Objectif : Objectif et Contenu.
« Nous pensons qu'un enfant de douze ans, qui sort de l'école, n'est pas encore élevé. Nous croyons que sa famille n'est pas toujours en état de le surveiller, de le guider et de le contenir. Nous craignons qu'il ne perde vite ce que l'école lui a donné. Nous redoutons pour lui l'ignorance croissante ou, ce qui est pire, l'effet désastreux des mauvaises lectures et des mauvaises fréquentations [...].
Aussi, quand l'atelier ou les champs les ont éloignés, pendant huit ans, de l'école et des livres, à l'heure décisive de la majorité, quand le jeune homme, à la caserne, est citoyen ou soldat, quand la jeune fille, devenue femme, prend la direction d'un ménage, que leur reste-t-il, le plus souvent, de l'instruction qu'ils ont acquise, à la hâte, dans leur enfance ? Peu de chose, et c'est grand dommage [...].
Il importe donc de poursuivre au delà de l'école, l'œuvre de l'école. Après l'éducation de l'enfant, désormais assurée par nos lois scolaires, il faut travailler à l'éducation de l'adulte.
Dans la “Chronique” et la “Correspondance” il ne sera traité que des sujets relatifs à l'éducation des adultes.
Les “Récréations scientifiques” auront pour objet d'amuser autant et plus que d'instruire : il est nécessaire d'amorcer, par l'attrait, des esprits peu cultivés et peu portés vers l'étude.
Les “Exercices scolaires”, indispensables dans la plupart des classes du soir, auront un caractère tout à fait pratique, et leur objet sera moins, peut-être, d'instruire les adultes en orthographe ou en arithmétique, que de leur procurer des renseignements utiles et de les faire réfléchir sur ce qu'ils sont, ce qu'ils font ou ce qu'ils devraient faire.
Les “Préjugés à combattre” seront de tout ordre : nous signaler ce qu'il y a d'erroné et de dangereux dans beaucoup de jugements généraux qu'on porte, sans examen et sans réflexion, sur les hommes et sur les choses.
Les “Conseils pratiques” seront plus particulièrement relatifs à l'agriculture.
Les “Lectures choisies”, extrêmement variées, seront avant tout attrayantes, comme les récréations scientifiques.
Quant à la “Conférence populaire”, nous voudrions qu'elle fût toujours écrite avec une grande simplicité et sans prétention littéraire. De la verve, de la rondeur, de la familiarité, du mouvement et de la vie, des faits choisis, des comparaisons et des anecdotes qui frappent l'imagination, en somme peu de science et beaucoup d'agrément, voilà ce qu'il lui faut. Nous ne promettons pas que la réalité atteindra toujours cet idéal : mais nous ne négligerons rien pour qu'elle s'en approche. Aussi souvent que possible, nous mettrons à la disposition de nos abonnés des vues pour projections lumineuses » (E. Devinat, n° 1, octobre 1895).
« Un dernier mot
Quand nous avons entrepris, l’an dernier, la publication de cette revue, notre intention était de venir en aide aux instituteurs de bonne volonté qui allaient ouvrir des cours d’adultes et faire des conférences populaires […].
Nous voulions fermement prendre notre part, une part active au mouvement puissant qui se dessinait déjà et qui a depuis acquis tant de force et produit de si heureux résultats […].
Mais il s’est produit depuis un an un fait particulièrement heureux, et qui n’a eu, d’ailleurs, rien d’inattendu. Toutes les revues scolaires qui ne s’étaient occupées jusqu’alors que des classes du jour […], ont consacré une partie de leurs colonnes à l’éducation des adultes […].
Il faut évidemment se réjouir […] mais nos lecteurs comprendront sans peine qu’il n’y a plus de place désormais pour un journal scolaire spécial comme le nôtre » (E. Devinat, dernier numéro, septembre 1896).
Table des matières.
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