Objectif : Objectif du scoutisme.
« Depuis son origine et de par son origine, le scoutisme était intimement lié au dialogue engagé entre les pays d'Europe et leurs colonies.
L'Inde de Rudyard Kipling (Kim, Livre de la jungle), l'Afrique du Sud (Boërs, Cafres et Zoulous), le Far-West et le Canada (avec les Trappeurs et les Peaux-Rouges), ont fourni la plupart des grands mythes que le scoutisme a lancés à travers le monde entre 1910 et 1940. "Le style du campeur colonial" faisait alors partie de la définition officielle du scoutisme.
Avec la fraternité scoute internationale, Baden-Powell avait introduit une nouvelle dimension dans les rapports entre les peuples colonisés et leurs métropoles d'Europe [...]. La primauté donnée par Baden-Powell à la religion permettait en 1938 à quatorze millions de scouts et de guides d'atteindre à la plénitude de la véritable fraternité : celle qui réunit les fronts tournés vers le même Père [...]. Toute l'éducation scoute n'a visé jusqu'ici qu'à élever les jeunes, à les tirer par en haut vers ce type de civilisation [référence à "la synthèse évangélique qui fait de l'humanisme européen une civilisation chrétienne, une civilisation de l'universel : la Civilisation de l'Homme"]. Comment y parvenir ? Par l'effort, par le dépassement. C'est pourquoi le scoutisme est une pédagogie d'ascension qui propose à ses disciples des principes, des règles, des modèles.
Or c'est bien l'abandon de ces principes, de ces règles, de ces modèles qui a permis la dislocation de nos empires d'Outre-Mer. Nos actes ont trop souvent trahi les principes de notre culture et de notre foi. Nous avons laissé l'impératif politique supplanter les exigences de notre vocation missionnaire ("pas d'église plus haute qu'une mosquée"). Puis le spécialiste a remplacé le chef. Enfin l'exploitation et la gestion des biens matériels ont pris le pas sur l'éducation des personnes, alors que tout aurait dû être fait pour lier la technique à l'éducation et l'autorité au service gratuit !
C'est de cette réflexion qu'est né le Scoutisme d'Europe [...].
Les années 62-63 ont donc marqué un tournant majeur pour le scoutisme, qui s'est trouvé devant la nécessité de se reprendre en mains, de redéfinir ses buts, de s'adapter à de nouvelles conditions de vie en commun, de tirer les conséquences de la fermeture de nos empires d'Outre-Mer et de rechercher d'autres ouvertures.
Deux réponses totalement différentes ont été faites à ce défi. Désormais il existe deux scoutismes catholiques sans que l'on puisse raisonnablement parler d'aucun côté de dissidence ou de sécession.
Une partie des scouts catholiques a réalisé cette "mise à jour", d'une part en remettant en cause un certain nombre de valeurs jugées "dépassées", d'autre part en effaçant tels ou tels caractères spécifiques du scoutisme afin de pouvoir s'ouvrir largement aux autres mouvements de jeunes, qu'ils soient chrétiens ou non [...].
Une adaptation toute différente a été réalisée sous le signe des Guides et Scouts d'Europe. Le 15 mars 1963, un an presque jour pour jour après les accords d'Évian, le mouvement FSE était lancé officiellement avec la signature, à Paris, du contrat fédéral. La mise à jour se faisait ici en plaçant les associations nationales respectives à l'échelle européenne, en créant une fédération commune aux filles et aux garçons avec des structures distinctes, en ouvrant les rangs à des groupes protestants homogènes, en contestant les monopoles éducatifs d'Église ou d'État, en tirant hardiment les conséquences des décisions de Vatican II relatives à la promotion des laïcs, etc. » (P. Géraud- Keraod, Maîtrises, avril 1972).
Contenu.
– Le « vrai scoutisme » : la Charte du scoutisme, la loi scoute, l'esprit du scoutisme européen, les cérémonies scoutes.
– Vie du mouvement : camps, pèlerinages, journées des chefs ; nouvelles des patrouilles, des groupes étrangers.
– Préparation du camp ou aménagement du local : nombreuses fiches pratiques de bricolage, en particulier explications de la technique du froissartage : travail du bois ouvragé pour construire une installation de cuisine, un atelier, le coin toilettes... ; fiches pour résoudre les problèmes d'intendance, recettes de cuisine, secourisme.
– Techniques scoutes : emblèmes, nœuds, messages secrets.
– Les sports : cross, judo, ski, mouvements de culture physique.
– Découverte de la nature : le ciel, l'orientation, l'utilisation des cartes, le croquis panoramique et le croquis topographique, la météo, la chasse aux empreintes, la naturalisation des animaux.
– Rappel et commentaire de la Bible, prières.
– Histoires d'aventures, la chevalerie ; jeux, chants scouts, préparation des veillées.
– Iconographie abondante.
À partir de 1973 : pages pour louveteaux et louvettes « Mowgli », et à partir de 1990 : pages pour guides, scouts, vie des aînés, des aînées, et « Mowgli » pour les jeunes.
Les suppléments « Scoutorama » de 1972 et 1973 (réédités en 1980 et 1985) reprennent pour l'essentiel des articles déjà parus.
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