Objectif : « À l'aurore du XXe siècle, que tout fait entrevoir comme un siècle de transformations et de progrès, à l'heure où de très intéressantes et très importantes questions passionnent le monde pédagogique, au moment où la démocratie républicaine fait un nouveau et pressant appel à l'école et à l'instituteur, nous avons pensé que dans la phalange déjà si nombreuse et si appréciée des vaillants organes qui défendent en notre pays la cause de l'éducation populaire, il y avait encore place pour un journal d'avant-garde, absolument indépendant, accessible à tous, bienveillant pour tous, impitoyable pour tout abus et toute injustice, largement ouvert aux idées nouvelles et combattant le bon combat avec autant d'entrain que d'urbanité. À cette œuvre de solidarité et de fraternité pour le bien général, L’Éclaireur pédagogique, qui veut répandre partout une bienfaisante lumière, convie de la façon la plus chaleureuse à tous les membres de l’enseignement primaire, à quelque degré qu’ils se trouvent placés, toutes les personnes qui portent intérêt à nos écoles et à nos maîtres, tous ceux enfin qui pensent avec Michelet : que la première partie de la pratique, c’est l’éducation, la seconde, l’éducation, la troisième, l’éducation » (n° 1, mai 1896).
« Il ne faut pas se dissimuler que les questions pédagogiques sont, en général pas attrayantes pour elles mêmes. Nous essayerons de corriger [leur] aridité en apportant dans la discussion une pointe d'humour, si possible, et beaucoup de gaieté. Et ainsi, peut être, nous contribuerons à l'alliance devenue nécessaire, de l'école et de la famille […]. Nous adressons un pressant appel à tous les amis de la lumière et du progrès. En présence des incessantes et habiles attaques de nos adversaires, masqués ou non, nous avons le devoir d'unir nos efforts, de concentrer nos forces » (novembre 1898).
« La double question de l’anarchie et de l’anti-patriotisme est posée devant les instituteurs. Il s’agit de savoir si l’école laïque se débarrassera de ces deux virus (qui n’en font qu’un) ou si, passive et résignée, elle laissera s’étendre chez elle la propagande criminelle qui entraînerait fatalement sa perte. En face des antipatriotes et de ceux, trop nombreux, hélas ! qui leur cherchent des excuses dans d’obscurs sophismes, les instituteurs restés bons français – et ils forment encore l’immense majorité – auront à cœur de se grouper, de se solidariser pour la besogne de préservation qui s’impose. C’est pour aider à cette union d’efforts indispensables que nous faisons paraître L’Instituteur français dont le titre seul indique les tendances et le but. L’Instituteur français continuera d’ailleurs L’Avant-garde pédagogique avec laquelle il fusionne. Il la continuera avec le même programme, les mêmes collaborateurs, le même attachement aux idées de sage progrès, la même horreur des doctrines de haine » (T. Legrand, octobre 1907).
Contenu.
Dans L’Éclaireur pédagogique : – Articles de pédagogie générale ou particulière. – Commentaires de textes officiels; défense des instituteurs et de l'école laïque. – Aspects de la vie scolaire, l’école maternelle, les patronages laïques. – Les causeries du docteur, l’alcoolisme, l’éducation morale et civique. – Anecdotes, poésies. – « Livre d'or des écoles » : portrait d'un maître d'école, d'un directeur, d'un inspecteur.
Dans L’Avant-garde pédagogique – Importance des éditoriaux : lutte contre « le poison de la politique », volonté de maintenir l'école laïque dans sa neutralité confessionnelle absolue. – Courts articles, souvent d'esprit polémique, traitant d'un problème de l'école : défense des instituteurs, enseignement des disciplines, éducation populaire. – Articles scientifiques. – Anecdotes, historiettes, petites comédies, commentaires critiques de divers aspects de la vie contemporaine. – Textes de conférences organisées par la revue.
Dans L’Instituteur français : – Éditoriaux de Th. Legrand, à caractère nationaliste et militariste, notamment pendant la guerre. – Commentaires de l’actualité politique et scolaire : ainsi, la revue s’oppose à l’entrée dans la CGT des amicales d’instituteurs; après 1917, elle « lutte avec l’ardeur que l’on sait contre les instituteurs bolchevistes ou bolchevisants - le déshonneur de l’école nationale ». – Informations sur les activités de l’Union pédagogique française soutenue par la revue et Th. Legrand.
– Bibliographie, publicité.
Table des matières (1re année).
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