Commentaire filiation : M.R.S. semble prendre la suite de Messages aux militants de la J.E.C.. en s’adressant plus spécifiquement aux responsables « Secondaire » des lycées et collèges de l’enseignement général tandis que la revue Amitié est plus particulièrement destinée aux militants et responsables de l’enseignement technique. En 1950, il absorbe Agir, qui s’adresse aux militantes de la JECF des lycées, et possède désormais, à partir d’octobre 1950, un public élargi et une équipe de rédaction commune JEC – JECF. Après 1978, « pour maintenir le contact », Aristide propose à ses lecteurs de se référer à Aristide Infos (voir aussi à ces titres).
La JEC tente en 1977, une nouvelle fois, une publication spécifique aux élèves du technique, Le Courrier des techniques « qui veut s’adresser à plus de lycéens et collégiens du technique [...]. Chaque numéro du Courrier des techniques traitera un problème plus particulier se posant aux lycéens et collégiens, et donnera quelques propositions à travailler en équipe JEC, dans la classe, (ou) à faire dans le lycée ». Cette publication s’arrêtera en 1978, en même temps qu’Aristide (cote BnF : Fol. Jo. 19712, 4 numéros).
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Responsable(s) : Gérants successifs : Jean Darracq, Claude Néry et Élisabeth Faucheux, Georges Pinet, Étienne Martray, A. Bossery puis rédacteurs en chef successifs : Michel Armand, Jean-Marc Baudouin, Michel Pommeret, Jean Colin, François Joubert, Jean Cayla, Bernadette Hemmer et Henri Nallet, J.-P. Ciret, Henri Noguès, Marie-Laure Augry, Jean-Claude Navatte, Jacques Cottereau, Daniel Delaveau, Benoît Habert et Claude Bour.
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Objectif : « Peut-être les lecteurs habitués du M.R.S. ont-ils remarqué un changement dans ce premier numéro d’année scolaire. Il voit s’élargir à la fois son public et son équipe de rédaction en devenant commun à la JEC et à la JECF. Pour éviter la dispersion aussi bien sur le plan des expériences réalisées que sur le plan financier, il nous a surtout semblé plus profitable de résoudre ensemble les problèmes de l’enseignement secondaire qui, à quelques détails près, se présentent de façon identique dans les établissements féminins et masculins. Malgré tout, chaque mouvement gardera sa pédagogie propre et seuls les articles présentant un intérêt général de mouvement, l’actualité et certains articles de formation personnelle seront communs. La présentation en rubriques permet un classement facile en fiches et sera pour tout le monde d’une grande utilité » (E. Faucheux, C. Néry, octobre 1950).
« M.R.S. est une publication mensuelle indispensable pour notre formation et notre information. Elle est le lien vivant du mouvement avec tous les militants des lycées et collèges » (janvier 1951).
Message s’adresse aux jécistes des lycées et collèges : « Nous sommes un mouvement d’Action catholique. Notre ambition est de transformer le milieu scolaire » (février 1952).
Message tente d’améliorer les relations entre élèves, parents et professeurs, de faire participer tout le monde à un but commun. « Innovation : Message, complètement transformé, ne s’adresse plus qu’aux militants, répondant ainsi aux exigences d’une prise en charge de notre classe » (octobre 1955).
Comme en 1959, l’ACJF lance Rallye - jeunesse (voir à ce titre), « journal de masse visant à prendre en charge l’ensemble des scolaires, spécialement les non militants et non chrétiens » (octobre/novembre 1962), Message précise sa différence : « Le journal du militant s’adresse à un public différent du journal de masse. Ses lecteurs sont, explicitement, des chrétiens engagés dans un mouvement. Soyons plus concrets : nous voulons révéler le Christ à nos camarades, parce que nous connaissons son Amour. Nous n’y trouverons donc pas de jeux, d’informations, de reportages. Le rôle de Message n’est pas d’informer mais de nous aider dans notre mission » (octobre/novembre 1962).
En 1968, Message change brutalement de ton et d’objectif. De bien pensant, il devient contestataire. Il oublie la réflexion spirituelle pour prôner l’engagement dans le mouvement lycéen : « nous voulons prendre le pouvoir dans l’école ».
Devenue en 1971 Aristide - Message puis Aristide, la revue élargit son lectorat : « Aristide veut être un journal de masse. Il s’adresse à tous les lycéens et doit donc s’intéresser à tous les secteurs de leur vie. Journal militant, il est d’abord un journal écrit par les lycéens, confrontant leurs expériences de lutte, leurs pratiques de foi, leurs interrogations, et qui doit pouvoir susciter la réflexion et l’action. Pour cela, les articles présentés doivent être réalisés par des groupes de lycéens impliqués dans ce qu’ils écrivent et fournissant déjà un début d’analyse et des propositions d’action » (JEC, bulletin intérieur, n° 1, 1972).
Aristide, devient une tribune de la contestation lycéenne : « Par sa structure, l’école a cessé de poursuivre la quête du savoir [...]. Elle s’est adaptée aux exigences de l’économie capitaliste [...]. Les jeunes sont préaliénés par une école qui les tient à l’écart du monde [...]. Tout mouvement de libération, pour Ivan Illich, ne saurait passer que par une déscolarisation. Cette lutte pour la déscolarisation se situe avant tout au niveau d’une stratégie révolutionnaire » (janvier/février 1972).
Ces positions soixante-huitardes suscitent des adhésions mais aussi des vives critiques. Dès 1971, ses prises de position politiques lui sont reprochées par l’épiscopat. Finalement, en juin 1978, la revue cesse de paraître « Eh oui, il faut savoir fermer boutique. Visiblement Aristide n’est plus le lien où se parler dans la JEC (ou en dehors). Nous le sentons dans votre silence ou vos critiques. Nous le voyons dans notre tirage. On pourrait changer de contenu : on s’y emploie depuis des années et ça va de mal en pis. Aristide comme moyen de communication est brûlé. Finissons-en » (juin 1978).
Le Courrier des techniques qui a le même directeur qu’Aristide, est lui aussi supprimé.
Contenu.
– Réflexion spirituelle et morale ; lectures bibliques, aide à l’introspection. – Rôle et histoire de la JEC dans l’ACJF ; vie du mouvement, présentation des équipes, des centres militants, des activités. – Problèmes des jeunes : les réformes de l’enseignement, l’orientation, les problèmes des techniques, les stages en usine. – Statistiques des examens en France (baccalauréat, CAP). – Bibliographie, courrier des lecteurs.
Des suppléments s’adressant aux responsables des branches, donnent des conseils pratiques (pour animer une section, la classe, pour faire des fiches de travail) et développent le programme de l’année.
À partir de 1968, le contenu devient contestataire et militant en faveur des droits des lycéens : – Informations sur le mouvement lycéen, soutien aux comités d’action lycéens (CAL). – Articles sur « foi et politique » (peut-on être chrétien et marxiste ?), sur l’objection de conscience, le scandale du sous-développement. – Témoignages de lycéens contestant le lycée, les professeurs, les parents, appelant à l’arrêt de la répression dans les lycées. – Appels à la lutte avec les ouvriers, à la grève, solidarité avec le Larzac et les ouvriers de Lip. – Lutte contre les réformes de l’enseignement. – Soutien aux mouvements révolutionnaires et tiers-mondistes. – Dessins provocateurs ; courrier des lecteurs.
De 1951 à 1959, la revue connaît deux éditions : a) classique et moderne et b) technique. En 1959/60 l’édition technique, intitulée Message, a une cote différente (8° Jo. 9671 bis).
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