Description : En France, la question pédagogique a du mal à infuser l’enseignement supérieur. A la base, la culture académique s’est constituée sur la production de connaissances réservées à une élite, et la « réception » de l’enseignement n’était nullement considérée. Même si les évolutions sont sensibles, l’organisation temporelle et matérielle de l’enseignement universitaire en reste très marquée. L’utilisation des TICE renvoie à l’innovation, elle-même liée à la pédagogie, et l’une comme l’autre sont associées à la massification. Or, il s’avère que ce sont les étudiants les plus « riches » qui profitent le mieux des ressources numériques en autonomie, les plus en difficulté ayant besoin du recours aux enseignants en présentiel. La recherche en sciences humaines et sociales doit investir de nouveaux champs en interrogeant le rôle réel des TIC dans les apprentissages. L’institution y voit surtout une manière de réduire les coûts humains, ce qui en ferait une véritable supercherie. Mais on ne peut nier le basculement civilisationnel qui s’opère aujourd’hui, dans un contexte mondialisé. L’université doit réfléchir à la société qu’elle contribue à produire, changer de cadre d’analyse, et accompagner les enseignants dans ces transformations.
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