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Titre : Hostia

Sous-titre : Revue [d’ascèse et] d’action eucharistique[s] puis Éducation spirituelle et vie eucharistique puis Revue [des responsables et parents] du Mouvement eucharistique des jeunes puis Croisade eucharistique

Devient :

- Partage en (1966)

Date(s) :

1917 - 1939

1944 -     ⇒

Organe :

Commentaire organe : Organe de l’Apostolat de la prière qui devient en 1966 Prière et Vie puis du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ). Le Mouvement eucharistique des jeunes émane de La Croisade eucharistique qui elle-même émane de l’Apostolat de la prière. Le MEJ est un mouvement éducatif catholique orienté vers la jeunesse et créé en 1962. Ce mouvement s'adresse aux jeunes chrétiens de 7 à 21 ans. En juillet 1969, Prière et Vie et le Mouvement eucharistique des jeunes s’associent pour former le Centre d’éducation et de formation apostolique et spirituelle (CEFAS). Le Mouvement eucharistique des jeunes se transforme en 1984 en association d’éducation populaire.

Le Secrétariat général de la Croisade eucharistique se situe au départ au monastère de la Visitation à Bordeaux.

Filiation(s) :

Commentaire filiation : Hostia prend la suite de la revue L’Action eucharistique éditée en Belgique. Elle paraît pendant la guerre mais aucun dépôt n’existe à la Bibliothèque nationale de décembre 1939 à mars/avril 1944. Hostia, devenue Partage, est une revue autour de laquelle vient s’agréger un ensemble important de revues publiées par le mouvement qui ont fait pour une partie d’entre elles l’objet d’une notice au présent répertoire.
L'Apostolat de la prière et la Croisade eucharistique, publient un très grand nombre de revues au niveau local et régional à l'intention des jeunes.

Responsable(s) : Président du mouvement : Albert Bessières, s.j., le R.P. Joseph Calot, s.j., Pierre-Marie Humbert puis du CEFAS : Xavier Destizon.
Directeurs successifs de publication : le R.P. J. Calot, Ch. Fournié, Jean Bru, Louis-Philippe Ricard, Paul Renard, Philippe Hermelin, Jean Sabatine, X. Destizon, Jean- Claude Marcenac, François-Xavier Délépine.

Description matérielle : Parution bimestrielle puis mensuelle. 15/28 cm, 400/125 p., 3/400 AF puis 4/90 NF ; 4 000 abonnés en 1917, 2 200 en 1974.

Lieu(x) d'édition :

Editeur(s) :

Commentaire édition : Édité à Toulouse puis aussi à Tournai (Belgique) puis à Paris successivement par la Société des Éditions de l’Apostolat de la Prière, Prière et Vie, le Centre national du MEJ, le CEFAS. Sièges sociaux successifs : 9 rue Monplaisir puis 13 rue des Martyrs (Toulouse), 113 rue de Cambronne, 19 rue de Varenne, 27 rue Michel-Ange (Paris).

Objectif : Objectif des mouvements.

Les origines de l’Apostolat de la prière remontent à 1884. Le père jésuite François-Xavier Gautrelet dresse les grandes lignes du mouvement : « offrande quotidienne du travail et du vécu de la journée, et propagation de la foi par la prière ». Un premier bulletin intitulé Le Messager du cœur de Jésus paraît en juin 1861. Selon les recommandations de Pie X des communions fréquentes et précoces renforcent le mouvement et provoquent la naissance, entre 1911 et 1914, de ligues eucharistiques pour les enfants, les adolescents et les adultes.
La Croisade eucharistique est née entre 1915 et 1917 au sein de la Croisade de Bordeaux (grâce à l’action du s.j. Albert Bessières) en association avec le siège de l’Apostolat de la prière à Toulouse qui coordonne progressivement les multiples croisades diocésaines.
« La Croisade des enfants est une mobilisation de la prière des enfants pour la victoire de la France, le salut éternel de ceux qui meurent pour elle, la restauration chrétienne de la Patrie libérée.
Comme toute armée, celle de la prière comprend des soldats et des chefs.
Sont admis :
1° Comme soldats, les enfants qui s’engagent à offrir quotidiennement leur journée au Sacré Cœur, à toutes ses intentions, et particulièrement pour le salut de la France, pour la paix ‘de la justice et du droit’.
2° Les caporaux s’engagent en plus à la communion hebdomadaire ou tout au moins mensuelle.
3° Les sergents, à la communion fréquente (3 ou 4 fois par semaine).
4° Les officiers, à la communion (autant que possible) quotidienne.
Pour tous, offrande obligatoire de la journée au Sacré Cœur, prières et sacrifices, selon la mesure de grâce et de courage.
Le tout pour la victoire, l’avenir de la France, le salut des combattants ; mais plus spécialement pour le triomphe de nos armes dans le secteur que chaque ‘croisé’ se sera choisi sur notre front, ou le front des alliés, et dont il aura assumé la responsabilité.
Les prêtre, maîtres et maîtresses d’écoles, les soldats, les personnes d’œuvres (sic), etc. …, sont admis dans la croisade, à titre de zélateurs ou de volontaires.
Les croisés sont engagés à porter sur eux, d’une manière ostensible, l’insigne du Sacré-Cœur ‘espoir et salut de la France’ et à s’employer à la consécration de leurs familles au Sacré Cœur, prélude de la Consécration nationale.
La Croisade des enfants ne veut être qu’une forme (inspirée des évènements tragiques de l’heure) de cette plus grande mobilisation des suppliants qu’est l’Apostolat de la prière […].
La Croisade des enfants est confiée au patronage de Marie, reine de la France, et des saints protecteurs de notre patrie, plus particulièrement à celui de notre grande héroïne nationale Jeanne d’Arc » (n° 2, mars/avril 1917).

La Croisade eucharistique (ou Croisade des enfants) est intégrée dans l’Apostolat de la prière comme la section des enfants de 6 à 14 ans : « Un certain folklore, bâti sur l’esprit de la Croisade, en vue d’une reconquête du monde par la foi chrétienne, exalte les jeunes, mais tout ceci passe par la mise en œuvre de moyens qui les orientent vers une vie sacramentelle intense mêlée au goût de l’effort quotidien ». En 1960, Jean XXIII souhaite effacer le souvenir des croisades et préfère parler de mouvement eucharistique des enfants, nom qu’il prend officiellement en 1962 en devenant le Mouvement eucharistique des jeunes.
Des efforts de rénovation interne, mis en œuvre de 1964 à 1968, ne suffisent pas à faire taire les critiques et à régler des problèmes financiers, ce qui provoque des tensions entre le Mouvement et l’Église catholique, en particulier avec la Compagnie de Jésus qui est la tutrice du mouvement depuis son origine. L’accord intervenu en 1970/1971 place le MEJ sous la responsabilité de la Commission épiscopale, Enfance et Jeunesse, à la place de la Compagnie de Jésus qui reste cependant présente dans l’équipe des aumôniers nationaux. Désormais le MEJ étend ses activités à tous les jeunes jusqu’à 19 ans, afin de servir de pont avec l’Action catholique que les jeunes sont invités à rejoindre une fois adultes. La crise semble jugulée et le MEJ fait partie au sein de l’Apostolat des laïcs des mouvements éducatifs comme la Fédération sportive et culturelle de France, les Focolari (branche GEN), les Guides de France, les Jeunesses mariales et les Scouts de France.
En 1988, le MEJ rassemblait en France 60 000 jeunes et responsables (pour l’historique voir le numéro de juin/août 1988).

Les modifications de structures, d’esprit, de terminologie sont cependant assez lentes. Le nom des sections (une section par groupe de deux années d’âge, mixte ou par sexe, de 5 à 15 ans pour les garçons, de 5 à 18 ans pour les filles) changent : Croisillons, Croisés, Chevaliers du Christ, Cadettes deviennent Grandir, Feu nouveau, Jeunes témoins du Christ, Plus 15, Chrétiennes aujourd’hui... Les revues adaptent leur présentation, leur style, les sujets abordés, mais le mouvement reste marqué par l’esprit de croisade jusqu’à ce que la section des Jeunes témoins du Christ, qui a remplacé en 1964 les Chevaliers du Christ, imprime un esprit humaniste chrétien, plus conforme aux intentions du concile Vatican II, ainsi que le montre la prière composée par l’aumônier national de la section, le père Jean Latapie qui exprime les options fondamentales du MEJ :
« Apprends-nous, Seigneur, à te choisir tous les jours, à redire ton nom dans chacun de nos actes.
Donne-nous de te suivre sans peur et de t’aimer plus que tout.
Rends-nous frères, toi qui nous a rassemblés, et fais-nous les témoins devant tous de ce que nous avons vu et entendu, de ce que nous croyons et vivons, pour que tout homme avec nous reconnaisse en toi l’unique Seigneur ».
L’évolution du mouvement peut être aussi appréhendée par les transformations des slogans rassembleurs, de « Communie ! Prie ! Lutte ! Conquiers ! » (1922), en « Prie ! Communie ! Sacrifie-toi ! Sois apôtre ! » (1947) puis en « Viens, Marche avec moi et Va » (1968).

Et de la revue.

« Ce que Hostia voudrait être
Pour les Ligues eucharistiques, pour la Croisade des enfants, un écho et un trait d’union
Pour les prêtres, une revue d’action eucharistique, une revue d’études pratiques sur les décrets eucharistiques de Sa Sainteté le Pape Pie X, confirmés par Sa Sainteté le Pape Benoît XV.
Quelques jours avant la guerre nous eûmes, à Tournai et à Charleroi, plusieurs longs entretiens avec le vénéré père Lintelo, fondateur et directeur de L’Action eucharistique.
Il faudrait nous dit-il, créer à L’Action eucharistique ou au Messager du Cœur de Jésus un petit bulletin des Ligues eucharistiques. Celles-ci se multiplient en France , en Belgique, dans le monde entier, avec une rapidité qui prouve combien ces organisations sont bénies de Dieu. Mais, faute d’être soutenues, encouragées, faute de se connaître entre elles, il y a danger que leur bel élan ne se soutienne pas… [.. ;].
Le but [de
Hostia] est moins d’inculquer des leçons que d’établir une âme commune entre tous nos lecteurs. Les exemples émeuvent plus que les thèses.
Que nos amis petits et grands, et même tous les jeunes, et même les tout petits – nos petits croisés et nos petits ligueurs – veuillent voir ici comme le journal de leur grande famille » (n° 1, janvier/février 1917).
« En prenant occasion de son cinquantième anniversaire pour abandonner un titre latin, un peu désuet [
Hostia], le MEJ n’opère ici aucun changement de cap.
Le “partage” dont il est question, c’est d’abord l’échange d’idées - doctrinal et pratique - qui se réalise entre éducateurs ou pasteurs dans ce bulletin des groupes MEJ.
Mais c’est aussi et surtout le “partage” sacré entre frères du Pain que nous rompons et de la Coupe à laquelle nous buvons [...].
Et c’est encore le “partage” dans la vie avec tous ceux qui nous entourent, le “dialogue” où chacun sait qu’il a autant à recevoir qu’à donner » (Édouard Glotin, aumônier national du MEJ, août/septembre 1966).

« La revue est le support pédagogique de chaque branche. Les jeunes y trouvent des pistes pour différentes activités, réflexions, prières adaptées à leur âge. La revue fait le lien entre tous les jeunes du mouvement ; elle est nécessaire pour une bonne participation à la vie d’équipe » (publicité).

Contenu.

Revue de pédagogie religieuse considérablement transformée, passant de l’austère et traditionaliste
Hostia à la dynamique et ouverte Partage qui a su évoluer jusque dans le vocabulaire, empruntant aux jeunes leurs modes de langage, leur style pour garder le contact et continuer sa mission d’éducation chrétienne auprès de la jeunesse catholique.
– Partie doctrinale : réflexions spirituelles, évangéliques, ecclésiales et missionnaires. Cette partie, prépondérante au début, s’amenuise et change d’orientation. Conçue dès l’origine, pour former les élites catholiques, ses articles exprimaient très fortement, à côté de connaissances religieuses approfondies et d’une morale exigeante, un militantisme catholique et une dévotion au Pape.
Par étapes (1958, 1964, 1968, ...), cette partie devient le fondement spirituel du travail pédagogique de chaque année : exposé du thème religieux qui sera étudié en détail mois après mois et mis en action, selon leur âge, par tous les jeunes du mouvement ; articles de réflexion sur un aspect de l’Évangile, un point de foi, une grande vertu chrétienne ou un aspect générique de la vie des jeunes à éclairer selon une optique évangélique. Ces explications théologiques, liturgiques ou morales prennent appui sur des extraits de textes saints, la vie de Jésus ou de saints, des prières, des chants, des jeux scéniques, des dessins et des photos et se présentent sous des formes variées : exposés théologiques savants, éditoriaux de réflexion, extraits de discours ou de lettres de dignitaires religieux, débats de jeunes ou de responsables, témoignages, etc.

– Nombreux articles pédagogiques contenant des généralités théoriques et pratiques et orientant ainsi le travail des responsables de sections : réflexions théoriques sur l’éducation des adolescents, sur les valeurs morales et apostoliques chrétiennes, sur les interrogations et les remises en question des éducateurs, sur le renouvellement constant de la pédagogie religieuse rendu nécessaire par l’évolution des mentalités, sur l’ouverture aux parents.
– Exposés des méthodes actives de la Croisade puis surtout du MEJ, développant systématiquement le sens de la responsabilité des jeunes. Aide pratique apportée aux éducateurs (appelés zélateurs et zélatrices dans les premières années) accompagnée d’une bibliographie de travail importante (livres, disques, revues des sections, …).
– Connaissance du mouvement, exposés sur ses fondements spirituels et apostoliques, sur son rôle éducatif, religieux et humain, sur l’originalité de sa pédagogie ; sondages réguliers sur celui-ci (effectifs, origines socio-culturelles des jeunes, motivations...).
– Connaissance des jeunes : études psychologiques et sociologiques, problèmes des jeunes (les relations parents - enfants, les copains, l’amour, l’argent, ...), intérêt pour leur environnement, l’orientation scolaire, le chômage, les média, la politique.
– Vie du mouvement : rencontres nationales ou régionales, retraites, camps, sessions pédagogiques, aperçus de la vie de l’Église : les missions étrangères (disparaît avec la décolonisation), certains conciles, l’actualité papale, ...
– Romans brefs ou récits édifiants, bandes dessinées, actualités scientifiques.
– Travaux manuels ; courrier des lecteurs, tribune libre ; jeux d’esprit ; carnet.
– Bibliographie abondante de livres édifiants ou divertissants ; publicité pour les parutions du mouvement.

À partir de 1924 paraît en 2 parties :
Hostia. Revue d'ascèse et d'action eucharistique et : Hostia. Chronique de la Croisade eucharistique. Cette deuxième partie paraît aussi séparément à partir de 1924 sous les titres successifs de Chronique de la Croisade eucharistique, Revue rose, Le Croisé (cote BnF : Jo. 81702 (2), 1927 - 1928 et Jo. 84195 (1929 - février 1930).

Hostia a comme supplément L’Avion. Trait d'union des secrétariats de la Croisade eucharistique des enfants qu’elle contient à partir de mars/avril 1944 et qu'elle absorbe en 1952.
L’Avion fut fondé en 1922 mais n’est présent dans les collections de la Bibliothèque nationale qu’à partir de 1929. C’est un bulletin de liaison entre les responsables administratifs. À partir de mars/avril 1944, son contenu se trouve aussi dans Hostia. Il est définitivement absorbé en 1951. Ce supplément insiste sur la connaissance du mouvement : présentation des sections, histoire de la Croisade, les liens avec le Pape, bilan des activités, etc. (cote BnF : Jo. 84209 ; 1929 - 1939 et 1944 - 1951).

Mot cle(s) :

Cote : Cote BnF : Jo. 81702 (1917 - 1939 / mars/avril 1944 - juin/juillet 1966 : Hostia ; août/septembre 1966 -> : Partage).