Objectif : Objectif de l’Amicale.
« Notre amicale doit être une grande amitié loyale, confiante, sincère, qui à travers des situations bien différentes, œuvre avec foi pour intégrer à la communauté française des migrants d’ethnies variées, qui doivent pouvoir y trouver une place graduellement plus rémunératrice, mieux harmonisée à notre société, qui leur laisse au cœur, ou leur redonne, un peu de la joie illuminante du calme et de l’espoir » (Max Ferré, n° 1, janvier 1968).
« L’Amicale pour l’enseignement des étrangers est une association de la loi de 1901, créée en 1961. Elle est composée essentiellement de membres de l’Éducation nationale (instituteurs, directeurs d’école, de CEG, de CES, inspecteurs départementaux et inspecteurs généraux), de représentants d’associations de la loi de 1901 ayant pour objet l’accueil aux travailleurs étrangers et à leurs familles ainsi que de quelques personnalités et fonctionnaires spécialisés. Son Comité d’études et de recherches pédagogiques et sociales comprend des praticiens de l’accueil et de l’enseignement pour les travailleurs étrangers et notamment le directeur du Centre de recherche et d’étude pour la diffusion du français (CREDIF). Sa mission d’enseignement est composée de spécialistes de l’enseignement intensif du français, principalement membres de l’enseignement public en service détaché. Aux termes d’un échange de lettres intervenu en mars 1968, entre son président et le ministre de l’Éducation nationale (B.O.E.N. du 1-8-1968) l’association élabore un programme d’action annuel, en matière d’enseignement aux ressortissants étrangers et assure le recrutement et la gestion du personnel chargé de cet enseignement […]. Les facilités nécessaires lui sont données pour qu’elle puisse jouer le rôle d’organisme d’animation, de liaison et de réflexion sur les problèmes pédagogiques et sociaux dans le domaine qui lui est propre. Son budget est assuré par une subvention du Fonds d’action sociale pour les travailleurs migrants et par toutes contributions de collectivités publiques, d’organismes ou de personnes intéressées par cet enseignement. En se conformant aux règles de l’enseignement public et à son éthique, l’association organise un enseignement qui atteint actuellement environ 20 000 travailleurs étrangers et membres de leur famille, principalement grâce à la collaboration d’instituteurs publics et d’associations qualifiées sur le plan pédagogique. Elle a organisé notamment, en décembre dernier, avec plusieurs associations, dans la Maison de la promotion sociale de Grenoble, un stage de formation qui a réuni en nombre égal des instituteurs publics et des moniteurs bénévoles » (mars 1970).
Et de la revue.
« C’est l’amicale, donc, qui présente aujourd’hui cette revue... ou plutôt disons que cette revue la présente. Car ce premier numéro n’est encore qu’une ouverture ; aux suivants d’apporter [...] la substance nourricière dont nous ressentons le besoin [...]. Aussi dans notre revue, sera-t-il surtout question de ce que nous faisons, de nos expériences et de nos recherches [...]. Les travailleurs et les ménagères qui fréquentent nos cours, les jeunes gens qui suivent nos classes, nous pouvons difficilement les considérer comme les élèves qui reçoivent des leçons. Leur âge, le caractère à la fois temporaire et volontaire de leurs efforts - qui s’ajoutent le plus souvent au travail professionnel - leur maturité, surtout, les placent en dehors de la scolarité [...]. Voilà des motifs pour que les rapports avec eux soient tout différents, et les méthodes de travail aussi. Mais il y a plus. Étrangers, ils ne le sont pas tous au même degré à l’égard de notre langue et de nos moeurs : c’est selon leur ethnie et selon leur degré initial d’instruction. Et surtout “Vivre en France”, cette expression, pour eux, n’a pas la même résonance que pour nos enfants : la course n’est pas la même. Et cependant, il faut, dans un cas comme dans l’autre, que soient remplies en fin de course les mêmes exigences que les maîtres connaissent bien. Ainsi donc, tout cela commande des procédés originaux, aussi bien dans l’enseignement que dans l’initiation à la vie moderne, mais pour atteindre des objectifs connus » (n° 1, 1968).
« La revue Vivre en France traite régulièrement de questions générales et de questions pédagogiques propres à l’information des enseignants aux étrangers. Elle constitue une documentation et un lieu précieux entre les cours de toutes natures » (septembre 1970).
Contenu.
– Vie de l’amicale : historique, organisation et fonctionnement, comptes rendus des assemblées générales, bilans financiers, description des activités et des réalisations, proclamation des engagements. Le numéro 6 de mars 1970 contient un supplément intitulé : « Vivre en France », programme d’action de l’amicale. – Propositions aux pouvoirs publics visant à organiser l’alphabétisation ou l’apprentissage de la langue française aux étrangers. Cette activité d’enseignement constitue la vocation première de l’amicale dont le domaine d’action évolue vers la conception d’une politique de l’immigration. – Nombreux articles d’ordre pédagogique concernant la mise au point de méthodes d’apprentissage du français langue étrangère, qui se réfèrent aux recherches fondamentales et appliquées (linguistique, psychopédagogie, didactique) du CREDIF. Présentation de la méthode audiovisuelle d’apprentissage de la langue « Vivre en France », de manuels, de livres de lecture, de tests de connaissances, d’exercices structuraux, de livrets de graphisme. Conseils aux enseignants, animateurs et formateurs au sujet de la conduite des cours du soir ou de l’utilisation du matériel pédagogique. Réflexions sur la formation des formateurs. Mise au point du contrôle des connaissances et organisation d’examens annuels par niveau suivis d’études statistiques des résultats en fonction des nationalités et de la scolarisation ou non dans le pays d’origine. – Relations d’expériences d’enseignement. Parmi celles-ci, l’expérience du Camion-école aménagé en jardin d’enfants et de sa remorque destinée à l’enseignement général, pratique et ménager pour les épouses et mères de famille algériennes vivant dans les bidonvilles de la région parisienne qui a fonctionné pendant toute l’année 1968. – État des contacts avec les associations se préoccupant de la population immigrée en vue d’une meilleure harmonisation des actions en sa faveur. Les principaux organismes cités sont : le Fonds d’action sociale (FAS), l’Association pour la formation technique de base des Africains et des Malgaches (AFTAM), l’Aide aux travailleurs d’Outre-Mer (ATOM), la Commission d’aide aux Nord-Africains (CANAM) le Comité de liaison pour l’alphabétisation et la promotion (CLAP), le Service social d’aide aux émigrants (SSAE) qui est la branche française du Service social international, etc. – Données sur l’immigration : les chiffres et les perspectives d’une politique de l’immigration. Enquêtes mettant en évidence la complexité des situations des travailleurs migrants (besoins et motivations en fonction des nationalités, niveaux de culture, âge, sexe…). Exemple : le Sud-Est et la ville de Marseille, quelques aspects de la démographie étrangère dans le Nord, portrait de Mamadou, un travailleur originaire d’Afrique noire particulièrement représentatif. Articles sur le racisme, études sur l’obstacle psychologique constitué par le « sentiment de différence » et sur les valeurs des différentes cultures. – Renseignements sur la législation et les aides intéressant l’intégration et la formation des travailleurs étrangers. – Notes de lecture, courrier, photographies, illustrations.
Table des matières.
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