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Titre : Cahiers pédagogiques [pour l’enseignement du second degré]

Sous-titre : Revue mensuelle publiée par le Comité universitaire d’information pédagogique

Date(s) :

1948 -     ⇒

Organe :

Commentaire organe : Organe de l’Association nationale des éducateurs des classes nouvelles de l’enseignement du second degré (ANECNES), à partir de 1953 du Comité universitaire d’information pédagogique (CUIP) puis, à partir de 1963, de la Fédération des Cercles de recherches et d’action pédagogiques qui devient Cercles de recherches et d’action pédagogiques (CRAP).

Filiation(s) :

Commentaire filiation : Les Cahiers pédagogiques se réclament de la revue Dossiers pédagogiques pour l’enseignement du second degré, fondée en 1945 et dont ils reprennent la numérotation d’années. Ils datent de septembre et de novembre 1946. La revue se présente comme un complément du Bulletin de l’A.N.E.C.N.E.S. en publiant des comptes rendus d’expériences pédagogiques. Deux numéros de Dossiers pédagogiques pour l’enseignement du second degré sont conservés à l’INRP (cote : P. 1747), aucun à la BnF.
En 1947, Dossiers pédagogiques pour l’enseignement du second degré fusionne avec le Bulletin de l’A.N.E.C.N.E.S. (1946 - 1947) pour former Classes nouvelles (1947 - 1948) qui donne ensuite naissance à la présente revue (voir aussi à ces titres).

Les CRAP publient de 1966 (?) à 1972 (?) un bulletin intitulé : Inter C.R.A.P. Bulletin de liaison des Cercles de recherche et d’action pédagogiques (cote BnF : 4° Jo. 22341, octobre 1968 (n° 14) - avril 1972), édité à Nantes et dont le but est de servir de lien entre les divers CRAP régionaux. Il contient le compte rendu des réunions du Conseil fédéral des CRAP et des congrès du CRAP, la liste des CRAP en activité, des communications diverses, des stages, des informations sur les publications Freinet.

Responsable(s) : Directeur-fondateur-rédacteur en chef jusqu’en 1967 : François Goblot, professeur de philosophie dans un lycée de Lyon. Gustave Monod, directeur de l’enseignement du second degré, inspirateur des classes nouvelles est également à l’origine de la création de la revue ; président du comité de patronage (puis de rédaction), il devient ensuite le président d’honneur avec Edmée Hatinguais.
Des changements fréquents ont lieu dans le comité de direction ou à la tête de la fédération. Notons cependant les noms de Jacques Quignard, Jean Delannoy, Roger Ueberschlag, Cécile Delannoy, Alain Lemoine, Abel Vintrou, Jacques Carbonnel, Anne-Marie Imbert comme directeurs du comité de direction, Andrée Mazeran étant la secrétaire générale.
Président de l’ANECNES : Edmée Hatinguais puis Alfred Weiler, puis du CUIP : Gustave Monod puis de la Fédération des CRAP : Marc Genestet. Un bureau fédéral collégial comprend Jean-Pierre Astolfi, Jacques David, Jacques Georges, Dominique Guy. Le CRAP se dote ensuite d’un président, d’abord Jean-Pierre Astolfi puis Jacques Georges.
Rédigé essentiellement par des enseignants du second degré.

Description matérielle : Parution mensuelle puis bimestrielle puis à nouveau mensuelle (pendant l’année scolaire). 27 cm, 310/660 p., 450/1350 AF puis 13,50/250 NF ; le ministère de l’Éducation nationale souscrit un abonnement pour tous les collèges possédant des classes nouvelles, puis pour tous les établissements du second degré (jusqu’en 1972).

Le sous-titre est porté de 1955 à 1964 ; à partir de 1976 elle porte un épigramme : « Changer la société pour changer l’école, changer l’école pour changer la société ».

Lieu(x) d'édition :

Editeur(s) :

Commentaire édition : Édité à Lyon puis à Paris, par l’ANECNES puis par le CUIP « avec le concours du CNRS », puis par l’IPN (qui devient INRDP) tandis que l’administration et la diffusion sont assurées par le SEVPEN. En 1972, à la suite de la dénonciation de la convention entre l’INRDP et les Cahiers, la revue est éditée à Cannes par la Coopérative de l’enseignement laïc (CEL) du mouvement Freinet puis à Paris par le CRAP lui-même. Sièges sociaux successifs : 160 rue Pierre-Corneille (Lyon), 13 rue du Four (Paris), place Bergia (Cannes), 66 chaussée d’Antin puis 5 impasse Bon-Secours (Paris).

Objectif : Objectif de l’ANECNES.

« Constituée autour des classes nouvelles, mais s’adressant à tous, l’Association nationale des éducateurs des classes nouvelles a d’abord pour objet d’aider les maîtres du second degré qui veulent assumer une tâche d’éducateurs et compléter une formation pédagogique. Peu à peu et modestement, elle leur apporte des expériences et des instruments de travail ; coopérative d’information, elle n’est riche que de l’apport de tous et fait appel à la collaboration de tous ; ses lumières ne viennent pas d’en haut, mais de ses membres et de ses amis [...]. L’ANECNES ne sollicite pas l’adhésion des seuls professeurs ; elle fait appel en première ligne aux parents et compte sur un vaste mouvement des usagers et des artisans de l’École pour obtenir des pouvoirs publics un statut de l’enseignement qui soit digne de notre pays » (octobre 1948).

Du CRAP.

« Le Cercle a deux grandes activités bien distinctes : d’une part, il est un mouvement de l’enseignement public visant à une transformation de cet enseignement qui doit être adapté aux besoins et aux aspirations de notre temps ; d’autre part, il assure la rédaction de publications qui sont au service des enseignants.
Le Cercle de recherche et d’action pédagogiques, comme mouvement actif de l’enseignement public, crée des sections locales ou régionales, organise des commissions d’études, des congrès, des rencontres pédagogiques, publie un bulletin ; il est en liaison avec les syndicats et divers groupements d’enseignants » (février/mars 1966).

Et de la revue.

« Notre programme, c’est la rénovation de notre enseignement, qui doit être fidèle à ses traditions de culture et de formation humaine. Hostiles à tout conformisme, fût-il d’éducation nouvelle, à tout dogmatisme, fût-il révolutionnaire, nous nous attacherons à éclairer les principes de la pédagogie, mais surtout à mettre au point les instruments de travail, à décrire des expériences vécues et à tirer la leçon des échecs comme des réussites. Les problèmes de l’enseignement et de l’éducation dans les classes nouvelles, de l’internat, de l’initiation civique et sociale, des méthodes actives partout où leur emploi est possible et opportun, et en général de la réforme, seront au premier plan de nos préoccupations » (F. Goblot, octobre 1948).

« Les Cahiers pédagogiques sont nés sous le titre de Dossiers pédagogiques [...]. Cette publication d’abord ronéotée, puis imprimée, était à l’origine un bulletin de liaison entre les maîtres enseignant dans les “classes nouvelles”, première étape en vue de la réalisation du plan Langevin-Wallon. Ce plan, on le sait, ne fut jamais appliqué, et les “classes nouvelles” puis “pilotes”, disparurent, sauf dans quelques lycées. Les Cahiers cependant survécurent, ils prirent de l’extension et devinrent un des lieux de rencontre les plus vivants de tous ceux qui veulent changer l’école. Sans prétendre élaborer une pédagogie scientifique, ils étaient essentiellement un moyen d’expression pour les enseignants de base [...].
Quel rôle peuvent jouer les Cahiers?
Ils suppléent à la carence de l’Éducation nationale en matière de formation initiale des maîtres [...]. Depuis plus de vingt ans, les Cahiers pédagogiques aident les jeunes maîtres à réfléchir à leurs problèmes, à sortir de leur solitude, donc à se sécuriser, à trouver des solutions, à tenter des expériences [...]. Les Cahiers pédagogiques suppléent à la carence de l’Éducation nationale en matière de formation permanente des maîtres. Se tenir au courant des tendances nouvelles de la critique, introduire dans sa classe les techniques audiovisuelles, apprendre à travailler et à faire travailler en équipe, tirer parti de l’enseignement programmé [...]. Faire ce travail, c’est aider l’Éducation nationale à s’adapter au monde moderne [...]. Cette tâche de formation, initiale ou permanente, des maîtres ne saurait cependant être le seul objectif des Cahiers[...]. La pédagogie n’est pas qu’une technique ; ses techniques sont toujours au service d’une finalité, d’une certaine idée de l’homme et de la société, donc de la politique, au sens vrai du mot. En ce sens, les Cahiers ne se sont jamais cantonnés dans la technique pédagogique. Tout les en garantit. Leur histoire : ils sont nés à la Libération et ont d’abord reflété l’espoir qu’avait fait naître le plan Langevin-Wallon. Leur mode de fabrication : voix de la base, ils reflètent les opinions de leurs lecteurs et l’on sait dans quel sens jouent les choix politiques de la plupart des enseignants. Le combat pédagogique mené par les Cahiers a toujours été un combat politique.
À travers l’ensemble de la collection des Cahiers se retrouve le même souci de démocratiser réellement l’enseignement, en refusant les “orientations” qui ne sont que des sélections déguisées, la même conviction que l’école peut, donc doit, aider à désaliéner l’individu, à éclairer le citoyen, à réaliser une société plus juste. Si l’école peut jouer ce rôle libérateur, il faut lui donner tous les moyens dont elle a besoin, en locaux et en maîtres. C’est cette double exigence, à la fois revendicative et novatrice, qui inspira “le Manifeste pour l’Éducation nationale” de 1963 ; elle correspond, encore aujourd’hui, à la pensée d’une large fraction de nos lecteurs » (septembre 1972).

Contenu.

– Articles sur la pédagogie, les méthodes pédagogiques, la coordination entre classes, la rénovation de l’enseignement.
– Importante réflexion sur l’éducation et l’enseignement sous tous ses aspects.
– Leçons d’histoire, géographie, langues vivantes, mathématiques, français, philosophie, inspirées de la pédagogie des classes nouvelles.
– Reportages sur des classes ou établissements ; conseils pour la rénovation pédagogique et l’application de nouvelles méthodes d’enseignement ; articles sur le collège unique.
– Informations sur l’enseignement du second degré à l’étranger.
– Témoignages de professeurs sur l’enseignement de leur discipline ; articles sur la formation des enseignants ; nouvelles sur des associations de professeurs.
– Psychologie de l’adolescent, cas paradigmatiques de jeunes.
– « Page des parents » : la parole est donnée aux parents ; échos de l’École moderne et de l’École des parents, association avec laquelle une collaboration est établie (cette rubrique disparaît progressivement).
– Articles sur l’éducation extrascolaire, la nécessité d’ouvrir l’école au monde extérieur.
– Informations sur des associations parascolaires, comme l’Office central de coopération à l’école, les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active, la Fédération des œuvres éducatives et de vacances de l’Éducation nationale, etc.
– Articles culturels : littérature, cinéma, art et histoire de l’art, musique.
– Nouvelles de l’association et des groupes régionaux, comptes rendus des rencontres organisées par le CRAP.
– Textes officiels, bibliographie, tribune libre, courrier des lecteurs ; iconographie.


À partir de 1949, tous les numéros de la revue ont un thème central qui concerne essentiellement les disciplines scolaires, le monde scolaire et parascolaire, les jeunes, les problèmes sociaux en relation avec l’école. Un ou plusieurs numéros sont ainsi consacrés à l’enseignement et le contenu de toutes les disciplines du second degré, la lecture, l’éducation artistique et l’éducation physique, l’informatique, les travaux manuels, l’enseignement technique et l’enseignement agricole, les langues régionales, les travaux dirigés, les manuels scolaires, l’administration des établissements, la violence à l’école, la discipline, les examens, la notation et l’évaluation, l’orientation, la formation professionnelle, l’éducation sexuelle, la culture au lycée, la presse à l’école, le cinéma, la recherche pédagogique, les CDI, la méthode Freinet, le bilinguisme, les parents à l’école, la scolarisation des enfants d’immigrés, etc.

Numéro spécial en janvier 1950 : « Pour la réforme de l’enseignement » et en avril 1963 : « Manifeste pour l’éducation nationale ». Ce manifeste demande une réflexion approfondie sur les enjeux de l’éducation, des moyens à la hauteur des défis auxquels elle doit faire face, une pédagogie renouvelée, une meilleure formation des maîtres. Il vaut un abondant courrier à la revue et le colloque de novembre 1963 organisé par le CRAP lui est entièrement consacré. Par la publication de ce manifeste la revue, qui bénéficiait d’un soutien quasi officiel par l’intermédiaire des institutions du ministère de l’Éducation nationale, comme l’INRDP et le SEVPEN, qui prenaient en charge son édition, et par des décharges horaires dont bénéficiaient ses responsables, veut démontrer aussi son indépendance envers la politique du gouvernement en matière d’éducation qu’elle critique de plus en plus. La rupture intervient en 1972 à la suite de la dénonciation de l’accord la liant à l’INRDP. Le numéro de septembre 1972 est consacré à la critique du ministère de l’Éducation nationale, qui a obligé l’INRDP à dénoncer cet accord, et de la Société des agrégés dont le président Guy Bayet avait dénoncé à de nombreuses reprises les prises de position des Cahiers et avait demandé à Olivier Guichard, ministre de l’Éducation nationale, l’arrêt des conditions favorables faites à la revue.

Mot cle(s) :

Cote : Cote BnF: 4° R. 6529 (inc.).