Responsable(s) : Fondateur-président et responsable de l'édition française de 1922 à 1940 : Adolphe Ferrière à Genève, directeur du Bureau des écoles nouvelles, professeur à l'Institut J.-J. Rousseau (école des sciences de l'éducation) de Genève, puis directeur de la Ligue internationale pour l'Éducation nouvelle. Président d’honneur de 1928 à 1946 : Paul Langevin. Président à partir de 1946 : Henri Wallon puis Gaston Mialaret ; vice-présidents : Henri Piéron et Mme Prenant puis successivement : Aurélien Fabre, Roger Gal, R. Gloton ; secrétaires généraux : Mme F. Seclet-Riou et R. Gal, secondés de Mmes J. Hauser, Mlle E. Flayol, Fabre et Chenon-Thivet puis, successivement, Mme Cohen, Mme R. Bertran, Daniel Lavenu. Directeurs successifs de publication : Mme F. Seclet-Riou, Philippe de Swetschin, Louis Marmoz. Rédacteurs en chef successifs : Mme S. Roubakine, fondatrice de l’École expérimentale de Bellevue, A. Weiler, conseiller pédagogique au ministère de l’Éducation nationale, G. Mialaret. Le comité de rédaction comprend à partir de 1925 : Paul Fauconnet, professeur de psychologie et pédagogie à la Sorbonne, Ovide Decroly, professeur à l'université de Bruxelles, A. Hamaide, directrice de l’École nouvelle qui porte son nom, à Bruxelles, Jean Piaget, directeur du Bureau international de l’Éducation à Genève, Henri Piéron, professeur au Collège de France, Roger Cousinet, Georges Bertier, Mme Cohen, Henri Biscompte, Fernand Dubois et Mme Verdière de Vits (Belgique), R. Gal, Pierre H. Ruel (Canada), A. Fabre, R. Gloton, Samuel Roller (Suisse), Dottrens, Mme Claude François, puis, à partir de 1990 : Marguerite Altet, D. Lavenu, G. Mialaret, Henri Peyronie, Jean-Marie Brohm, L. Marmoz, Jean-Pierre Mialaret.
À partir de 1980, un comité scientifique international se met en place comprenant Anna Bonboir (université de Louvain), Gilbert de Landsheere (université de Liège), P.-H. Ruel (université de Sherbrooke, Canada), William Wall (National Foundation for Education Research, Angleterre), Jean Simon (université de Toulouse-Le Mirail). Rédigé par des enseignants, des pédagogues, des psychologues, des chercheurs en sciences de l’éducation.
|
Objectif : Objectif de la Ligue.
« Principes de ralliement 1– Le but essentiel de toute éducation est de préparer l'enfant à vouloir et à réaliser dans sa vie la suprématie de l'esprit ; elle doit donc, quel que soit par ailleurs le point de vue auquel se place l'éducateur, viser à conserver et à accroître chez l'enfant l'énergie spirituelle. 2– Elle doit respecter l'individualité de l'enfant. Cette individualité ne peut se développer que par une discipline conduisant à la libération des puissances spirituelles qui sont en lui. 3– Les études et, d'une façon générale, l'apprentissage de la vie, doivent donner libre cours aux intérêts innés de l'enfant, c'est-à-dire ceux qui s'éveillent spontanément chez lui et qui trouvent leur expression dans les activités variées d'ordre manuel, intellectuel, esthétique, social et autres. 4– Chaque âge a son caractère propre. Il faut donc que la discipline personnelle et la discipline collective soient organisées par les enfants eux-mêmes avec la collaboration des maîtres ; elles doivent tendre à renforcer le sentiment des responsabilités individuelles et sociales. 5– La compétition égoïste doit disparaître de l'éducation et être remplacée par la coopération qui enseigne à l'enfant à mettre son individualité au service de la collectivité. 6– La coéducation réclamée par la Ligue - coéducation qui signifie à la fois instruction et éducation en commun - exclut le traitement identique imposé aux deux sexes, mais implique une collaboration qui permette à chaque sexe d'exercer librement sur l'autre une influence salutaire. 7– L'éducation nouvelle prépare, chez l'enfant, non seulement le futur citoyen capable de remplir ses devoirs envers ses proches, sa nation, et l'humanité dans son ensemble, mais aussi l'être humain conscient de sa dignité d'homme.
Buts de la Ligue 1) D'une façon générale, la Ligue s'efforce d'introduire à l'école son idéal et les méthodes conformes à ses principes. 2) Elle cherche à réaliser une coopération plus étroite : d'une part, entre les éducateurs des différents degrés de l'enseignement, d'autre part entre parents et éducateurs. 3) Elle se propose d'établir, par des congrès organisés tous les deux ans, et par les revues qu'elle publie, un lien entre les éducateurs de tous les pays qui adhèrent à ses principes et visent des buts identiques aux siens. 4) Il n'y a pas de cotisation. L'abonnement à la revue Pour l’ère nouvelle implique l'adhésion à la Ligue. Il suppose donc l'adhésion à ses principes de ralliement, tout au moins à titre d'orientation générale » (page de garde avant 1940).
Du GFEN.
« Trente ans n’ont pu passer sur le Groupe d’éducation nouvelle sans le modifier. Sa composition, ses tâches ne sont plus tout à fait les mêmes. Au début ses adhérents comptaient davantage d’éducateurs privés, qui dirigeaient des établissements où ils cherchaient à introduire soit le régime combiné de sports et d’enseignement, tel qu’il est pratiqué dans certains collèges d’Angleterre, soit des méthodes telles que la méthode de Mme Montessori. En raison de leurs frais élevés, ils ne pouvaient s’adresser qu’à une clientèle riche. Aujourd’hui ce sont des membres de l’enseignement public : instituteurs, professeurs, directeurs d’école, inspecteurs qui donnent à notre Groupe toute son activité […]. L’éducation nouvelle a donc conquis en France des bases démocratiques. Elle a couvert, pour commencer, des systèmes de pédagogie bien différents, et dont on pourrait dire qu’ils relèvent de sa période utopique, au sens où l’on a parlé d’un socialisme utopique. C’est par opposition à ce qu’ils considéraient comme le vice essentiel de la société présente que les utopistes sociaux en déduisaient le principe fondamental sur lequel ils prétendaient édifier la société idéale […]. De même c’est aux méthodes traditionnelles de l’enseignement que s’en prenaient les utopistes pédagogues mais leurs reproches différaient […]. Le caractère utopique de ces différents systèmes éducatifs est reconnaissable à ce que le détail de leurs applications offre souvent de factice. Ils perdent vite le contact avec cette double réalité, la nature propre de l’enfant et le milieu où il se développe, qui sont les deux pôles que l’éducation doit joindre […]. Le mouvement d’éducation nouvelle met en présence deux conceptions de l’éducation. La conception autoritaire et la conception individualiste. Selon la première, le but est de transmettre aux jeunes générations l’héritage de traditions, croyances, connaissances qui leur permettront de s’intégrer dans la société qu’elles auront à continuer. Selon la seconde, il s’agit de développer au mieux les aptitudes de chaque individu à telle fin qu’il puisse en tirer le meilleur profit pour lui-même et éventuellement pour la société. Les partisans de l’éducation nouvelle sont pour la seconde contre la première. Quand ils se cherchent des précurseurs jusqu’au 16e siècle, chez des hommes comme Montaigne et Comenius, ils sont dans la vérité historique. L’offensive contre l’éducation autoritaire et conformiste a commencé d’être menée à cette époque de la Renaissance […]. Il est incontestable que l’attitude critique de l’éducation nouvelle lui a fait souvent préconiser, par opposition à la pédagogie traditionnelle, des principes ou des procédés justes et utiles. Mais elle accepte encore trop souvent des alternatives auxquelles ne saurait souscrire une pédagogie scientifiquement fondée sur la connaissance psychologique de l’enfant et plus généralement sur les rapports d’existence qui unissent l’individu au milieu […]. Le point de vue de l’utopisme est de rechercher les similitudes ou les incompatibilités. Parce que le but de l’activité intellectuelle est de comprendre, le savoir et les instruments du savoir sont sacrifiés à ce qui est regardé comme compréhension pure. Parce que l’enfant est l’enfant, il y a incompatibilité entre son éducation et le milieu des adultes. Parce que l’école est faite pour les enfants, elle doit s’ouvrir le moins possible sur la société des adultes. Mais il y a un point de vue différent, le point de vue dialectique. Parce que le résultat pour être atteint exige les actions et les réactions de facteurs qui, loin d’être nécessairement semblables, entrent souvent en conflit. C’est l’occasion de réactions utiles que l’éducateur devra chercher. Nos programmes s’inspirent de cet esprit » (H. Wallon, janvier/mars 1952).
Et de la revue.
« Nous sommes quelques-uns à vouloir transformer l'école. Ce que nous voulons transformer, ce n'est pas la technique de l'apprentissage - ou du préapprentissage - de la vie ; celle-là a ses règles éprouvées, ses étapes précises, ses échelons “statiques” bien définis. Non : c'est l'esprit de l'école qu'il faut changer. C'est cet esprit qu'il faut orienter dans un sens diamétralement opposé. Il s'agit donc d'une transformation d'ordre dynamique. En quoi consiste-t-elle ? Jusqu'ici, nous avons élevé les enfants “du dehors au dedans”. C'est nous, adultes, qui décidions de cette éducation en premier et en dernier ressort. Demain, c'est l'enfant qui, avec notre concours clair, s'élèvera “du dedans au dehors”. Non pas l'enfant “brut”, mélange de caprices et de lubies, mais ce foyer rayonnant qui est en lui et que nous appelons l'esprit, foyer qui se concentre de plus en plus et qui rayonne de plus en plus : concentration de la pensée et de la volonté ; différenciation et enrichissement dans tous les domaines de la vie spirituelle, tant individuelle que sociale. Est-il exagéré, dès lors, de parler d'une “Ère nouvelle” de l'éducation ? Cette Ère nouvelle n'est-elle pas le terme des aspirations de beaucoup d'entre nous ? N'est-ce pas la plus belle, la plus merveilleuse, la plus enthousiasmante des tâches que de travailler “Pour l'Ère nouvelle“ ? Voilà justifié le titre de cette revue. Voilà justifiées, du même coup, sa création et son existence » (Ad. Ferrière, n° 1, janvier 1922).
« Après une interruption qui a duré près de six ans notre revue peut enfin reprendre aujourd’hui sa publication […]. C’est avec la plus grande largeur d’esprit que notre revue accueillera et sollicitera les contributions relatives aux aspects si variés de l’éducation. Son titre Pour l’ère nouvelle prend d’ailleurs une signification plus large et plus riche au lendemain de la terrible crise dont nous sortons à peine et en présence des infinies possibilités que nous offre aujourd’hui la science. Le domaine auquel nous devons nous limiter ici, et qui concerne la formation de l’homme dans l’enfant, se trouve à lui seul singulièrement élargi du fait que toute réforme profonde de l’enseignement doit nécessairement faire appel aux méthodes actives et vivantes que nous préconisons. Qu’il s’agisse de parents ou de maîtres, d’école ou de famille, nul ne doit plus les ignorer ; nous nous efforcerons de faire en sorte que tous trouvent ici le moyen de s’y intéresser » (P. Langevin, n° 1, octobre 1946).
« Notre revue Les Sciences de l’éducation - Pour l’ère nouvelle va se renouveler. Héritière de Pour l’ère nouvelle. Revue internationale d’éducation nouvelle publiée pour la première fois en janvier 1922 en tant qu’organe trimestriel de la Ligue internationale pour l’éducation nouvelle et du Bureau international des écoles nouvelles, elle prend son nom actuel quand Gaston Mialaret, alors successeur de Henri Wallon à la présidence du GFEN, en assure la direction et la publication avec l’aide de la maison Didier tout d’abord et du Laboratoire de Psycho-pédagogie de l’Université de Caen ensuite. Elle devient aussi, entre temps, l’organe de l’Association internationale de pédagogie expérimentale de langue française (AIPELF) […]. En cette période difficile pour l’édition, l’importance prise par notre revue dans le domaine des sciences de l’éducation, en pays francophones notamment, est attestée par l’augmentation régulière du nombre de manuscrits proposés. Aussi estimons nous nécessaire de procéder à un remaniement de la publication avec pour objectifs : – de participer plus activement au développement des sciences de l’éducation et à la diffusion de leurs travaux, – de tenir compte de l’évolution des idées en matière d’épistémologie et de méthodologie de la recherche. Les sciences de l’éducation constituent aujourd’hui, un domaine scientifique très large ayant des parties communes avec la plupart des disciplines scientifiques actuelles. Pour mieux répondre à son titre les sciences de l’éducation, doivent couvrir d’autres champs d’investigation : philosophique, historique, économique, sociologique … afin de permettre au lecteur de faire une synthèse de travaux qui, tout en se situant dans des domaines en apparence éloignés de la pratique éducative, peuvent être de très grande utilité pour le praticien de l’éducation ou de la recherche éducationnelle […], – de répondre de mieux en mieux aux besoins de nos lecteurs. Malgré nos efforts, une fausse image de notre revue s’est développée dans le public enseignant : revue de spécialistes, trop uniquement centrée sur la pédagogie expérimentale, … donc assez éloignée des préoccupations quotidiennes des éducateurs et des enseignants. S’il ne s’agit en aucun cas d’affaiblir, en quoi que ce soit, le caractère scientifique de notre revue, nous devons chercher par contre, à mieux mettre en évidence les relations entre la pratique quotidienne et les résultats de la recherche en éducation, permettant ainsi, à tout éducateur- enseignant, de s’informer, d’utiliser ces résultats pour améliorer sa pratique quotidienne et de participer lui-même aux progrès de l’activité éducative, – d’aider les auteurs à planifier leurs publications et tenter de raccourcir leurs délais en systématisant l’organisation de l’édition […], – d’améliorer la diffusion nationale et internationale de la revue […], – d’informer nos lecteurs de l’actualité de la recherche » (n° 1-2 de 1987).
Contenu.
De 1922 à 1940 indication précise du contenu :
La revue « s'intéresse aux sujets suivants : 1) Applications à l'éducation des découvertes les plus récentes de la psychologie de l'enfant. 2) La loi biogénétique et les étapes de l'évolution des intérêts de l'enfant. 3) La joie dans l'éducation. 4) L'école active. 5) Comment l'école nouvelle conçoit les programmes, les méthodes et les horaires. 6) L'autonomie des écoliers. 7) La coéducation des sexes. 8) L'art à l'école. 9) Le travail manuel au service de l'éducation. 10) La gymnastique naturelle. 11) L'école au soleil. 12) Les écoles nouvelles à la campagne » (prospectus, 1927).
Elle contient en outre : – Panoramas de l'état de l'instruction et du système éducatif dans différents pays. – Présentation d'expériences éducatives à travers le monde. – Nombreuses nouvelles concernant les mouvements et associations pédagogiques dans le monde. – « Chronique française » : nouvelles des milieux éducatifs français, et revue des revues pédagogiques françaises. – « Bulletin international de l'Institut J.-J. Rousseau » et « Bulletin du Bureau international d'éducation » puis aussi « Rapport sur les activités du GFEN ». – Comptes rendus détaillés des congrès pédagogiques de la Ligue. – Bibliographie des sciences de l'éducation, livres et revues.
La revue connaît trois éditions : française, anglaise, allemande.
Et à sa réapparition en 1946 : – Rapports d’études établis par les commissions du GFEN, sur le contenu et la didactique des matières enseignées à l’école primaire et au collège : orthographe, histoire, géographie, sciences. – Communications sur les expériences et la rénovation pédagogiques à l’étranger : Belgique, Angleterre, Tchécoslovaquie, États-Unis, Grèce, Chili, Hollande, Suisse, Pologne, URSS, Algérie. – Comptes rendus importants des congrès d’éducation nouvelle ; chronique du GFEN, annonces des réunions des commissions avec leur thème de travail. – Rapports sur la psychologie de l’enfant : comment susciter son intérêt, le dessin-test, la notion d’espace, l’exercice d’observation, le jeu, le rôle du langage dans la formation psychique. – Articles sur l’enseignement : les réformes, l’orientation et la sélection, l’éducation à la paix, l’éducation morale et l’éducation artistique. – L’école maternelle et l’éducation préscolaire en France et en Europe ; nouvelles de l’Organisation mondiale pour l’éducation préscolaire. – Nouvelles du centre d’éducation « Le Renouveau » situé à Montmorency (Val-d’Oise), fondé par H. Wallon pour accueillir les enfants victimes de la guerre puis les enfants ayant de problèmes scolaires et familiaux ; articles sur la protection de l’enfance inadaptée. À partir de 1967 on trouve en particulier : – Réflexions sur les sciences de l’éducation, les réformes, l’innovation pédagogique, les expériences éducatives, les relations parents-école. – L’évaluation, l’enseignement programmé, l’apport de l’audiovisuel, la lecture, la télévision éducative. – Mises au point sur l’enseignement de différentes disciplines, depuis le primaire jusqu’au lycée : mathématiques modernes, français, langues étrangères, musique, éducation physique. – Psychopédagogie et psychologie de l’enfant et de l’adolescent ; analyse sur l’échec scolaire et l’égalité des chances entre les sexes, les comportements scolaires des enfants. – L’éducation comparée, l’identité des sciences de l’éducation, la philosophie et la sociologie de l’éducation. – La formation continue des professeurs, rapports sur la formation des maîtres, la tenue de la classe, la discipline. – Enquêtes sur l’enseignement technique et la formation professionnelle. – La culture des immigrants, le bilinguisme, la formation à l’écrit. – Articles sur les systèmes scolaires dans les pays francophones : Québec, Suisse, Belgique. – Nouvelles des associations des sciences de l’éducation : Association internationale de pédagogie expérimentale de langue française, Ligue mondiale d’éducation, Association internationale des sciences de l’éducation, Conseil mondial des associations d’éducation comparée, Association francophone d’éducation comparée. – Numéros spéciaux en 1968 d’une part sur la remise en question de l’Université dans lesquels s’expriment de nombreuses universités françaises ainsi que de grandes écoles et d’autre part sur la remise en question de l’école où s’expriment des associations pédagogiques et des commissions de travail de lycées et écoles normales. – Bibliographie, liste des thèses soutenues en sciences de l’éducation, comptes rendus d’expositions, de conférences et de journées pédagogiques. – Hommages à des personnalités des sciences de l’éducation disparues ; courrier.
Table des matières.
|