Objectif : Objectif de l’École.
« L’École d’Uriage qui rassemble périodiquement tous les chefs de la jeunesse, a mis l’accent sur la collaboration. Dégagée de tout esprit partisan, elle ne souhaite qu’une chose : l’union de tous les jeunes Français dans la recherche d’un même idéal. Quand un chef de l’École voit son équipe, il crie du plus loin qui l’aperçoit : Jeunesse... ! Et l’équipe formée d’un scout, d’un ouvrier, d’un compagnon, d’un bourgeois et d’autres, répond d’un seul bloc, avec une seule âme : France » (P. Dunoyer de Segonzac, n° 3, décembre 1940).
Et de la revue.
« Dans les premiers jours d’octobre 1940, une équipe de joyeux garçons quittait la Faulconnière, pleine d’espoir et de foi, décidée à lutter à mort pour le compte de son maréchal qui l’avait baptisée la veille. De la petite gentilhommière Louis XIII au village de Gannat, la pente est rapide. En un clin d’œil on fut sur la place principale, chefs et élèves mêlés, dansant et chantant. Au soir, il fallut bien se quitter. On jura de se revoir, de s’écrire ; on décida même que seul un bulletin de liaison, un journal, ma foi, serait capable de maintenir le contact entre les membres de l’équipe dispersée aux quatre coins de France, mais que quinze jours de vie commune avaient lié d’amitié solide. Ainsi naquit Jeunesse... France [...]. Le journal s’efforcera à donner l’image la plus exacte possible d’Uriage aux prises avec les tourments, les scrupules de l’éducateur, mais prenant parti avec décision sur de nombreux points. Le travail devenant plus profond, le ton sera plus grave, les questions abordées plus complexes. Du coup l’humble et modeste petite feuille du début risque de prendre l’allure un peu prétentieuse d’une revue. Qu’on lui pardonne ses ambitions » (P. Dunoyer de Segonzac, mars 1942).
Contenu.
Le journal développe essentiellement deux orientations : la présentation de la Révolution nationale voulue par Pétain, et celle de l’École d’Uriage dont la mission est précisément d’appliquer les principes de cette politique en matière de formation des cadres des mouvements de jeunesse, dans un premier temps, des élites du pays dans un second temps. Ces deux thèmes sont à la fois indissolublement liés et en même temps les méthodes pédagogiques de l’École des cadres d’Uriage peuvent aisément être séparées de leur contexte politique et moral préalable.
Pédagogie : – Nombreux articles sur l’École d’Uriage : historique de sa fondation, présentation de son organisation et de son fonctionnement, tant matériel que pédagogique, ses finalités, etc. (voir en particulier le n° 4 de janvier 1941). – Exposés approfondis à la fois théoriques et pratiques sur ses méthodes pédagogiques originales : les stages, la répartition quadripartite équilibrée des activités (éducation physique, travail manuel et études pour la journée, les loisirs diversifiés et collectifs du soir), la vie naturelle et communautaire. Accent mis sur l’engagement actif de l’étudiant qui apprend davantage du débat et de la réalité que des livres. Abondante bibliographie des livres utilisés pour les cours et conférences mais aussi pour les travaux manuels et les veillées. Conseils pédagogiques pratiques aux futurs cadres. – Réflexion sur la notion de chef, sa formation et sa mission ; description des missions des cadres dans les différents milieux (un jeune chef paysan, ouvrier, etc.), évocation de l’action et de la personnalité de jeunes chefs, souvent formés à Uriage (reportages, interviews). – Monographies d’écoles régionales de cadres, de chantiers de jeunesse ou des multiples organismes créés par Vichy pour les jeunes. – Réflexion sur la mission de la femme française dans la Révolution nationale. – Démonstration régulière de la valeur éducative du sport aussi bien pour les garçons que pour les filles. Présentation des différentes disciplines sportives, des organismes de sport, en particulier ceux créés par Vichy (exposés du commissaire aux sports Jean Borotra), comptes rendus de rencontres sportives, performances, etc. – Études des mouvements de jeunesse existant en France et à l’étranger, principalement en Europe. – Réflexions philosophiques et articles de culture générale. – Études documentaires géographiques et économiques mettant essentiellement en valeur la terre. – Reportages sur le syndicalisme en cours de « rénovation », reportages et participation de l’École à la Semaine de l’Empire colonial français et réaffirmation de la mission civilisatrice de la France. – Chronique d’Uriage : la vie à l’école par les récits-témoignages des instructeurs et des participants, les jeux, les veillées, l’amélioration du confort, suggestions d’activités saines en vacances, les personnalités prestigieuses en visite à l’École, épisodes heureux ou malheureux, le carnet rose...
La Révolution nationale : – Articles explicatifs de la Révolution nationale concernant en particulier la jeunesse, l’éducation, et d’une façon générale la formation de cadres qui relève précisément de l’École d’Uriage. Ces articles, en dépit de la courte période de parution du journal, témoignent de l’enthousiasme de ceux qui croyaient à la rénovation morale et politique de la France par la Révolution nationale et de leur désillusion devant son faible impact, visible dès le printemps 1941. – Évocation du passé prestigieux de la France - « Gestes de France » : vie de héros emblématiques de l’unité française, épisodes historiques, des œuvres du patrimoine (littérature, architecture) démontrant le génie français. – Récits de guerre mettant en valeur le courage et le sacrifice, principalement d’officiers, dans les combats de 1940 en Norvège et en France. Outre ces deux thèmes, la revue contient également : – Extraits d’œuvres littéraires d’origine éclectique à valeur éducative, articles culturels, revue de livres et de revues, notes de lecture. – Brève revue de l’actualité culturelle ; courrier des lecteurs, abondante iconographie.
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