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Presse de l'éducation

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Titre : Antirouille

Date(s) :

1975 - 1979

Organe :

Commentaire organe : La revue se veut résolument indépendante, ne se réclamant plus, dès le numéro 3, de la Fédération des Éclaireuses et Éclaireurs unionistes de France.

Filiation(s) :

Commentaire filiation : Fait suite à L’Équipe nouvelle (voir aussi à ce titre).

Responsable(s) : Directeur de la publication : Patrick Benquet, animateur des Jeunes équipes unionistes.

Description matérielle : Parution mensuelle. 30/28 cm, 440/840 p., 40/70 F ; 3 500 abonnements en 1977 ; tiré de 5 000 exemplaires en 1975 à 70 000 en 1977 ; Antirouille est financé par ses abonnements et par une association les « Amis d’Antirouille » dont les membres versent 500 ou 1 000 F. En 1979, la publication cesse faute d’argent.

Lieu(x) d'édition :

Editeur(s) :

Commentaire édition : À Clichy puis à Paris par la FEEUF puis par la revue. Siège social : 15 rue Klock (Clichy), puis 2 square Pétrelle (Paris).

Objectif : « Nous sommes quelques-uns à avoir envie de faire ce journal qui n’existe pas encore. Un journal pour ceux qui sont encore à l’école ou qui commencent à bosser, pour ceux qui ne vont pas tarder à partir à l’armée, pour ceux qui ne savent pas très bien par quelle porte ils vont entrer dans la société, qui ne savent pas très bien s’ils ont envie d’y entrer. Un journal où l’on n’aura pas peur de critiquer tout ce qui nous entoure. Un journal qui portera nos espoirs, nos envies, nos expériences ratées ou réussies » (n° 1, novembre 1975).

« Une équipe formée en majorité de jeunes de 15 à 20 ans, de deux anciens journalistes de l’Agence de presse Libération et du journal Libération, d’une animatrice, a tenté une percée sur ce front [...]. Son objectif : donner des éléments d’analyse sur des faits choisis d’actualité, permettre une réflexion autonome sur la réalité, la vie quotidienne des jeunes en France et dans le monde. Beaucoup de photos, de bandes dessinées, de conseils pratiques, de pages consacrées à la chanson et aux vedettes, à en faire pâlir de rage des concurrents tout puissants [...].
Antirouille ne se veut ni sectaire, ni marginal, mais proche des préoccupations des 15-20 ans et noyau d’animation parmi eux.
Cet article n’est pas de nous, il est de Marie-Odile Delacour, journaliste à l’hebdomadaire Politique-Hebdo. Mais, nous reconnaissant complètement dans ces lignes, nous avons choisi de le reprendre » (n° spécial d’Antirouille, 1976).

« C’était en septembre 1975. Il y a près de 4 ans... Pour les lecteurs et les lectrices que nous espérions gagner, mai 68 c’était une histoire d’anciens combattants, les lycées et CET somnolaient dans l’ennui et la répression sournoise [...]. Ce journal, “nous le voulions de gauche” bien sûr, engagé aux côtés de toutes les alternatives [...]. Nous le voulions surtout existentiel, branché sur la vie quotidienne. La Politique avec un grand “P”, la Révolution avec un grand “R” agonisaient depuis longtemps déjà. Il était plus que temps de débusquer le subversif derrière les problèmes quotidiens. Relations sexuelles, masturbation, timidité, travail, fumette, solitude, suicide, parents, homosexualité... c’est là-dessus qu’il fallait enquêter, faire parler... [...].
Encore idéalistes, nous ressentions dans nos tripes ce mot d’ordre : donner la parole au peuple. Le peuple c’était nous, c’était les autres... L’Utopie avec un “U” majuscule venait une nouvelle fois de frapper [...]. Elle était là et avec elle nous refaisions la presse [...].
Nourris de quelques années de militantisme maoïsant (du moins pour certains des plus anciens) nous avions quasiment un plan de bataille, puisque c’était inévitablement une guerre contre la presse “débile” que nous déclarions en existant [...]. Un journal... c’était concret. Nous voulions que notre révolte le soit » (dernier n°, juin/août 1979).

Contenu.

Seuls les deux premiers numéros d’Antirouille parlent de Jeunes équipes unionistes, dont la rédaction de la revue est issue, de foi chrétienne et présentent deux catégories de chrétiens, les « marxistes » et les « critiques ».
– Articles sur tout ce qui peut intéresser les jeunes plus ou moins en révolte pour développer leur esprit critique.
– Reportages sur les conditions de vie dans les lycées, les CET, sur les grèves, les réformes (loi Haby en 1975).
– Dossiers sur l’écologie, les problèmes du Tiers-Monde, la contraception, l’avortement et les problèmes sexuels, la drogue, l’armée, l’objection de conscience, le chômage, les sectes.
– « Pages existentielles » : « la parole est aux timides », « je drague, tu dragues », « on me trouve moche », « seul dans la famille », « je quitte mes parents, où aller ? »... Témoignages bruts de ceux qui « en sont passés par là ».
– Enquêtes d’actualité : l’Irlande, l’Argentine, « le fascisme au jour le jour », les mouvements politiques qui veulent récupérer les jeunes.
– Interviews d’acteurs et chanteurs ; calendrier détaillé des concerts et manifestations culturelles à Paris et en province.
– Poésie ; critiques de livres, disques, films ; iconographie, bandes dessinées.
– Petites annonces de tout genre, de la recherche de travail à la recherche de partenaire ; enquêtes sur le lectorat.

Introduction en 1978 d’une publicité “sélectionnée” (« on préfère ça plutôt que crever »). L’audience a été assez importante ; en 1979, le journal employait 12 permanents, la presse Filipacchi et les éditions Vaillant (PCF), ont essayé en vain de le racheter.

Mot cle(s) :

Cote : Cote BnF: 4° Jo. 21767.