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Titre : École (L') libératrice

Sous-titre : Organe hebdomadaire du Syndicat national des institutrices et instituteurs [publics] de France et des colonies puis Organe hebdomadaire du SNI-PEGC [FEN]

Date(s) :

1929 - 1940

1943 -     ⇒

Organe :

Commentaire organe : Le Syndicat national des instituteurs et institutrices (SNI), devient Syndicat national des instituteurs et des professeurs d’enseignement général des collèges (SNI-PEGC), adhérant à la Fédération de l’Éducation nationale.

Filiation(s) :

Commentaire filiation : Fait suite au Bulletin mensuel du Syndicat national des institutrices et des instituteurs de France et des colonies (dont le contenu est essentiellement corporatif).

Responsable(s) : Secrétaires successifs du Syndicat : Louis Roussel, J.-A. Senèze, Denis Forestier, Pierre Desvalois, Jean Daubard, André Ouliac, Jean-Claude Barbarant.
Rédacteur en chef : Georges Lapierre, René Bonissel, puis Jean Le Pemp, puis directeurs- rédacteurs successifs : James Marangé, Pierre Chevalier, Henri Baude, Robert Dernelle, Michel Bouchareissas, Alain Aujol.
Parmi les principaux rédacteurs figurent : Jeanne Lordon, Clément Durand, Pierre Guilloux, Jacques Morin.

Description matérielle : Parution hebdomadaire puis bimensuelle puis à nouveau hebdomadaire. 24/28 cm, 680/2000 p., la cotisation syndicale donne droit au bulletin ; tiré à 280 000 exemplaires en 1965 et à 300 000 en 1981.

La revue est clandestine de décembre 1943 à septembre 1944 ; le numéro de décembre 1943 paraît sous le titre École et liberté, mais en février 1944 elle reprend son titre habituel et publie six autres numéros jusqu’en septembre ; sa publication normale est rétablie, semble-t-il, à partir de 1946.

Lieu(x) d'édition :

Editeur(s) :

Commentaire édition : Sièges sociaux successifs : 211 rue Lafayette, 94 rue de l’Université, 209 bd Saint-Germain.

Objectif : « Aux 80 000 membres de notre syndicat. Cette nouvelle revue, la revue du Syndicat national, dont nous soumettons aujourd'hui à votre jugement le premier numéro, est née de la volonté librement exprimée de vos congrès.
Nous nous sommes efforcés de la faire conforme à vos désirs.
Nous lui avons donné un nom, L’École libératrice, qui est plus qu'un symbole, qui est un programme d'action, celui que les instituteurs se sont tracés dès qu'ils se sont organisés sur le plan corporatif pour défendre en commun les intérêts de leur profession et ceux de l'école.
Entre les uns et les autres, ils ne distinguent pas.
Voilà bien longtemps qu'ils ont écrit en tête de leurs organes cette fière maxime : ‘Sois un homme, puisque tu dois faire des hommes’.
Sois un homme, c'est-à-dire :
Libère-toi des sujétions politiques, religieuses, administratives et sociales qui attentent à ta dignité d'homme.
Et puisque tu as choisi la profession d'éducateur
Libère-toi de tous les préjugés, de toutes les routines, de toutes les ignorances qui t'empêchent de mesurer la grandeur de ta tâche.
Libère-toi et libère l'enfant qui t'est confié.
L'École à l'instituteur ! a-t-on dit parfois pour nous discréditer.
L'école à l'enfant, par l'enfant, pour l'enfant, répondons-nous ; et, par delà l'enfant, pour l'homme qu'il sera demain, pour la communauté humaine à laquelle il appartiendra.
Libère dans l'enfant des richesses qui y sont en puissance ; donne-lui le maximum de connaissances qu'il puisse recevoir ; fais en sorte que la société lui confie la fonction pour laquelle il est le plus digne ; fais de lui l'homme qui met toutes les ressources de son intelligence et de son activité au service de fins sociales, l'homme qui, tout en étant de son époque, prévoit la société plus juste, plus fraternelle, plus humaine de demain et travaille à la réaliser » (Georges Lapierre, n° 1, septembre 1929).

« Eh bien, il faut qu’on sache que les instituteurs n’ont pas déserté. Leur syndicat malgré de grosses difficultés, se reconstitue peu à peu et fait entendre sa protestation véhémente et publique contre le sabotage de l’école et contre la politique d’obscurantisme du gouvernement de Vichy. Nous serons jugés selon nos actes. Et demain, dans la CGT, devant la nation, devant nos élèves même, il faudra que nous puissions affirmer que les instituteurs, en tant que Français, en tant qu’éducateurs, ont été à leur place dans le combat pour la libération du peuple français » (décembre 1943).

« En 1943, la CGT se réunifiait dans la résistance et reconstituait partout un réseau serré de directions illégales et travaillant clandestinement. Il nous apparut que les instituteurs ne pouvaient rester en arrière des autres travailleurs et qu’ils devaient à tout prix réformer leur syndicat […]. En décembre [1943] le mouvement avait pris une telle extension qu’il fut nécessaire de faire paraître un organe national. Ce fut École et liberté. Ce journal n’eut qu’un numéro ronéotypé. De janvier à juillet [1944] parurent 5 numéros de L’École libératrice tirés à plusieurs milliers d’exemplaires (dès le numéro 3 à 10 000) appelant constamment à l’union et à l’action » (septembre 1944).

« Depuis vingt ans, L’École libératrice […] a dû s’adapter aux évolutions de la profession et de l’organisation syndicale. Mais sa conception fondamentale est restée celle qu’avait définie Lapierre : organe du SNI L’École libératrice doit à la fois permettre la diffusion de la pensée syndicale, aider l’instituteur dans l’exercice de son métier, lui apporter des moyens d’accroître sa culture générale […], servir le SNI et en même temps l’enfant, le maître et l’école » (mai 1965).

Contenu.

Avant 1940 :
– Articles traitant de la pédagogie sous tous ses aspects, de l'enseignement et de l'organisation de l'école, des programmes et des méthodes ; comptes rendus d'expériences pédagogiques ; études des problèmes scolaires à l'étranger.
– Études sur la laïcité, informations sur la vie corporative, l'éducation sociale et mutualiste et les œuvres périscolaires.
– Chronique syndicale ; comptes rendus des réunions et congrès du Syndicat national des instituteurs, des fédérations internationales des associations d’instituteurs ; communications sur les conditions de vie des instituteurs et leurs luttes ; nombreuses revendications syndicales ; informations corporatives.
– Analyses politiques de la vie nationale et internationale ; prises de positions pacifistes, information sur la condition des enfants de différents pays, à partir de la guerre d'Espagne.
– Bibliographie, revue de presse ; publicité.

Le supplément L’École libératrice. Revue scolaire propose des plans de leçons et devoirs accompagnés de corrigés et de documents, pour les classes maternelles, toutes les classes de l'enseignement primaire et les cours complémentaires (cote BnF : 8° R. 42759 bis).

Et après :

En 1944, des appels à reconstituer un nouveau syndicat, à fonder une nouvelle école républicaine, à honorer les « martyrs » et les instituteurs du SNI qui ont lutté contre l’occupant. Historique du syndicat sous l’Occupation et critique de ses cadres, qui ont collaboré ; critiques du gouvernement de Vichy.
Puis la revue se divise en deux parties numérotées séparément : l’une donne des informations générales, l’autre est pédagogique.
– Informations syndicales : connaissance du SNI et de la FEN ; vie des syndicats, comptes rendus des congrès, des assemblées générales et des journées d’études du SNI.
– Informations corporatives : conditions de recrutement, traitements, retraites ; revendications du SNI.
– Instructions officielles : programmes et horaires des classes primaires et des cours complémentaires, les écoles à classe unique, emplois du temps des enseignants, les dates des vacances...
– Articles sur l’enseignement.
– Fiches de travail, propositions de plans de travail pour une année scolaire par classe et par matière, exemples de leçons préparées, conseils pédagogiques, les méthodes actives, le sport, l’éducation nouvelle.
– Défense de la laïcité, des libertés (par exemple en Algérie dès 1946), de la paix dans le monde.
– Informations économiques et sociales : conditions de vie des familles, des salariés en France, les comptes de la nation...
– Articles sur l’Europe, relations du S.N.I. avec des syndicats européens.
– Vulgarisation scientifique, bibliographie critique.
– Photos, jeux, publicité en particulier pour les éditions SUDEL.

De 1947 à 1958 (?), parution d’un supplément intitulé E.N. de France. Organe mensuel édité par le Syndicat national des instituteurs pour les normaliens et les normaliennes (cote BnF : 4° Jo. 7630), puis à l’intérieur de l’édition « Collèges » (voir infra) des pages sont consacrées aux « Jeunes du SNI ». Il semble que ce supplément paraissait déjà auparavant et que 1947 soit le début d’une nouvelle série. E.N. de France contient des articles d’ordre culturel et professionnel écrits par des cadres du SNI pour les normaliens, puis la majorité du contenu est consacrée à des informations syndicales à l’intention des jeunes enseignants.
De 1960 à 1988, parution parallèle d’une édition s’appelant « Cours complémentaires et enseignements spécialisés » puis édition « Collèges d’enseignement général » puis « Classes de CEG et de transition » (cote BnF : 4° R. 6665 bis). Elle a le même contenu que l’édition principale mais, dans sa partie pédagogique, les leçons sont à l’intention des classes des cours complémentaires puis du collège.
On y trouve également :
– Leçons d’enseignement agricole, d’hygiène alimentaire, de coupe couture.
– Instructions, comptes rendus des journées nationales d’études, concernant ce niveau d’enseignement.
– Fiches « Enfance inadaptée » à destination des classes de perfectionnement, de plein air, des classes d’hôpitaux, des centres de cure et de rééducation motrice et articles sur l’organisation de ces classes.
– Articles sur la formation professionnelle et l’enseignement technique.
– Actualité pédagogique, programme et examens du BEPC, moyens audiovisuels.
– Information sur la FCPE.
– Attaques contre l’enseignement privé et les aides qui lui sont accordées par l’État.

Mot cle(s) :

Cote : Cote BnF : Microfilm M 738 (1929 – 1939), 4° R. 6665 (septembre 1939 – juin 1940), Res. G. 1470 (100) (décembre 1943 : École et liberté), Res. G. 1470 (102) (février - septembre 1944), 4° R. 6665 (octobre 1944 -> ; mq 1945).