Objectif : « Nous nous adressons aux directeurs, directrices et professeurs d'école normale, aux candidats aux examens, aux directeurs d'écoles primaires supérieures ou non, à tous les instituteurs, à tous les membres de l'enseignement primaire indistinctement [...]. Notre revue répond à des besoins divers ; c'est ce qui fait sa raison d'être et sa force. Elle est à la fois théorique et pratique ou, pour mieux dire, elle fait la part de ces deux éléments essentiels et inséparables, l'enseignement et l'éducation. À l'enseignement, elle offre ses articles de fond, sa partie de doctrine. Les candidats peuvent y trouver un utile secours et les maîtres, ceux qui professent, peuvent y renouveler leurs informations, y rafraîchir leurs souvenirs, y puiser des sujets de leçons. Ainsi donc, cette partie théorique s'adresse également à tous : elle est faite en vue de l'enseignement primaire, sans distinction d'écoles ou de grades. Tout en concourant au même but et en participant du même esprit, la partie pratique (causeries pédagogiques, chronique et correspondance) diffère assez notablement de la précédente pour donner satisfaction à d'autres besoins. Qu'il nous suffise de citer ici les sujets qui y seront traités incessamment : de l'enseignement de l'histoire; des excursions scolaires ; des musées scolaires ; des exercices physiques à l'école ; de l'organisation des écoles divisées en plusieurs classes ; de la nomination des instituteurs, etc. [...]. Reste à indiquer un point assez délicat, mais qui ne nous effraie nullement : il s'agit des intérêts du corps enseignant lui-même, intérêts d'ordre moral, aussi bien que d'ordre matériel. Nous ne voyons pas pourquoi une revue de l'enseignement primaire s'interdirait de traiter ces sortes de questions avec l'impartialité, la sincérité, le calme, et aussi avec le degré de généralité qu'elles comportent. Car la situation morale et matérielle de l'instituteur peut aider ou nuire puissamment à sa mission, et indépendamment de cet argument d'ordre utilitaire, on fait de si fréquents appels à son zèle, à son dévouement, à son esprit d'abnégation, que l'administration et le gouvernement ne pourraient souffrir, sans une ingratitude flagrante, qu'il fût victime de sa modestie et de sa modération » (mars 1893).
Historique de la Bibliothèque d’éducation.
« En 1897, la Revue de l’enseignement primaire dont on connaît le dévouement à la cause laïque, disait aux instituteurs : Vous demandez, avec autant d’insistance que de raison, que l’État améliore vos traitements et vous donne une sécurité professionnelle plus grande, et vous ne vous apercevez pas que chaque année vous laissez échapper de vos mains des plus grands éléments de force et de sécurité dont vous disposez. Chaque année, en effet, vous faites acheter à vos élèves pour plusieurs millions de livres classiques, lesquels produisent d’énormes bénéfices. Pourquoi ne vous organiseriez vous pas pour retenir ces bénéfices dans vos mains au lieu de les abandonner à quelques éditeurs qui édifient des fortunes colossales ? […]. De nombreux instituteurs comprirent ce langage, et, à leur demande la revue lança le projet de création d’une société, qui s’appellerait Bibliothèque d’éducation, et qui aurait pour but : 1) de publier une nouvelle collection de livres classiques pénétrés du souffle laïque […] 2) de resserrer les liens de solidarité qui unissent les instituteurs 3) de retenir dans leurs mains et de faire servir à leur cause les gros bénéfices produits annuellement par l’édition des livres classiques […] La Société est administrée par un Conseil composé de sept membres dont cinq appartiennent à l’enseignement […]. Les actionnaires sont groupés par région […]. Quand il y a lieu d’éditer un ouvrage nouveau, les comités régionaux sont invités à examiner les conditions dans lesquelles cet ouvrage doit être établi » (1898).
Il est à noter que la Bibliothèque d’éducation a acheté à l’éditeur Lecène, son fonds sur l’enseignement primaire. Chaque action vaut 10 puis 20 francs.
Contenu.
On peut distinguer trois parties dans la revue, bien qu'au fil des années, elles aient changé quelque peu de dénomination et de contenu.
Partie scolaire : – Devoirs à préparer pour chaque niveau de l'enseignement, de l'école maternelle à l'enseignement primaire supérieur : orthographe, grammaire, locution et composition, histoire, géographie, enseignement moral et civique, arithmétique, sciences, hygiène, chant et dessin. – Préparation aux examens du certificat d'études primaires et du brevet élémentaire. Par la suite, cette préparation se fait surtout par correspondance, la revue ne publiant que les sujets qui ont été donnés à ces examens ainsi que leur programme. – Cours adressés aux adultes, divisés au départ en « section rurale » et en « section urbaine » : orthographe, calcul, rédaction, enseignement ménager, conférences populaires sur l'histoire, lectures, carnet de l'agriculteur et carnet de l'ouvrier, comprenant des conseils sur ces métiers.
Partie extra-scolaire : – Articles de fond traitant de l'actualité sociale et politique. – Articles relatifs à l'actualité scientifique ; chronique littéraire et théâtrale. - Comptes rendus de manifestations pouvant intéresser les enseignants : expositions universelles, congrès scientifiques et congrès enseignants, débats parlementaires relatifs à l'instruction primaire ou portant, plus généralement, sur les questions sociales et la politique étrangère. – Bulletin de l'étranger : informations et articles concernant l'actualité étrangère. – Bibliographie, revue de la presse pédagogique.
Partie corporative : – Articles de fond concernant la pédagogie, l'instruction et l'éducation. – Problèmes intéressant particulièrement les institutrices tels que l'égalité des traitements, la tournée des inspecteurs dans les écoles de filles, les discriminations sexuelles. – Renseignements corporatifs : nominations et promotions ; mouvement syndical, chronique des amicales, congrès, intérêts du personnel. – Actes officiels concernant l'enseignement primaire. – Variétés ; courrier des lecteurs et tribune libre.
Jusqu'en 1898, existait une partie générale consacrée à la préparation aux examens du certificat d'aptitude pédagogique, du brevet supérieur, du professorat des lettres ou des sciences, de l'inspection primaire. Elle comprenait également des articles de pédagogie générale.
Table des matières (à partir de 1900).
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