Objectif : « Les projets Savary, non seulement remettent en cause la séparation des Églises et de l'État prévue par l'article 13 de la Constitution du 5 mai 1946 et confirmée par l'article 2 de la Constitution de 1958, mais en outre portent gravement atteinte au statut des enseignants qui voient leurs garanties, conquises au prix d'une lutte séculaire, totalement détruites. C'est ainsi par exemple, qu'en rendant obligatoire l'établissement de “projets éducatifs” auxquels les enseignants seraient tenus d'adhérer (sous peine de se voir rejeter de la “communauté enseignante”), non seulement on change la nature de la fonction enseignante chargée de transmettre le savoir en lui assignant comme objectif d'inculquer une idéologie par définition mystificatrice, mais on prive du même coup les enseignants de la garantie de l'emploi que leur garantit leur fonction de fonctionnaire. On peut regretter l'attitude de la Fédération de l'Éducation nationale et du CNAL, qui font preuve d'une compréhension incroyable à l'égard de projets qui signifient leur propre destruction.
Dans ces conditions, il devenait urgent de construire un cadre permettant de rassembler les laïques soucieux de préserver dans ce pays l'ensemble des libertés démocratiques. Tel est le sens de notre initiative, tel est le rôle que s'assigne Laïcité, en espérant que l'avenir nous permette de faire en sorte que tous les laïcs se trouvent de nouveau unis. Laïcité, qui se veut un journal mensuel de tous les laïques, ne se fixe pas d'autre objectif » (Alexandre Hébert, n° 1, mars 1983).
Contenu.
– Rappel des lois anti-laïques votées depuis 1951 ainsi que des promesses de François Mitterrand et du parti socialiste.
– Présentation du projet Savary et de ses dangers. Dénonciations des projets de Louis Legrand.
– Appel à la participation aux meetings, aux manifestations, à la convention nationale pour la laïcité.
La revue adopte un ton extrêmement virulent, polémique, pour défendre « l'école laïque en danger », dénoncer l'Église, les Jésuites, l'ACJF et son prosélytisme. Elle s'arrête après la démission d'Alain Savary du ministère de l'Éducation nationale.
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