Objectif : « Les institutrices sentent aujourd’hui toute la délicatesse et toute l’importance de leur profession : ce n’est plus à la mémoire locale, mais à l’intelligence de leurs élèves qu’elles veulent parler […].
Une nouvelle ère va donc commencer pour les études des jeunes demoiselles ; leur instruction sera dégagée de toutes les entraves, de toutes les idées étroites et pédantesques de la routine […].
Une vérité qui deviendra de plus en plus frappante, c’est qu’avec la routine il n’est plus de succès à espérer. On trouvera bientôt des juges éclairés dans toutes les classes de la société, parce que chacun aujourd’hui éprouve le besoin de s’instruire. C’est pour seconder cette heureuse impulsion que j’ai ouvert dans mon local (rue de Seine, n° 32) des cours méthodiques en faveur des institutrices et des élèves. Ces cours, que des savants, des hommes de lettres honorent de leurs suffrages et de leur présence, offrent le charmant spectacle de 30 jeunes personnes portant dans leurs travaux le même zèle, la même satisfaction que dans leurs jeux […]. Mais un tableau non moins touchant, c’est celui que forment de bonnes mères de famille, toutes fières de revenir sur les bancs des études et, le crayon à la main, analysant, sous les yeux de leurs enfants, des leçons d’histoire, de géographie, de français, avec une attention, une patience, je dirai presque avec un courage maternel.
Quel noble exemple pour les élèves ! quel encouragement et quelle flatteuses récompense pour le professeur ! ce n’était pas assez faire pour la propagation de la méthode, il fallait un lien entre les bonnes institutions de Paris et celles de nos provinces […]. Je n’ai donc plus qu'un vœu à former, celui de voir les professeurs et les institutrices m'aider de leurs lumières et de leur expérience [...]. C'est de concert que nous dirigerons l'attention des jeunes élèves sur les objets dont elles sont environnées ; et, les faisant passer du connu à l'inconnu, du simple au composé, nous exercerons leur esprit naturellement observateur et analytique. Persuadés qu'on ne possède bien que ce qu’on a trouvé soi-même, nous leur adresserons les questions appropriées à leur intelligence ; et cette marche explorative, développant leur esprit, piquant leur curiosité, stimulant leur amour-propre, rendra les jeunes personnes d'autant plus modestes qu'elles seront plus instruites, suivant cette pensée d'un ancien moraliste : ‘Quand on sait quelque chose, on s’aperçoit qu'on ne sait rien’ ». (D. Lévi, prospectus).
« L’éditeur à ses jeunes abonnés
La publication de L’Utile et l’agréable finit avec 1832. Ce recueil, qui a été honoré de quelque faveur, aura compté quatre années d’existence et formé huit volumes qui offrent des articles variés de littérature, d’histoire, etc.
Le but de l’éditeur est atteint ; forcé de se livrer à la composition d’ouvrages plus sérieux, mais non inintéressants pour lui, puisque l’instruction de la jeunesse en sera toujours l’objet, il fait ses adieux et ses remerciements à ses jeunes amis, et leur souhaite en les quittant, santé, vertus, savoir, bonheur ! » (1832, dernier numéro s.d.).
Contenu.
– Textes de morale à méditer.
– Articles sur l'éducation des femmes.
– Histoire, mythologie, généalogie des familles régnantes.
– Histoire naturelle, géographie, grammaire.
– Historiettes, poésies, proverbes.
– Pièces de théâtre, biographies, voyages.
Table des matières.
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