Objectif : « Notre revue n’est l’organe ni d’un parti, ni d’une centrale syndicale, ni d’une secte quelconque existant dans ce pays. Elle est l’émanation d’une entente entre hommes libres qui, confirmant ce qui précède, pensent qu’en dehors des soucis politiques et syndicaux, il subsiste des problèmes touchant l’école publique qui ne sont plus présentement, non seulement exposés avec l’objectivité désirable, mais surtout avec la ferme volonté de les aborder de front. Aussi, munis de moyens infiniment modestes et qui ne sont que nos propres moyens, nous avons constitué une équipe de soutien et d’animateurs, imaginée, en dehors de toute visée partisane dans le seul but d’informer et d’éclairer nos collègues et de défendre, avec l’esprit laïque traditionnel, l’école qui en est l’expression, notre école de France [...]. L’école laïque est en péril et plus encore dans son esprit que dans sa structure [...]. Car le clergé ne désarme pas [...]. La hiérarchie catholique a pensé qu’il fallait orienter la conquête de l’école publique par le dedans. À cet effet, elle a fomenté une conjuration d’actions dont le travail d’infiltration s’exerce à l’intérieur même de l’Université. La “Paroisse universitaire” est née de cette conception [...]. Ainsi, sans abandonner pour autant l’école libre, la hiérarchie catholique envisage donc le noyautage de l’enseignement public avec les buts non déguisés d’influencer, par des maîtres dévoués à sa doctrine, la jeunesse qui fréquente l’école laïque. Mais le danger n’est plus désormais exclusif de ce seul côté [...]. Le communisme dont la pénétration plus ou moins clandestine est partout, infusant son virus de désagrégation, le communisme, disons-nous, se montre d’un dogmatisme, encore plus sectaire et plus résolu que celui de l’Église catholique. Le communisme sur le plan de l’intelligence constitue, en effet, un retour offensif d’un nouveau genre à une intolérance peut-être plus brutale et plus virulente que le cléricalisme du passé [...]. Or, on le sait, le communisme s’empare peu à peu des maîtres et par ricochet de l’école. Et ceux des maîtres qui se donnent à lui sont progressivement pris en mains. Le parti craignant qu’ils ne sachent pas traduire sa doctrine et sa politique en langage scolaire leur en fournit la transcription par le truchement de L’École et la nation et des Documents de l’E.D.S.C.O. [...]. En face du totalitarisme des uns et des autres, en face de ces deux forces encadrées de croyants fanatiques pourvus de moyens illimités, en face de La Paroisse et de L’École et la nation, il n’y avait jusqu’à ce jour rien d’une absolue neutralité ni d’un laïcisme absolu. Présentement il y a L’École de France, qui ne laissera pas s’appesantir sur les cerveaux l’éteignoir de cet obscurantisme affreux. Il est grand temps de réagir et c’est là notre but » (n° 3, septembre/octobre 1958).
Contenu.
– Articles pourfendant le communisme et le cléricalisme et s’attaquant à l’école catholique. – Campagne en faveur de la laïcité, articles sur le Comité national d’action laïque (CNAL), grandes figures de l’enseignement laïque, instruction civique. – Considérations sur l’enseignement en France et dans différents pays en particulier sur l’URSS, le Maroc et la Tunisie ; présence française en Afrique du Nord. – Réflexions sur la pédagogie, l’art et les méthodes d’enseigner. – Chronique littéraire, cinématographique, culturelle ; présentation d’écrivains d’hier et d’aujourd’hui. – Actualité politique et économique ; articles sur la Communauté économique européenne, le syndicalisme, la géographie économique. – Articles sur l’enseignement du français, l’éducation physique et les sports, la philosophie, la radio-télévision scolaire, les réformes de l’enseignement, le fonctionnement de l’Éducation nationale en France. – Hygiène mentale de l’enfant. – Vulgarisation scientifique ; bibliographie ; iconographie.
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