Responsable(s) : Président de l’Association de pédagogie cybernétique : Louis Couffignal, inspecteur général de l’Instruction publique ; président de la Société française de cybernétique : L. Delpech. Le comité de patronage de la société comprend P. Augé, L. de Broglie, C. Lévy-Strauss. Directrice de publication : Mlle P. Gauthier-Villars ; rédacteur en chef : Claude Métais.
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Objectif : « Nous espérons que, de livraison en livraison, cette revue répondra aux espoirs et à la curiosité qu’elle a soulevés. Son premier rôle sera évidemment d’informer le public français de travaux qui se multiplient à l’échelle internationale, et de manifester la présence française dans un domaine où nous avons procédé jusqu’ici en ordre dispersé, sans que notre apport soit pour autant négligeable. L’essentiel reste donc la mise en place des méthodes susceptibles de permettre un enseignement conforme à une pédagogie scientifique au stade de l’élaboration. C’est là que se place la seconde fonction de notre publication : permettre à toutes les voix de se faire entendre, à toutes les restrictions, à toutes les oppositions » (juillet 1963).
« L’apport, d’ordre plus particulièrement méthodique [de la pédagogie cybernétique], est de marquer nettement qu’une culture est personnelle et qu’elle est le résultat d’une activité mentale libre. L’aide que les moyens matériels de pédagogie cybernétique peuvent apporter n’est pas négligeable : un disque peut être préparé pour l’apprentissage d’une langue vivante ou pour la joie d’une grande œuvre musicale. Mais il ne faut pas oublier que l’éducation peut contraindre à acquérir une qualification professionnelle, et que l’on accepte cette contrainte pour avoir une place dans la société, tandis que si l’on se fait soi-même sa culture, on n’apprend que des moyens de se cultiver. La pédagogie cybernétique, qui peut enseigner à la fois les connaissances qui constituent une qualification professionnelle et les moyens de se cultiver, estime contribuer ainsi à une éducation humaniste de l’homme » (L. Couffignal, n° 1, mars 1963).
Contenu.
– Définitions et objectifs de la pédagogie cybernétique appelée aussi enseignement programmé ou pédagogie scientifique. Dans la revue elle est décrite comme « une action de l’homme sur l’homme qui a pour but de transmettre des informations et de les fixer dans la mémoire (pédagogie) » et celui de « s’assurer de l’efficacité de l’action (cybernétique) ». Elle s’inscrit dans une éducation dont les buts sociaux sont l’efficacité, la démocratisation et l’autonomie de l’apprentissage. – Analyse et exposés sur les mécanismes de l’enseignement. Parmi ces travaux une importante étude de Louis Couffignal sur les mécanismes de raisonnement, des recherches sur l’optimisation des algorithmes d’enseignement, des exposés sur la transmission de l’information, les codes, etc. Tous ces travaux se concrétisent par la mise au point de méthodes pédagogiques, de machines à enseigner (calculatrices, ordinateurs) pouvant remplacer l’enseignant dans certaines de ses tâches, et par la création de référentiels et d’outils d’évaluation. Ils sont accompagnés d’essais d’évaluation des méthodes d’enseignement programmé. – Études des disciplines visant tout d’abord à déterminer celles qui se prêtent le mieux à ce type de pédagogie puis à créer et perfectionner des méthodes, des outils et des machines adaptées à l’enseignement efficace de chacune d’entre elles. Extension et adaptation à visées thérapeutiques de cette pédagogie qui s’attache aussi à éviter les « dysharmonies scolaires », à guérir les dyslexies et à enseigner à des sourds-muets. – Relation d’expérimentations d’enseignement programmé du latin, des mathématiques, des langues vivantes et des matières de l’enseignement technique. – Renseignements sur la formation des concepteurs et des acteurs de l’enseignement programmé : chercheurs, programmeurs mais aussi pédagogues. L’enseignement de cette forme de pédagogie aux enseignants est décrite « comme une psychanalyse du rapport du professeur et de l’élève dans laquelle on retrouve tous les éléments de la psychanalyse où le professeur subit une mutation interne extrêmement désagréable ». – Nombreuses publications d’articles concernant le « mouvement » d’enseignement programmé parmi lesquels : 1° des extraits de documents communiqués par l’ONU concernant « la planification de l’éducation et les possibilités offertes au développement de l’éducation moderne par les nouvelles techniques et méthodes d’enseignement » ; 2° la publication des travaux menés en enseignement programmé en France et dans différents pays du monde comme la doctrine américaine de programmation, l’enseignement programmé en URSS (méthodes d’élaboration des programmes et machines à enseigner) ; 3° des renseignements sur le Centre interministériel de documentation sur l’enseignement programmé animé par J. Kirchenberger. – Des notes à l’occasion de la mort de Robert Wiener sur son œuvre et particulièrement sur son ouvrage Cybernétique ou contrôle et communication dans les machines et dans l’animal, considéré comme fondamental dans le développement de la théorie de la communication. – Vie et activités des deux associations, stages de formation, journées d’études et manifestations diverses. – Revue de presse, bibliographie.
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