse des copains .

Raisons professionnelles et utilité

Raisons professionnelles et " indispensable "

Raisons professionnelles et "copains " 

" utile " et " indispensable "

" utile " et " copains "

N°5 D’une manière générale, vos rapports avec les enseignants de tous vos enfants sont :

Très bons

Trop fréquents

bons

Assez fréquents

corrects

Pas assez fréquents

mauvais

Pas de réponse

très mauvais

Pas de réponse

N°6 : Vous servez-vous des classeurs de suivi de votre enfant ?

oui 

non 

N°7 : Si non pour quelles raisons ?

 

lorsque mon enfant n’est pas à l’école, il est bon qu’il pense à autre chose :

les enseignants sont des professionnels, il est inutile que je me mêle trop de la scolarité de mon enfant :

mon enfant n’aime pas qu’on parle de l’école à la maison

N°8 : Si oui, qu’en faites-vous ?

1-Je regarde ce que mon enfant a fait à l’école 

2-Je vérifie s’il travaille bien

3-je regarde avec lui ce qu’il a fait à l’école 

4 -je discute avec lui de ce qu’il a fait à l’école 

5-je lui fais refaire les exercices pour lesquels il a eu des difficultés 

6- je lui fais refaire ce qu’il a fait à l’école

Les questions N°9 et N°10 constituent des indicateurs des rapports entre les parents et les enfants au sujet de l’école.

N°10 : Vous regardez les classeurs de suivi

1-parce que votre enfant en a envie 

2-parce que votre enfant en a besoin 

3-parce que vous en avez envie 

4-parce que vous en avez besoin

Pas de réponse

N°11 : ces classeurs de suivi sont-ils faciles à utiliser ?

très faciles

assez faciles 

faciles

assez difficiles

difficiles

N°12 : Votre enfant amène-t-il ses classeurs de suivi

toutes les semaines ?

tous les 15 jours 

tous les mois 

pour les vacances 

de temps en temps

chaque trimestre

selon enseignant 

selon travail 

pas de réponse

N°13 Selon vous est-ce

assez fréquent ?

pas assez fréquent ?

trop fréquent ?

pas se réponse 

Catégories socioprofessionnelles des familles

Commerçants

 

Cadres supérieurs

 

Cadres moyens

 

Employés

 

Ouvriers

 

Congé parental

 

Sans profession