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Titre : Cahiers du Cercle Fustel de Coulanges

Date(s) :

1928 - 1944

1953 - 1959

1966 - 1973

Organe :

Commentaire organe : Le Cercle Fustel de Coulanges a été fondé en 1928. Ayant soutenu pendant l’Occupation le maréchal Pétain, le Cercle a été suspendu à la Libération. Il reprend ses activités en 1953.

Responsable(s) : Fondateurs du Cercle : Georges Cantecor, professeur agrégé de philosophie, qui est également le directeur de la revue, Henri Boegner, qui est aussi le secrétaire général du Cercle, Charles Maurras, Louis Bertrand de l’Académie française.
Président du Cercle : Louis Dunoyer, professeur à la Sorbonne ; pendant la guerre : secrétaire général en zone occupée : Henri Boegner ; en zone libre : Pierre Ousset ; rédacteur en chef : Charles Hauter. Après la reprise, secrétaire général et directeur de publication : Henri Boegner puis secrétaire général : Georges Drieu la Rochelle et directrice de publication : Marie-Thérèse Daniault.

Description matérielle : Parution successivement bimestrielle, mensuelle, trimestrielle ou irrégulière. 18 cm, 300/100 p., 10/500 AF puis 20/30 NF.

Lieu(x) d'édition :

Editeur(s) :

Commentaire édition : À Clermont-Ferrand pendant la guerre. Sièges sociaux successifs : 157 bd Saint-Germain, 25 rue du Dragon, 37 rue Vandrezanne (Paris), 40 av. du Limousin (Clermont-Ferrand), 37 rue Vandrezanne, 33 galérie Véro-Dodat (Paris), 4 av. de Louvois (Chaville).

Objectif : Objectif du Cercle.

« Notre association est née du sentiment commun à tous ses membres d’un danger que court l’enseignement en France. D’abord nous constatons le dessein très arrêté de certains partis de se servir de l’école pour démolir la nation. Cette odieuse besogne est avouée cyniquement lorsqu’il s’agit des enfants du peuple […]. Le grossier antipatriotisme du maître communiste […] c’est la prétention de glisser dans notre enseignement une apologie, une glorification de l’esprit révolutionnaire, […] le dénigrement systématique de tout le passé national et même humain […].
Nous ne défendons pas seulement la France, nous défendons aussi l’intelligence et la vérité que met en péril l’effort des politiciens démagogues pour transformer l’éducateur en agent électoral, ou pour entraver son action lorsqu’elle lui paraît devoir gêner l’exploitation de la naïveté et du mécontentement populaire […]. En un mot c’est notre travail d’éducateur français que nous voulons accomplir dans toute son étendue, en dénonçant et en combattant ceux qui nous empêchent de le faire correctement.
Dans cette intention nous voulons grouper ici tous les maîtres français qui partagent nos idées : primaire, secondaire, supérieur, enseignants dans des écoles professionnelles, appartenant aux enseignements public et privé […].
On nous demandera pourquoi Fustel de Coulanges […]. L’œuvre de notre grand historien national est un rappel à notre devoir d’éducateurs qui est de transmettre l’acquis du passé et de le maintenir. Et lorsqu’il prononce "le véritable patriotisme n’est pas l’amour du sol, c’est l’amour du passé, c’est le respect des générations qui nous ont précédé", il montre le lien qui unit les deux tâches, que nous nous proposons, refouler l’internationalisme qui prétend se servir de l’école pour une propagande anti-française, défendre l’intelligence, la haute culture contre la démagogie révolutionnaire : c’est à un travail de déracinement que nous aurons à nous opposer, à une folle tentative de couper le présent du passé. Enfin en nous indiquant le but, Fustel de Coulanges nous montre le moyen : ce patriote a été le plus sévère, le plus scrupuleux des savants. Son souci du texte qui prouve est devenu proverbial […]. Un groupement qui prend pour inspirateur Fustel de Coulanges […] ne séparera jamais l’amour de la France et de sa tradition intellectuelle, de l’amour de la science, même la plus rigoureuse et la plus austère » (n° 1, octobre 1928).

« Le Cercle Fustel de Coulanges comprend principalement des membres de l'enseignement de nationalité française. Il est aussi ouvert aux personnes qui, sans enseigner elles mêmes, s'intéressent aux problèmes de l'enseignement et approuvent cette entreprise de défense de l'intelligence et du patriotisme français. Enfin, il admet comme membres étrangers des personnes qui ne sont pas françaises, mais qui ressentent de la sympathie pour son programme » (publicité).

Prises de position anti-allemandes, s’accentuant à l’approche de la Seconde Guerre mondiale : l’Allemagne est toujours en quête de puissance par l’invasion par « le déchaînement d’une barbarie aussi hideuse que redoutable ». Après la défaite de 1940 la publication s’arrête et reprend en juin 1941. Le Cercle soutient alors à fond Pétain : « L’œuvre du Maréchal a besoin du concours de toutes les bonnes volontés », « Le Cercle profondément imprégné de la pensée de notre maître, Charles Maurras, dans sa critique incessante de la démocratie, ennemie du peuple […] aura maintenant la joie intime de travailler en communion constante et parfaite avec le gouvernement de l’Etat français, si magnifiquement incarné dans notre chef incomparable, dans notre chef aimé, Monsieur le maréchal Pétain » (juin 1941).
Ceorges Cantecor devient administrateur du CNRS.

À la libération, le Cercle est interdit et la publication suspendue jusqu’en 1952 :
« Le Cercle Fustel de Coulanges de 1939 à 1952 [...]. Le noyau le plus solide et le plus nombreux des membres du cercle Fustel de Coulanges a accepté l’idée éloquemment formulée par le maréchal Pétain : puisque l’ennemi armé tient dans ses griffes une population désarmée, il faut appliquer les énergies françaises à une réforme de nos mœurs et à une refonte de nos institutions [...]. Lors donc que, au lendemain de la défaite écrasante, le maréchal Pétain invita les Français à "tirer tout son fruit de la calamité", nous répondîmes à son appel qui nous parut nous armer pour deux tâches essentielles
1) Montrer à des jeunes gens [...] d’autres manières de servir la France que d’exciter par des gestes [...] la férocité d’un vainqueur [...]
2) Amorcer les grandes réformes que l’éducation française attend depuis un siècle [...]. Ceci supposait une rénovation de notre éducation, trop exclusivement cérébrale, qui négligeait le corps, le cœur et le caractère, qui séparait trop le jeune secondaire du jeune primaire, qui faisait beaucoup trop peu pour l’apprentissage professionnel [...].
[La situation présente et la tâche du cercle Fustel de Coulanges :]
Tous les maux dont souffre l’école française tiennent à un mal plus général et très profond : on a imposé plus qu’à demi la structure marxiste à la société française [...]. L’école unique, dans l’esprit de ses promoteurs, c’est le marxisme à l’école [...]. Il n’est pas douteux que cet usage de l’école pour transformer la structure sociale de la France n’ait déjà produit de puissants effets : elle a atteint non seulement l’entreprise familiale, mais l’éducation familiale qui risque fort d’être remplacée par une éducation exclusivement scolaire. On s’y achemine par deux voies : tout le système des allocations, des études gratuites, des vacances gratuites tendent à remettre à l’État, l’entière disposition de l’enfant. Mais d’autre part, la ruine économique de la classe moyenne conduit au même résultat [...]. Le temps n’est peut-être pas loin où une alliance puissante se nouera entre l’école, le foyer et l’atelier contre le parasite politicien et contre l’étatisme dont il vit et dont la France meurt » (décembre 1955).

« Notre but dernier reste toujours le même : instituer une liaison organique entre l’école et toutes les activités nationales. Pour y arriver, trois tâches s’imposent présentement : défendre notre humanisme traditionnel, adapter en même temps l’éducation française à l’âge de la technique, enfin libérer notre enseignement des forces et des idéologies anti-françaises qui l’asservissent » (juillet 1956).

« Contre vents et marées, le Cercle a vécu, gagné, prospéré, jusqu’à la défaite effroyable de juin 1940. Après le désastre, l’occupation puis les persécutions de l’épuration avaient condamné le Cercle, sinon à l’inaction, du moins au silence. L’éloignement du coup de force de 1944 et de ces années de terrorisme intellectuel, permit à H. Boegner de relancer le Cercle en 1953. Il devait assumer toute la vie et la responsabilité jusqu’à sa mort soudaine en cette sinistre année climatique de 1960. La Ve République est venue, depuis lors, aggraver encore et même précipiter les maux accumulés par la IIIe et IVe République. Les malheurs nationaux ont fondu sur nous, la situation infligée à la France réelle, à son université certes, mais aussi à ses structures intellectuelles, morales, sociales, a pris une allure plus que dramatique. Si bien qu’aujourd’hui, au moment où nous convions les fidèles à cette seconde renaissance du Cercle, et devant l’aggravation de la situation, il importe de reprendre mot par mot le diagnostique, plus qu’éprouvé, dont Boegner usait voici une dizaine d’années : "comme dans tous les autres secteurs de la vie française, les hommes, que leurs fautes avaient déconsidérés devant l’opinion impartiale, ont pu, en bâillonnant la critique, recommencer et presque achever leur œuvre de démolition intellectuelle et nationale. Notre enseignement populaire est envahi par les apôtres d’un nationalisme étranger, notre enseignement de culture est défiguré, désorganisé et disloqué. On fabrique des Français qui, dans l’ignorance de leur histoire et du génie de leur langue, sont mûrs pour toutes les servitudes" » (Michel Renant, nouvelle série, n° 1, 1969).

Contenu.

La revue, d'idéologie nationaliste, propose des études de fond :
– Réflexion sur les rapports entre politique et enseignement. Le Cercle met en garde contre les enseignants politisés, le marxisme et l’antipatriotisme des manuels scolaires. Il prépare un manuel d’histoire de France pour le premier degré signé par Antoinette de Beaucorps et Pierre Heinrich ; création de l’Union corporative des instituteurs et de l’École française.
– Réflexion sur l’éducation et la culture, la formation des élites, le rôle des instituteurs, de la famille ; nécessité d’une éducation qui forme le corps et le caractère de l’homme.
– Articles sur la démocratie, l’histoire de l’Antiquité grecque et romaine.
– Articles sur l’Allemagne, puis sur la paix et sur la mobilisation de 1939 ; compte rendu des conférences organisées par le Cercle, le rôle et les positions de Léon Daudet, Maurice Barrès, Jacques Bainville, Albert Rivaud, Daniel Halévy.
– Articles sur l’enseignement primaire et secondaire, l’enseignement du patriotisme.
– Liste des correspondants du Cercle dans les académies, compte rendu d’ouvrages, chronique du Cercle.

À la reprise de 1953 :
– Explications sur les idéaux du Cercle, sur les maux dont souffre la société française ; réflexion philosophique sur la société.
– Attaques contre la politique éducative de l’État et la mainmise du politique sur l’enseignement.
– Réflexions sur les réformes nécessaires à l’enseignement français, critique de celles mises en œuvre par le gouvernement, demande d’orientation et d’adaptation de l’enseignement français aux besoins de l’économie.
– Articles sur l’école rurale, l’enseignement agricole, exaltation du paysan.
– Articles sur l’éducation religieuse des jeunes, les devoirs des parents.
– L’éducation aux États-Unis ; la France dans le monde.
– Articles polémiques contre les intellectuels marxistes ou marxisants, le défaitisme des enseignants.
– Après 1968 : le laxisme de l’institution scolaire.

Mot cle(s) :

Cote : Cote BnF : Microfilm M 18530 (inc. ; 1928 - 1944 / 1953 - 1959), 8° R. 36652 (inc. ; 1953 - 1959), 4° R. 11363 (1966 - 1970, n° 8), 8° R. 73037 (1970, n° 9, - 1973).