Objectif : Objectif de l'Association et du Syndicat.
« L'absence d'une véritable organisation était incompatible avec le nombre croissant des rééducateurs et avec l'extension de leur domaine […]. C'était un devoir impérieux de veiller à la qualité des gens ainsi recrutés par une sorte de cooptation et dont la préparation dépendait en somme d'une commune bonne volonté. Si, sur le plan pratique et purement technique, le système fonctionnait bien - mieux que maintenant du fait du petit nombre de gens formés - il n'en était pas de même sur le plan théorique : des études régulièrement organisées s'imposaient. C'est dans cette double perspective que sont nées et l'Association de rééducateurs et les études d'orthophonie […]. Grouper les rééducateurs fut le but essentiel de l'Association que je créai en 1956. Dès la réunion préliminaire, le 10 novembre 1956, nos intentions furent clairement marquées et elles figurent dans les statuts de cette même association. Grouper les rééducateurs orthophonistes en vue d'organiser l'exercice de leur profession. Constituer un organisme d'information concernant les problèmes ré éducatifs. Établir la liaison avec les pouvoirs publics et avec les organismes et organisations similaires à l'étranger. Créer un bulletin périodique où seraient traitées les questions techniques de rééducation et publiées des informations concernant ces sujets […]. L'arrêté ministériel ayant créé l'attestation d'études d'orthophonie en juillet 1955 pour Paris, c'est en 1958 que sont sorties les premières orthophonistes munies d'un diplôme [...]. Il fallut songer à organiser la profession. C'est pour cela que fut créé le syndicat (juillet 1959) sous le nom de Syndicat national des rééducateurs en orthophonie (SNRO devenu SNO). Le syndicat est donc un organisme spécifiquement destiné à l'organisation de la profession et à la défense des intérêts professionnels […]. L'Association est donc, plus nettement qu'au moment de sa création dévolue à l'étude des techniques, des méthodes et principes de rééducation. Elle considère comme de son domaine d'étudier toute question scientifique en rapport avec la structure du langage dans son aspect pathologique ou en relation quelconque avec les troubles de compréhension et d'expression […]. Dans les buts de l'association la création d'un bulletin où seraient traitées les questions techniques [était mentionnée]. En fait le Dr Simon nous ayant ouvert le Bulletin de la Société Binet, nous n'avons pas eu à assumer tout de suite une charge qui eût été alors écrasante et nous avons pu, grâce à cela, publier de nombreux et importants articles surtout orientés vers la pédagogie. Depuis, est née notre revue Rééducation orthophonique […]. Publication du Syndicat, elle a deux fins et est à la fois un organe professionnel et un journal où des articles de pédagogie, de psychologie, de phonétique, de linguistique, etc., en rapport avec notre activité, trouvent la place qui, en France, n'existait pour eux nulle part. Cette revue intéresse aussi les parents de nos élèves qui y liront des études en rapport avec le cas de leurs enfants » (S. Borel-Maisonny, décembre 1964).
Et de la revue.
« Est-ce une singularité de notre temps où la prévention, l'hygiène et la prophylaxie connaissent un essor si prodigieux ? Est-ce simplement la révélation, due au perfectionnement des méthodes de dépistage et de diagnostic, d'un état de choses plus ancien ? On ne sait. Cependant tous s'accordent pour évaluer à un million neuf cent mille environ le nombre des enfants inadaptés d'âge scolaire, intelligents, débiles intellectuels ou moteurs. Ce chiffre énorme, qui comprend les inadaptés mentaux, caractériels et sensoriels, englobe également les enfants atteints de troubles de la voix, de l'audition, de la parole et du langage parlé ou écrit, autrement dit : les déficients auditifs, les enfants accusant un retard de parole ou de langage, les dyslexiques faux ou vrais, les dysorthographiques, les enfants qui bégaient, les aphasiques, etc. ; ramené à ces catégories, le nombre en serait encore de près de six cent mille. Or, si l'on excepte quelques revues à l'usage du corps médical ou des rééducateurs spécialisés, il n'existe aucune publication périodique à grand tirage consacrée au dépistage, à la prévention et au traitement de ces divers états, associés ou non à la débilité intellectuelle, à l'infirmité motrice cérébrale ou à des troubles du caractère et du comportement. C'est donc d'une façon épisodique et au gré des circonstances que sont informés et documentés parents, maîtres, psychologues, assistantes sociales, voire médecins. Les institutions qui en ont la responsabilité, combien lourde, de la rééducation sont elles-mêmes assez démunies dans ce domaine et ne disposent pas d'une publication animée par des médecins et des rééducateurs spécialisés dans le traitement de l'orthophonie. Pourtant le besoin est grand […]. Telles sont les raisons qui ont décidé de la création de cette revue, qui sera le point de rencontre des orthophonistes avec tous ceux qui sont appelés à s'occuper de cette rééducation, que ce soit comme médecins, psychologues, conseillers d'orientation scolaires, instituteurs, assistantes sociales, directeurs d'institutions médico-pédagogiques ou parents. Dans nos colonnes, on trouvera une documentation complète et objective, sous une forme claire et pratique, sur le triple plan médical, psychologique et pédagogique. En un mot, Rééducation orthophonique se veut le vade-mecum de ceux qui se préoccupent de ces problèmes comme parents, médecins, éducateurs ou rééducateurs, de ceux qui croient indispensable de tout mettre en œuvre pour faire de ces enfants des hommes » (n° 1, novembre/décembre 1963).
Contenu.
– Historique et définition de plus en plus précise de l'orthophonie et de ses champs d'application. En France, « on désigne sous le nom d'orthophonistes, les rééducateurs de l'audition, de la parole, du langage et aussi de la voix - spécialistes non-médecins de ces disciplines - et phoniatres les médecins généralement ORL et s'occupant spécialement de pathologie vocale ». – La création, l'évolution et les activités de l'association et du syndicat. – Informations sur la mise en place progressive du métier d'orthophoniste : formation (études et diplômes), cours d'été, puis conditions d'exercice (patente, caisse de retraite, déclarations d'impôts). – Liste des orthophonistes affiliés à l'association. – Comptes rendus des journées d'études organisées par l'association, des congrès et manifestations nationales et internationales auxquelles elle participe. Informations du Groupe d'études et de recherche des rééducateurs de l'Éducation nationale (GERREN). – Articles sur la prise en charge des déficiences par des orthophonistes dans d'autres pays du monde (Danemark, États-Unis). – Communications, études théoriques et travaux sans cesse remis à jour de médecins spécialistes et d'orthophonistes concernant tous les domaines de l'orthophonie : linguistique, pédagogie (apprentissage de la lecture et de l'orthographe), psychopédagogie, handicaps divers (déficience mentale, anomalies bucco-dentaires, surdité, aphasie, troubles de la parole, dyslexie, dysorthographie), dépistage des troubles, prise en charge chirurgicale, médicale, prévention et rééducation. – Publication des tests d'aptitudes et de niveau mental destinés à évaluer la forme et les niveaux du handicap. – Informations sur les appareillages nécessaires à la rééducation ainsi qu'à l'équipement de classes spécialisées pour hypo-acoustiques et demi-sourds par exemple. – Liste des mémoires d'orthophonie des étudiants de la faculté de médecine de Paris ; bibliographie. – Offres d'emplois ; iconographie.
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