Objectif : « Correspondances a débuté en janvier 1968. Au terme de ces sept années d’existence, il est intéressant de brosser une courte rétrospective du travail accompli.
À côté d’Orientations et de Catéchistes qui existaient depuis longtemps, Correspondances devait constituer un nouveau mode d’expression en vue d’élargir les moyens d’action du bureau pédagogique. Dans la présentation du numéro 1, Didier Piveteau en définissait ainsi les objectifs particuliers : « Deux raisons principales ont présidé à la naissance de ce fameux bulletin. La première est l’écho des demandes fréquemment formulées en faveur d’une périodicité plus fréquente d’Orientations. L’intervalle de trois mois est trop grand pour pouvoir épouser étroitement l’événement, et plus encore, pouvoir répondre aux questions posées par les livraisons antérieures. Le second est le besoin partout ressenti de participer aux recherches pédagogiques qui se mettent à foisonner de toutes parts, même s’il est encore prématuré pour porter des jugements définitifs sur leurs résultats. Deux besoins de cette nature ne pouvaient être remplis que par la création d’un bulletin léger, mensuel, de facture presque informelle [...]. Correspondances se veut créateur de liens, d’échanges, d’informations immédiates, de flashs permettant un cliché rapide sinon définitif [...]. Correspondances répond donc aux besoins ressentis en cette période de fermentation éducative et pourra beaucoup pour entretenir ce mouvement de recherche dans l’activité quotidienne.
La revue a-t-elle été fidèle à ces objectifs ? C’est à chaque lecteur de répondre [...]. Car Correspondances, c’était un peu “l’affaire de tous” : elle demandait une participation plus active puisqu’elle n’était pas une revue élaborée par un comité mais le résultat d’une collaboration multiforme [...]. On peut espérer que cela a permis à un certain nombre d’enseignants ou d’éducateurs de se sentir moins isolés dans le renouveau pédagogique, à d’autres d’oser entreprendre ce qui les attirait.
Mais l’innovation pédagogique, même si elle est plus sensible depuis quelques années, ne peut produire constamment des changements spectaculaires. Si on connaît l’intérêt d’une revue comme Correspondances, on en perçoit également les limites : risques de répétition, difficulté de renouveler le circuit de prospection, réticence parfois de certains enseignants à écrire ce qu’ils font, parallélisme avec d’autres revues poursuivant les mêmes buts, diversité même du public provoquant une réelle dispersion des articles, mobilité annuelle des abonnés, multitude des moyens actuels de diffusion [...], tous ces éléments ont pesé plus ou moins dans la décision d’arrêter la publication de Correspondances » (frère L. Lauraire, dernier numéro, novembre 1974).
Correspondances ne devait pas disparaître totalement ; une partie des rubriques devait être prise en charge par la revue Orientations.
Contenu.
– Essentiellement des articles de pédagogie pratique : conseils aux professeurs, de nature psycho-pédagogique (comment accrocher l’attention des élèves difficiles des classes de transition par exemple), matérielle (l’emploi de l’audiovisuel) ou méthodique (propositions de techniques novatrices ou de jeux pédagogiques) pour réussir les cours. À noter que les Frères des écoles chrétiennes utilisent largement les méthodes Freinet (l’expression libre, la correspondance interscolaire, le travail autonome ou semi-dirigé...).
– Témoignages de professeurs, parfois d’élèves, d’expériences pédagogiques concernant la classe (la pédagogie personnalisée, le dialogue professeurs-élèves, le journal scolaire, etc.) ou l’environnement scolaire (le travail de l’équipe médico-psychologique, l’ouverture aux parents, l’animation parascolaire), théâtre, cinéma mais aussi classes de découverte, voyages scolaires, les projets pédagogiques par établissement...
– Information approfondie sur les réformes de l’Éducation nationale (textes officiels commentés) et réflexion constructive sur les innovations pédagogiques que celles-ci induisent : « Nous sommes concernés par ses décisions qui procèdent d’une volonté d’adaptation de l’enseignement aux réalités actuelles. Quoique imparfaites et sans doute insuffisantes, nous aurions tort d’adopter à leur égard l’attitude inefficace du “héron de la fable” [...] prendre comme point de référence le bien des jeunes scolarisés plutôt que des habitudes confortables ». Autres réflexions parfois théoriques (le langage et la libération de l’homme, réflexion philosophique et chrétienne) mais le plus souvent concrètes, sur divers problèmes éducatifs : la dyslexie et l’orthographe, le partage des tâches dans la communauté éducative ouverte des chefs d’établissement aux parents, l’éducation sexuelle, l’organisation de l’espace dans une éducation de l’autogestion.
– Exposés didactiques, sur l’enseignement du français par exemple ; bibliographie abondante.
– Apparition, à partir de 1971, d’une réflexion sur le sens chrétien des écoles de Frères ; éléments de catéchèse ou témoignages d’actions chrétiennes faites par les élèves.
– Informations variées sur les spécificités des écoles, les sessions d’études pour les professeurs, les stages de langues.
– Revue de presse, notes de lecture, bourse de documents (au début) puis revue critique de manuels et de livres d’éducation.
– Enquêtes statistiques sur les établissements, sur la revue.
Dans le dernier numéro, historique de la revue et table des matières récapitulative.
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