Thème n°3 : Les rythmes scolaires : serpent de mer ou réelle question à traiter ? Comment ?

Les principaux groupes de facteurs qui apparaissent en relation avec de faibles niveaux de vigilance et d’attention dans la journée, et en même temps avec des compétences-socles non lisibles et/ou non fonctionnelles, sont :

Les troubles persistants du rythme veille-sommeil et les déficits cumulés de sommeil ;l’insécurité, l’anxiété, l’angoisse et les peurs développées par l’enfant dans un milieu scolaire qui ne lui permet pas d’ajuster ses rythmes, ses compétences-socles et ses autres compétences à ceux qui lui sont imposés. D’où l’importance des stratégies d’accueil personnalisé, de l’aménagement du temps et des espaces.

Les " temps faibles " de la vigilance et de l’attention au cours de la journée, notamment à l’école, sont aussi des " temps faibles " de la lisibilité et de la fonctionnalité des compétences-socles qui fondent chez les enfants la mobilisation et le développement de la vie émotionnelle et affective, des processus de socialisation et des systèmes relationnels, des processus cognitifs et de la vie intellectuelle.

La non lisibilité, la non émergence et la non fonctionnalité des compétences-socles au cours des " temps faibles ", et encore davantage pendant les " temps forts ", sont des indicateurs des difficultés ou troubles que montrent les enfants dans leur développement, leurs comportements, leurs capacités d’adaptation, leur socialisation, leurs acquisitions et apprentissages.

Hubert Montagner

Pour traiter le thème des rythmes scolaires, il est d'abord nécessaire de lever l'ambiguïté attachée à l'expression "rythmes scolaires". Soit, les rythmes scolaires sont compris comme les variations périodiques des processus physiologiques, physiques et psychologiques des enfants en situation scolaire, soit, ils correspondent aux emplois du temps et aux calendriers scolaires. Ainsi, sommes-nous confrontés à deux rythmicités : l'une, environnementale gérée par les adultes, l'autre propre aux élèves. L'aménagement du temps scolaire français a trop souvent résulté de la satisfaction des exigences politiques, économiques de la société du moment, ce, dans l'ignorance des besoins physiologiques et psychologiques de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte. Aujourd'hui, non seulement les rythmes scolaires soulèvent une réelle question mais, plus encore, ils posent un problème éducatif et de société. Nous pouvons le résoudre en respectant au moins trois conditions :

- considérer toutes ses données,
- chasser le parti pris et la subjectivité pour privilégier le dialogue et l'objectivité,
- se doter de réels moyens.

François Testu